Gbagbo s`accroche, Obama menace
Gbagbo s`accroche, Obama menace
Par TF1 News
CAMEROUNLINK 07-12-2010
Reconnaître la victoire de son opposant, Alassane Ouattara, ou s`isoler sur la scène internationale : tel est le choix qui s`offre à Laurent Gbagbo, selon une lettre menaçante qui lui a été envoyée par la Maison Blanche. Depuis la fin du vote, les violences ont fait au moins 20 morts.
Le scrutin présidentiel du 28 novembre était censé réunifier la Côte d`Ivoire, après des années de division consécutive à la guerre civile de 2002-2003. Mais il n`a fait que souligner l`ampleur des oppositions entre les leaders politiques, notamment l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara, relégué dans l`opposition, et le président Laurent Gbagbo, qui comptait bien conserver les rênes du pays. Si la victoire de l`opposant a reçu l`aval de la communauté internationale, Gbagbo ne compte pas pour autant rendre les clés de la présidence. Et le conflit intérieur, en sommeil, peut reprendre à tout moment et compromettre la stabilité à travers l`Afrique de l`Ouest.
Depuis le second tour de la présidentielle au moins 20 personnes ont été tuées dans des "incidents violents", a annoncé lundi Amnesty International. Le couvre-feu nocturne a été prolongé d`une semaine. Certains Français parmi les 14.000 expatriés et d`autres étrangers commencent à quitter le pays. France Télécom-Orange a ainsi décidé de rapatrier lundi et mardi l`ensemble de ses salariés français ou binationaux non indispensables à ses activités en Côte d`Ivoire ainsi que leurs familles, soit une vingtaine de personnes au total. Les Nations unies ont aussi décidé de retirer leur personnel non essentiel, soit 460 personnes.
Un sommet extraordinaire de la Cedeao à Abuja
Dans une lettre en forme d`ultimatum, remise à Gbagbo par voie diplomatique en fin de semaine dernière, Barack Obama a formellement mis en garde le président ivoirien sortant contre un "isolement accru" et lui a promis qu`il subirait les "conséquences de ses actes injustes" s`il s`accrochait au pouvoir, a indiqué lundi un responsable de la présidence américaine. Ce même responsable, qui s`exprimait sous couvert de
l`anonymat, a aussi rappelé que "pour la Maison Blanche, Alassane Ouattara est le vainqueur légitime de l`élection" du 28 novembre, malgré l`investiture samedi de Laurent Gbagbo à la magistrature suprême.
Tout comme le président américain, les Nations unies, l`Union européenne, la France, l`Union africaine et la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cedeao) ont pris fait et cause pour Ouattara, et ont exhorté Gbagbo à accepter le verdict de la Commission électorale indépendante, qui a proclamé Alassane Ouattara vainqueur du second tour de la présidentielle avec 54,1% des suffrages. Mais le Conseil constitutionnel a ensuite annoncé la victoire de Laurent Gbagbo avec 51% des voix après avoir invalidé des centaines de milliers de votes dans le Nord, bastion d`Alassane Ouattara, en invoquant des manoeuvres d`intimidation et des fraudes imputables aux ex-rebelles.
Les entretiens qu`a eus à Abidjan l`ancien président sud-africain Thabo Mbeki avec les deux rivaux se sont achevés lundi soir sans avancée apparente. Un sommet extraordinaire de la Cedeao se tient ce mardi à Abuja, capitale administrative du Nigeria, sur l`imbroglio ivoirien. Les analystes craignent que tout appel de cette organisation à Laurent Gbagbo pour qu`il reconnaisse sa défaite électorale et démissionne tombe dans le vide. Gbagbo a rejeté les appels extérieurs à son retrait comme un affront à la souveraineté ivoirienne et il a menacé d`expulser le représentant spécial de l`ONU en Côte d`Ivoire pour ingérence dans ses affaires intérieures. Pour sa part, Alassane Ouattara a fait un geste envers son rival. "Si Laurent Gbagbo accepte tranquillement de partir du pouvoir, les ministres de son parti seraient les bienvenus dans ce gouvernement que nous entendons diriger", a déclaré lundi sur Europe 1 Guillaume Soro, Premier ministre sortant et ancien chef des rebelles.
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CAMEROUNLINK 07-12-2010
Reconnaître la victoire de son opposant, Alassane Ouattara, ou s`isoler sur la scène internationale : tel est le choix qui s`offre à Laurent Gbagbo, selon une lettre menaçante qui lui a été envoyée par la Maison Blanche. Depuis la fin du vote, les violences ont fait au moins 20 morts.
Le scrutin présidentiel du 28 novembre était censé réunifier la Côte d`Ivoire, après des années de division consécutive à la guerre civile de 2002-2003. Mais il n`a fait que souligner l`ampleur des oppositions entre les leaders politiques, notamment l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara, relégué dans l`opposition, et le président Laurent Gbagbo, qui comptait bien conserver les rênes du pays. Si la victoire de l`opposant a reçu l`aval de la communauté internationale, Gbagbo ne compte pas pour autant rendre les clés de la présidence. Et le conflit intérieur, en sommeil, peut reprendre à tout moment et compromettre la stabilité à travers l`Afrique de l`Ouest.
Depuis le second tour de la présidentielle au moins 20 personnes ont été tuées dans des "incidents violents", a annoncé lundi Amnesty International. Le couvre-feu nocturne a été prolongé d`une semaine. Certains Français parmi les 14.000 expatriés et d`autres étrangers commencent à quitter le pays. France Télécom-Orange a ainsi décidé de rapatrier lundi et mardi l`ensemble de ses salariés français ou binationaux non indispensables à ses activités en Côte d`Ivoire ainsi que leurs familles, soit une vingtaine de personnes au total. Les Nations unies ont aussi décidé de retirer leur personnel non essentiel, soit 460 personnes.
Un sommet extraordinaire de la Cedeao à Abuja
Dans une lettre en forme d`ultimatum, remise à Gbagbo par voie diplomatique en fin de semaine dernière, Barack Obama a formellement mis en garde le président ivoirien sortant contre un "isolement accru" et lui a promis qu`il subirait les "conséquences de ses actes injustes" s`il s`accrochait au pouvoir, a indiqué lundi un responsable de la présidence américaine. Ce même responsable, qui s`exprimait sous couvert de
l`anonymat, a aussi rappelé que "pour la Maison Blanche, Alassane Ouattara est le vainqueur légitime de l`élection" du 28 novembre, malgré l`investiture samedi de Laurent Gbagbo à la magistrature suprême.
Tout comme le président américain, les Nations unies, l`Union européenne, la France, l`Union africaine et la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cedeao) ont pris fait et cause pour Ouattara, et ont exhorté Gbagbo à accepter le verdict de la Commission électorale indépendante, qui a proclamé Alassane Ouattara vainqueur du second tour de la présidentielle avec 54,1% des suffrages. Mais le Conseil constitutionnel a ensuite annoncé la victoire de Laurent Gbagbo avec 51% des voix après avoir invalidé des centaines de milliers de votes dans le Nord, bastion d`Alassane Ouattara, en invoquant des manoeuvres d`intimidation et des fraudes imputables aux ex-rebelles.
Les entretiens qu`a eus à Abidjan l`ancien président sud-africain Thabo Mbeki avec les deux rivaux se sont achevés lundi soir sans avancée apparente. Un sommet extraordinaire de la Cedeao se tient ce mardi à Abuja, capitale administrative du Nigeria, sur l`imbroglio ivoirien. Les analystes craignent que tout appel de cette organisation à Laurent Gbagbo pour qu`il reconnaisse sa défaite électorale et démissionne tombe dans le vide. Gbagbo a rejeté les appels extérieurs à son retrait comme un affront à la souveraineté ivoirienne et il a menacé d`expulser le représentant spécial de l`ONU en Côte d`Ivoire pour ingérence dans ses affaires intérieures. Pour sa part, Alassane Ouattara a fait un geste envers son rival. "Si Laurent Gbagbo accepte tranquillement de partir du pouvoir, les ministres de son parti seraient les bienvenus dans ce gouvernement que nous entendons diriger", a déclaré lundi sur Europe 1 Guillaume Soro, Premier ministre sortant et ancien chef des rebelles.