Garoua Boulaï : après l’attaque survenue il ya quelques jours dans la nuit du 23 au 24 septembre dernier, Les rebelles promettent revenir dans trois jours

Cameroun - Garoua Boulaï : après l’attaque survenue il ya quelques jours dans la nuit du 23 au 24 septembre dernier, Les rebelles promettent revenir dans trois joursLa dépouille du jeune Jean Paul Alim, âgé de 32 ans a été portée en terre le mardi 25 septembre 2012 au quartier Nganko, située à quelques mètres du centre ville de Garoua Boulaï. Abattu par une balle tirée par des rebelles aux origines encore inconnues. Dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 septembre, le pauvre Alim gagnait régulièrement son pain quotidien à ce poste de péage, en tenant une herse, grâce à laquelle, il empêchait aux véhicules de contourner le versement des frais de péage. Emmanuel Mandjomi Moloh lui, sera inhumé ultérieurement. Sa dépouille a été transférée à Bertoua et sera conduite plus tard à son village natal. Comme Jean Paul, il a aussi été tué par ces rebelles sans cœur. Agent des impôts, la quarantaine bien sonnée, Emmanuel était chef d’équipe « A » du péage de Garoua Boulaï.
 
Le plus chanceux de la bande est l’élève gendarme Deli Nguema qui s’en est tiré avec une balle dans le bras gauche, alors qu’il tentait de voler au secours de ses compatriotes. C’est le sombre bilan de l’attaque armée perpétrée par des rebelles dans cette ville frontalière de la République centrafricaine. « Nous étions assis dans une tente aménagée non loin du péage. Et subitement vers 22 heures, quelqu’un a crié « haut les mains » en ouvrant les rideaux qui tiennent lieu de porte. Lorsque j’ai lancé un coup d’œil dehors, je me suis rendu compte qu’il y avait d’autres personnes dans une camionnette qui attendait sur la chaussée », raconte un gardien de la paix principal de police ayant vécu la scène. Et de poursuivre : « Lorsque le rebelle qui a crié est ressorti, ses propres camarades l’ont abattu croyant que c’était un gendarme camerounais. Ils sont descendus du camion. Nous avons pris la fuite, parce que n’étant pas préparé à une telle attaque. C’est comme cela qu’ils ont ramassé nos badges professionnels, nos manteaux et des képis. Par la suite, ils ont emporté la dépouille de leur camarade qu’ils ont abattu ».

Tensions
Aussitôt informés, les éléments du Bataillon d’intervention rapide (Bir) se lancent à leur poursuite. Une chasse infructueuse car, ils ne réussiront pas à mettre la main sur ces agresseurs d’un autre genre. « Ils ont juste réussi à localiser le lieu où ils ont inhumé leur camarade tué », lance le commandant de brigade de gendarmerie de Garoua Boulaï. Le mardi 25 septembre 2012, la tension était encore perceptible dans cette ville frontalière. Bien que les éléments du Bir ne soient pas visibles au centre ville, des indiscrétions révèlent qu’ils sont installés en brousse, sur des pistes stratégiques que pourraient emprunter ces hors-la-loi. « Ils continuent d’envoyer des messages indiquant qu’ils reviendront dans trois jours si leurs deux camarades ne sont pas libérés. Ces derniers ont été interpellés par les éléments du Bir il y a quelques jours, après qu’ils aient été dénoncés par des riverains comme étant des rebelles. Leur exploitation suit encore son cours en lieu sûr », rassure un adjudant chef de gendarmerie rencontré à la brigade de Garoua Boualaï.

A la frontière, la tension est très vive. Côté centrafricain, des militaires en tenue et en armes veillent au grain. Une lance roquette orientée vers le Cameroun est positionnée sur un Pick-Up. « Nous ne comprenons pas que les Centrafricains se comportent toujours comme s’ils étaient en guerre avec le Cameroun. Nous avons à faire cette fois à des rebelles. Mais en face, c’est l’armée régulière qui se dresse comme pour riposter à une éventuelle attaque. C’est une attitude qui est à craindre car cela laisse croire que ces rebelles ont eu l’onction de l’armée de Bozizé », analyse un jeune commerçant camerounais installé à Garoua Boulaï depuis près de 20 ans. En attendant que ces assassins soient mis hors d’état de nuire, la situation reste conflictuelle à la frontière. Rappelons que ce n’est pas la première fois que la situation se dégrade le long de cette frontière. En 2011 déjà, des militaires centrafricains en tenue et en armes s’étaient introduits de force à Garoua Boulaï, déchirant le drapeau du Cameroun, brûlant les effigies du chef de l’Etat et vandalisant les édifices publics et hissant le drapeau centrafricain sur le territoire camerounais.

Cette situation vient une fois de plus faire resurgir le problème de la porosité de nos frontières. Le cameroun partage une frontière de près de 400 Kms avec la République centrafricaine, une situation qui crée de vives tensions sociales notemment dans l’Arrondissement de Garoua boulai.
Dans le sud de la région de l’Est, les congolais se manifentent à travers des exactions comises dans la ville de Moloundou, Socambo et les villages KIKA et Libongo.

© Correspondance de : MEKOK Lionel Serges-Mendes


27/09/2012
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