GABON/Zacharie Myboto : «S'il n'y a pas de Conférence Nationale Souveraine avant Octobre, nous demanderons le départ d'Ali Bongo»
En
dépit des rumeurs d'actions de milices articulées par le pouvoir qui
couraient à Libreville ces derniers jours, le meeting de l'opposition
réunie autour de l'Union des forces du Changement (UFC) s'est tenu dans
le calme ce samedi à Libreville.
En effet, ils ont été plusieurs milliers à répondre présent à l'appel de
l'opposition qui milite pour la tenue d'une conférence nationale
souveraine, revendication pour l'heure totalement rejetée par le
président Ali Bongo.
Se sont succédés à la tribune les principaux leaders, Jules Aristide
Bourdes-Ogouliguende, Jean Eyeghe Ndong et Zacharie Myboto en tête.
Zacharie Myboto a prévenu, tel une menace, le pouvoir en place. «S'il
n'y a pas de Conférence Nationale Souveraine avant Octobre, nous
demanderons le départ d'Ali Bongo» a lancé le président de l'ex Union
nationale du leader André Mba Obame, absent quant à lui, en ajoutant
"Ali Bongo est-il sérieux quand il parle de coup d'état constitutionnel
alors qu'il a fait un coup d'état électoral? ".
Le meeting a été l'occasion pour l'opposition pour exprimer haut et fort
son rejet de la proposition du président Bongo sur la mise en place
d'un conseil national de la démocratie. "Le Conseil National de la
démocratie, c'est du n'importe quoi !" a scandé à la foule Jules
Aristide Bourdes-Ogouliguende.
L'ancien premier ministre, Jean Eyeghé Ndong s'est quant à lui contenté
de monter à l'estrade et ce à la demande de la foule. Ce dernier il a
donné rendez vous à l'audience pour les prochains jours.
Outre l'absence d'Mba Obame, justifiée par son entourage comme une
"stratégie", une autre a été aussi remarquée que commentée par les
observateurs, celle de Louis Gaston Mayila, chef de file de la coalition
de l'opposition à Mouila.
Dans une lettre adressée au ministre de
l'intérieur en date du 21 septembre et dont KOACI.COM a reçu une copie,
le leader de l'UNPR y révèle sa non participation pour ne pas être en
porte à faux vis à vis des conditions de tenue du meeting fixées par le
ministère de l’intérieur, qui précisaient notamment la non prise de
parole des membres de l'ex Union Nationale. "J'ai décidé de ne pas
prendre part à ce meeting et dégager par voie de conséquence ma
responsabilité et celle de mon parti devant les conséquence éventuelles
qui peuvent en découler" peut on lire dans la lettre transmise à Jean
François Ndongou.
Déjà les commentaires de "traîtrise" de Mayila se font entendre. Au délà
des suspicions de récupération de ce dernier par le pouvoir en place
sous fond d'argent, reste désormais à savoir si l'UFC dans sa
composition actuelle tiendra et respectera ses engagements d'union
prises à Mouila.