FRU NDI UN HOMME DU POUVOIR QUE LE POUVOIR ÉCHAPPE

Cameroun : FRU NDI UN HOMME DU POUVOIR QUE LE POUVOIR ÉCHAPPEFRU NDI a toujours été un homme proche du pouvoir.

C’est devenu une habitude dans le SDF. Le parti du patriarche de Ntarekon est coutumier de la danse Bafia : Un pas en avant, deux pas en arrière. Le matin on dit oui et le soir c’est non. Désormais, les déclarations de FRU Ndi n’engagent que les myopes politique ou ceux qui refusent de voir. Et pourtant, l’opinion publique politique s’est embrasée à l’annonce  par FRU NDI de participer aux élections sénatoriales  du 14 avril 2013. Soit un mois après que le chairman ait mis Paul Biya en garde de  « Tout gâter dans le pays »  si ce dernier convoquait les sénatoriales avant les municipales et deux semaines après  qu’il ait exhibé les machettes en signe d’avertissement pour une imminente guerre  civile. Les calculs politiques étaient clairs et les enjeux grands.

Conscient de ce que le RDPC est fragilisé dans ses fondements même en raison de l’opération épervier qui le déleste tous les jours de ses cadres et partant de plusieurs militants et sympathisants, le SDF a voulu actionner le levier des municipales pour se redéployer sur l’échiquier national et reconquérir  les militants d’un  Rdpc de plus en plus à l’étroit. C’était juste  mais c’était surtout compté sans la détermination  du parti d’en face à conserver vaille que vaille l’ossature politique actuelle qui lui est largement favorable pour rester maitre du jeu au grand dam des lois qui régissent  l’action et le calendrier politiques. Une situation qui nous rappelle ce que le regretté Pr Victor Kamga, politologue et Upciste de renom a qualifié de « Banditisme politique à l’heure du renouveau national » Des lors, le SDF et le RDPC  vivaient un conflit larvé à l’issue incertaine.

 
volte face du chairman et dérive  totalitaire.
 
Le citoyen lambda était encore à se demander à quelle sauce il sera mangé au cours de cet « affrontement » entre le pouvoir et le principal parti de l’opposition lorsque, du coup, contre toute attente, la nouvelle est tombée : Le SDF ira aux élections sénatoriales. Et pour cause « vous convenez tout de même qu'une goutte de sang versé est une goutte de trop surtout quand on peut l'éviter. La posture du SDF a donc été dictée par ses convictions républicaines et surtout par l'intérêt suprême du peuple camerounais qui passe par la mise sur pied de toutes les institutions contenues dans la Constitution du 18 janvier 1996 notamment celles le Conseil constitutionnel et le Sénat qui sont extrêmement importantes dans les mécanismes de dévolution du pouvoir politique dans notre pays » est la substance du communique de presse du parti de FRU Ndi venu justifier le choix du parti. Un pacte de cohabitation pacifique semble désormais  scellé.

Ce communique qui met au centre le peuple et la paix sociale et qui vient signer une sorte de « cessez le feu » entre les deux forces politiques  n’est pas moins contradictoire, lui qui poursuit  «qu'aucune armée au monde, fût-elle surpuissante, n'a jamais eu raison d'un peuple déterminé » Tout est allé si vite qu’on vient à se demander si le Nec, organe de décision du SDF avait siégé  sur le sujet. Il y a quelques jours en effet, cette  instance, par un communiqué rendu public,  exigeait une rencontre entre Paul Biya et Fru Ndi comme préalable à toute participation du parti aux sénatoriales. Finalement de quoi a peur le parti et pour qui roule le parti de FRU NDI ? A-t-il consulté la base avant tout engagement ?  Ou est  la détermination du peuple  dont le parti de la balance se veut  la porte parole ? Un peuple  désormais orphelin  et  jeté en pâture  qui cherche désespérément  un parti pouvant le conduire vers une démocratie certaine  face à une dérive  totalitaire  évidente. Une dérive entretenue par la gauche et la droite à des fins mercantilistes .

Toujours est-il que dans les milieux politiques et dans les bars du quartier, on crie à la trahison. Surtout que cette décision du parti  survient dit on après une rencontre entre FRU NDI et Martin BELINGA EBOUTOU, le directeur du cabinet civil à la présidence de la république. Le chairman a-t-il une fois de plus « mangé le soya » ? A l’évidence, le chairman du SDF est un homme du pouvoir qui s’est rapproché  du pouvoir.  Mais de plus en plus, il s’éloigne de ce pouvoir. C’est dommage !

© Camer.be : Ben BATANA


11/03/2013
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