Gabegie : le Daf de la Camwater enfonce Sollo au Tcs
Suspecté d’avoir participé à de nombreuses opérations douteuses pouvant donner lieu à des poursuites judiciaires, le directeur administratif et financier (Daf) de la Camwater a été auditionné, vendredi dernier, par les enquêteurs du Tcs. Dieudonné Mah, renseignent nos sources, répondait à une convocation à lui servie dans le cadre des enquêtes sur la gestion catastrophique de son mentor Jean Williams Sollo. En sa qualité de Daf, il était invité à éclairer les lanternes des limiers du Tcs au sujet de nombreux dossiers explosifs dont l’affaire des 8 milliards de Fcfa en terme de virements effectués à l’époque à partir de la Bgfi au profit d’un compte ouvert à Alpha Fund, une micro-finance situé au lieu-dit Montée Anne Rouge.
Dans cette affaire, il est fortement reproché à Dieudonné Mah d’avoir falsifié les chiffres dans plusieurs documents comptables. On évoque également l’affaire de recouvrement des subventions de l’État à hauteur de 1.473.981.331. Fcfa à travers un contrat douteux passé avec une ténébreuse société de recouvrement dénommée Cameroon general services (Cgs).
Selon des informations parvenues à La Météo, en dépit des malversations qui paraissent ne souffrir d’aucune contestation pour les enquêteurs, le Daf dans sa défense, les larmes aux yeux, ne serait pas allé des mains mortes pour indiquer que dans ces affaires, il a toujours agi sur instructions de son ancien patron, Jean Williams Sollo. À en croire les mêmes informations, bien qu’acculé, il a rejeté tout en bloc, mettant tout sur le dos de son mentor, aujourd’hui en difficultés. Comme quoi, cette audition qui se commente abondamment dans les couloirs de l’immeuble siège de la Camwater à Douala, montre bien pourquoi l’ancien maire de la commune d’Akono est convoqué une fois de plus à répondre de ses actes, ce jour, au Tcs.
L’habitude de la gabegie. Cette cadence d’auditions dénote, en tout cas, de la nature des relations que Jean Williams Sollo entretient avec la fortune publique. Il s’avère au fil du temps que le fils de Lucien Sollo aime bien siphonner les caisses des structures dont il a souvent eu la charge. Directeur général de l’Onadef de 1993 à 2002, une période pendant laquelle, rapportent nos sources, l’ex-Dg a tellement pillé les caisses de cette société qu’elle a été contrainte de mettre la clé sous le paillasson. En même temps, l’on retient que c’est durant cette période que le patriarche Elega d’Ovangoul s’est bâti un luxuriant château à Odza à Yaoundé. Premier magistrat de la ville d’Akono de 2002 à 2007, il y a également laissé des casseroles tonitruantes.
Avec l’aménagement d’une vingtaine de cellules Vip déjà à la prison, équipées en matelas et lits au secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) en charge de la gendarmerie, des gestionnaires véreux, M. Sollo a de bonnes raisons de perdre le sommeil.