Gaz de Logbaba:Paul Biya devant les instances juridictionnelles internationales pour crime contre l’humanité ? :: CAMEROON

Biya Peur:Camer.beLe Chef de l’Etat camerounais a-t-il été trompé par ses collaborateurs et s’apprêterait-il à donner un ordre pour risquer de se faire emmener devant les instances juridictionnelles internationales pour crime contre l’humanité ? Devant la caducité de la loi sur l’expropriation en vigueur au Cameroun dans le cas de l’indemnisation des familles riveraines au projet de gaz de Logbaba, les regards sont tournés vers la prochaine décision soit salutaire soit aux lourdes conséquences du Gouvernement.

Devant le premier rapport du gouvernement camerounais sur la capacité à fournir des devises à hauteur de 677 milliards de Fcfa dans le trésor public de la part des industries extractives, que comprendre de la tolérance extrême des agissements de certains responsables mandatés pour faire régner la paix si chère à notre pays ? Face à la brimade incessante et au trafic d’influence qui a vu des éléments du BIR brisé la liberté des citoyens pour pénétrer à l’intérieur de certains domiciles dans le quartier logbaba en menaçant les habitants de tueries et de représailles s’ils ne décampaient pas au plus vite, le questionnement est : QUI VA PAYER LA NOTE ?

A l’exemple de certains pays, la communauté internationale ne portera aucun gang pour envoyer des forces armées pour soutenir une population opprimée par leur Dirigeant. Dans certains cas, il aura fallu quelques morts pour réveiller de vieux griefs entre les colonisateurs et les colonisés et entre les Chefs d’Etats « rebelles » et les nouveaux maitres du monde. Sans vouloir dessiner un Diable sur un mur de peur qu’il se matérialise, le cas des déguerpissements des riverains de la centrale à gaz de Logbaba devrait poser beaucoup de questionnement avant tout agissement.

Incompétence gouvernementale

Lorsque le sénateur Ndanga Ndinga Badel, au moment des faits Ministre des Mines et du développement technologique fera le déplacement pour s’enquérir et rassurer les populations sur des mesures de déguerpissement envisagées par l’Etat, il est loin de connaitre le niveau d’investissement déjà effectué sur le terrain. Comme certains témoignages l’affirment, il ne pourra rien dire devant la population qui restait sur sa faim en sa présence ; beaucoup de « bakchichs » avait « coulé » sous les tables. Que faire face à cette situation et à celle où des « barbes » avaient tellement été mouillées que la société exploitante n’en pouvait plus. La fuite en avant ou le dilatoire !

Le gouvernement camerounais dans son ensemble décidera de naviguer à contre courant de la norme sans chercher à régler de façon définitive le problème. Sans comprendre le contexte qui régie les expropriations et les indemnisations dans le cas d’espèce, ils se lanceront dans un « vaudou » d’évaluation des investissements effectués.

Selon la loi de 1985, la population résidante sur un lieu de nécessité publique peut faire suite à un déguerpissement par l’Etat. Leurs titres de propriétés pour ceux qui en ont devront être mutés pour laisser place à l’Etat contre compensation. Selon cette même loi, pour rester en phase avec les prérogatives de protection de la population, l’Etat a l’obligation à compter de la date d’expropriation d’afficher le délai de libération des lieux ; un délai qui pourrait être réduit à six mois en cas d’urgence. Cet acte signé par l’Etat est suspensif de toutes autres transactions ou mise en valeur quelconque sur le terrain réquisitionné. Mais ! en son article 13, le décret N°87/1972 du 16 Décembre 1987 a tout de même prévu qu’en cas de non expropriation effective dans un délai de deux ans à compter de la notification de l’arrêté de déclaration d’utilité publique en faveur d’un service ou d’un organisme de la population, celui-ci devient caduque. Dans ce dernier cas, seul le ministère des domaines pourrait proroger pour un délai n’excédant pas un an.

Pour mieux comprendre dans le cas d’espèce, il faut comprendre que la société installée actuellement et qui a commencé l’exploitation du gaz de ce côté de la capitale économique a reçu sa licence d’exploration en 2001. Cette année là rien n’a été fait pour prévenir la population qu’une exploitation d’envergure se préparait. A la découverte au finish d’une grande production susceptible d’être commercialisée en 2009, la société Rodéo Development Limited filiale de la grande holding basée en Grande Bretagne Victoria Oil and Gas demande alors une licence d’exploitation au ministère en charge des mines. Un projet dans lequel l’Etat détient 5% des parts et la holding Britannique 95% répartis à chaque composante. Incapable à première vue d’indemniser la population riveraine et avec des complicités au sein du sérail, l’exploitation commence tout en lançant de façon désinvolte une étude pour l’indemnisation des populations riveraines qui un beau matin constateront que leurs installations d’eau avaient été sabotées.

Alors donc voir sur le terrain que rien de tout ceci n’a été respecté et que la population limitrophe de l’exploitation de la centrale à gaz de logbaba a toute les raisons de faire de la résistance au regard du mépris incommensurable dont il ont fait l’objet comme des pestiférés de la part des équipes chargées d’évaluer leurs biens et investissements. C’est en 2009 de façon officielle que les démarches d’indemnisation vont débuter. Hélas ! Pour aboutir à des paiements dérisoires en 2013 qui prouve désormais sa caducité.

En plus d’avoir bafoué la loi, les compensations n’ont jusqu’ici pas été à la hauteur des investissements sur le terrain. Selon certains témoignages, tout se passait à la tête du client.  Ndanga Ndinga Badel est désormais loin des ennuis et Basile Atangana Kouna dans un enthousiasme suspect semble minimiser la capacité de la population à résister au déguerpissement qui tombe sous le coup de la caducité. Dans les prochains jours, un potentiel « Tsunami » ministériel va « ébranler » le gouvernement et des noms de certaines personnes circuleraient désormais. Va-t-il chambouler le Ministère de l’énergie et de l’eau qui a désormais la lourde charge de gérer ce portefeuille « fragile » ? Dans ce cas, une réévaluation de la situation serait le bien venu pour éviter un bain de sang si la population résiste au déguerpissement forcée.
 
Selon des études, les réserves de gaz pourraient culminées à 212 milliards de mètres cubes de gaz naturel en volume et près de 4,2 barils de condensat. Actuellement pour atteindre d’autre objectif, la société à mise en exploitation un deuxième puits qui selon des sources dépasserait 4 000 mètres de profondeur ; très au delà de la natte phréatique nécessaire pour la consommation de l’eau courante puisée dans certains cours d’eau par la population. Risque de maladies et de mort des riverains ! Puisque cette natte phréatique est sans aucun doute contaminée. Les autorités choisiront-ils les intérêts économiques au détriment de la population ou du bain de sang ? Affaire à Suivre.

© Camer.be : Yannick Ebosse


03/08/2013
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