Garde présidentielle: Le Chef de l'Etat a-t-il mal à sa sécurité?
Yaoundé, 15 Janvier 2013
© lgor Bilep | L'Indépendant
Les incidents à répétition ces derniers temps dans les rangs du dernier rempart de Paul Biya démontrent que ce dernier n'est plus en sécurité.
© lgor Bilep | L'Indépendant
Les incidents à répétition ces derniers temps dans les rangs du dernier rempart de Paul Biya démontrent que ce dernier n'est plus en sécurité.
Le climat a commencé à se détériorer
dans les rangs du corps d'Elite qui assure la grade du chef de l'Etat du
temps même de Titus Ebogo quand, pour des raisons occultes, le vieux
Colonel qui voulait faire de son fils, actuel commandant du Régiment du
Quartier général, son successeur, trouvait tous les motifs pour écraser
le général Ebaka qui ne l'était pas encore et d'autres officiers
dynamiques, brillants et populaires de par leur comportement parmi leurs
subalternes. Le départ du vétéran Colonel à la retraite n'allait
qu'entretenir un espoir de changement de mentalité de manière éphémère
car, son successeur en la personne du Colonel Mengo, a été éjecté en un
laps de temps du fait de sa cupidité et de sa tendance à galvauder
l'héritage de son prédécesseur. La chronique mondaine raconte que Mengo a
débarqué à la garde présidentielle avec des officiers acquis pas
forcement à la cause du chef de l'Etat, mais à la sienne, avec une
intention manifeste de se remplir les poches le plus rapidement
possible.
Comme si l'on remettait en place les mêmes pièces du puzzle, l'avènement de Jean Mendoua d'abord contesté par une large opinion militaire qui ne voyait pas un marin tenir efficacement le commandement de la garde présidentielle, allait pérenniser le clanisme, l'affairisme et le tribalisme. L'on peut évoquer son bras de fer avec le Colonelle gendarmerie Roger Atangana, alors chef d'Etat major, qu'il a fini par reverser au Secrétariat d'Etat à la Défense (Sed) en s'acharnant injustement à son petit frère, Capitaine du même nom. Cette bataille entre Mendoua et Atangana avait fait des remous à tel point que certains n'envisageaient le retour à la totale sérénité qu'avec le départ de Mendoua.
Sans doute informé de ces péripéties, Paul Biya a, en fin tacticien élevé Mendoua au grade de contre Amiral avant de lui trouver un successeur en la personne du Colonel Etoundi Nsoé lui aussi, un ancien de la garde autrefois écarté par le clan Ebogo.
Maladroite reprise en main
Pour certaines sources introduites à la garde présidentielle (Gp), le Colonel Etoundi Nsoé serait arrivé à la tête du corps avec un plan de guerre pour non seulement se débarrasser de ceux qui parmi les officiers allaient lui faire de l'ombre, mais aussi se venger des grandes frustrations dont il aurait été victime lors de son précédent passage quand il était capitaine. Comme ses prédécesseurs, il va s'atteler à une sorte d'épuration des rangs de la Gp, laissant planer le spectre de sa tribalisation. Les reversements en masse des éléments aguerris dans leur corps d'origine allaient non seulement créer un problème de sous-effectif avec pour corollaire un rythme de servitude infernal pour les éléments, mais aussi et de manière étrange, une entrave à leurs avantages...
Diagnostic d'un échec
Pour tous les commandants de la garde présidentielle qui se sont succédés, l'expert financier a immergé des missions régaliennes. Le souci pour les uns et les autres de s'entourer des fidèles pour mieux se servir dans un corps où la gestion des hommes et des moyens est délicate allait s'avérer à long terme comme un terreau des tribulations. Personne n'a voulu répondre aux aspirations de Paul Biya de voir toutes les tribus du Cameroun constituer le noyau solide de sa garde, et les évènements malheureux qui commencent à être réguliers lors des déplacements du chef de l’Etat tant à Yaoundé qu'à l'intérieur du pays et même lorsqu’il reçoit ses hôtes de marques, sont une preuve que le ver est dans le fruit...
Dernier Rempart fragile
Comme le reste des composantes de nos forces de défense, la garde présidentielle est minée par le tribalisme. Les débats politiques sur fond de stigmatisation tribale y sont souvent animés plus que dans les Etats major des partis politiques et le résultat de l'influence de plus en plus envahissante de la politique sur ces hommes et femmes qui servent la nation et pas les hommes, est vérifiable par des scores en défaveur du chef de l'Etat dans ce qui devrait être son antre inviolable. Comment dans ces conditions, l'on peut donc croire que ces militaires qui votent contre Paul Biya sont ses fidèles gardiens?
Pourtant dans le cadre du renseignement prévisionnel, les services de renseignements signaleraient depuis quelques années ce climat délétère au sein de la garde présidentielle. Attend-on que la gangrène prenne tout le corps avant que l'on ne s'attèle à la vraie formation morale des éléments de ce corps, ou veut-on privilégier l'éternelle gesticulation pour entourlouper le chef de l'État et tout le pays en servant dans l'ombre les intérêts des ennemis de la nation? L'une des causes du fléchissement de la discipline et de la loyauté dans les forces armées en minéral et à la garde présidentielle en particulier est l'argent. Comme chez les civils, les militaires rémunérés en monnaie de singe sous l'ancien régime, se sont lancés à la course à l'enrichissement. Les subalternes ne supportent plus de voir leurs supérieurs passer en un temps record du statut minable d'anciens catéchistes à celui de multimilliardaires. Les efforts du chef de l'Etat pour doter les militaires des conditions de vie et de travail à la hauteur des grandes ambitions du pays ne suffisent plus pour assouvir leur goût très prononcé à l'argent.
Rivalités
Depuis la création du Bir et le détachement d'une compagnie à la garde présidentielle, le climat s'est crispé entre supérieurs et subalternes ayant pourtant la même mission de protection du chef de l'Etat et des institutions qui ne se supporteraient pas.
Au départ, même le positionnement des éléments des deux corps dans l'escorte du chef de l'Etat a fait des remous et il n'est pas interdit de croire qu'au moment où chaque chef veut prouver au Chef suprême qu'il est son dernier fidèle, ce mauvais climat soit assaini...
Ces faits évoqués ravivent les débats autour de la remobilisation des uns et des autres dans le cadre des missions régaliennes, à la formation morale et psychologique des éléments dont l'intégration à la garde présidentielle devrait se faire sur la base des enquêtes de moralité et non à la considération tribale ou clanique, comme cela est le cas contre la volonté de Paul Biya. Quand les murs d'un édifice commencent à se fissurer, il faut s'assurer que les fondations sont encore solides. La sécurité de l'Etat est à ce prix.
Comme si l'on remettait en place les mêmes pièces du puzzle, l'avènement de Jean Mendoua d'abord contesté par une large opinion militaire qui ne voyait pas un marin tenir efficacement le commandement de la garde présidentielle, allait pérenniser le clanisme, l'affairisme et le tribalisme. L'on peut évoquer son bras de fer avec le Colonelle gendarmerie Roger Atangana, alors chef d'Etat major, qu'il a fini par reverser au Secrétariat d'Etat à la Défense (Sed) en s'acharnant injustement à son petit frère, Capitaine du même nom. Cette bataille entre Mendoua et Atangana avait fait des remous à tel point que certains n'envisageaient le retour à la totale sérénité qu'avec le départ de Mendoua.
Sans doute informé de ces péripéties, Paul Biya a, en fin tacticien élevé Mendoua au grade de contre Amiral avant de lui trouver un successeur en la personne du Colonel Etoundi Nsoé lui aussi, un ancien de la garde autrefois écarté par le clan Ebogo.
Maladroite reprise en main
Pour certaines sources introduites à la garde présidentielle (Gp), le Colonel Etoundi Nsoé serait arrivé à la tête du corps avec un plan de guerre pour non seulement se débarrasser de ceux qui parmi les officiers allaient lui faire de l'ombre, mais aussi se venger des grandes frustrations dont il aurait été victime lors de son précédent passage quand il était capitaine. Comme ses prédécesseurs, il va s'atteler à une sorte d'épuration des rangs de la Gp, laissant planer le spectre de sa tribalisation. Les reversements en masse des éléments aguerris dans leur corps d'origine allaient non seulement créer un problème de sous-effectif avec pour corollaire un rythme de servitude infernal pour les éléments, mais aussi et de manière étrange, une entrave à leurs avantages...
Diagnostic d'un échec
Pour tous les commandants de la garde présidentielle qui se sont succédés, l'expert financier a immergé des missions régaliennes. Le souci pour les uns et les autres de s'entourer des fidèles pour mieux se servir dans un corps où la gestion des hommes et des moyens est délicate allait s'avérer à long terme comme un terreau des tribulations. Personne n'a voulu répondre aux aspirations de Paul Biya de voir toutes les tribus du Cameroun constituer le noyau solide de sa garde, et les évènements malheureux qui commencent à être réguliers lors des déplacements du chef de l’Etat tant à Yaoundé qu'à l'intérieur du pays et même lorsqu’il reçoit ses hôtes de marques, sont une preuve que le ver est dans le fruit...
Dernier Rempart fragile
Comme le reste des composantes de nos forces de défense, la garde présidentielle est minée par le tribalisme. Les débats politiques sur fond de stigmatisation tribale y sont souvent animés plus que dans les Etats major des partis politiques et le résultat de l'influence de plus en plus envahissante de la politique sur ces hommes et femmes qui servent la nation et pas les hommes, est vérifiable par des scores en défaveur du chef de l'Etat dans ce qui devrait être son antre inviolable. Comment dans ces conditions, l'on peut donc croire que ces militaires qui votent contre Paul Biya sont ses fidèles gardiens?
Pourtant dans le cadre du renseignement prévisionnel, les services de renseignements signaleraient depuis quelques années ce climat délétère au sein de la garde présidentielle. Attend-on que la gangrène prenne tout le corps avant que l'on ne s'attèle à la vraie formation morale des éléments de ce corps, ou veut-on privilégier l'éternelle gesticulation pour entourlouper le chef de l'État et tout le pays en servant dans l'ombre les intérêts des ennemis de la nation? L'une des causes du fléchissement de la discipline et de la loyauté dans les forces armées en minéral et à la garde présidentielle en particulier est l'argent. Comme chez les civils, les militaires rémunérés en monnaie de singe sous l'ancien régime, se sont lancés à la course à l'enrichissement. Les subalternes ne supportent plus de voir leurs supérieurs passer en un temps record du statut minable d'anciens catéchistes à celui de multimilliardaires. Les efforts du chef de l'Etat pour doter les militaires des conditions de vie et de travail à la hauteur des grandes ambitions du pays ne suffisent plus pour assouvir leur goût très prononcé à l'argent.
Rivalités
Depuis la création du Bir et le détachement d'une compagnie à la garde présidentielle, le climat s'est crispé entre supérieurs et subalternes ayant pourtant la même mission de protection du chef de l'Etat et des institutions qui ne se supporteraient pas.
Au départ, même le positionnement des éléments des deux corps dans l'escorte du chef de l'Etat a fait des remous et il n'est pas interdit de croire qu'au moment où chaque chef veut prouver au Chef suprême qu'il est son dernier fidèle, ce mauvais climat soit assaini...
Ces faits évoqués ravivent les débats autour de la remobilisation des uns et des autres dans le cadre des missions régaliennes, à la formation morale et psychologique des éléments dont l'intégration à la garde présidentielle devrait se faire sur la base des enquêtes de moralité et non à la considération tribale ou clanique, comme cela est le cas contre la volonté de Paul Biya. Quand les murs d'un édifice commencent à se fissurer, il faut s'assurer que les fondations sont encore solides. La sécurité de l'Etat est à ce prix.