Frontières : L’onde de choc centrafricaine :: CAMEROON

Cameroun - Frontières : L’onde de choc centrafricaine:CameroonLe Cameroun est désormais en danger permanent à cause du chaos qui règne chez son voisin. Le chaos perdure en Centrafrique malgré la présence militaire d’une mission internationale, en attendant les renforts annoncés par l’Union africaine, l’Onu et les mesures d’urgence préconisées par les Etats-Unis. L’insécurité déborde fatalement au Cameroun. Dans la région de l’Est, les groupes armés opèrent, sans tenir compte des frontières, commettant moult exactions en territoire camerounais. 

On en était encore à pleurer les cinq Camerounais tombés sous des balles centrafricaines depuis septembre 2012, que le gouvernement de Yaoundé annonçait sept morts dans des affrontements entre les forces du Cameroun et une bande d’assaillants armés qui ont fait une incursion dans le village de Gbiti, le 16 novembre 2013. Cette fois-ci, l’ennemi a laissé cinq morts sur le carreau et des prisonniers. Mais, les Camerounais apprennent la perte de deux des leurs : un soldat et un civil. 

Guerre

Les hostilités semblent véritablement ouvertes, car jusquelà, les attaques venues de la Rca n’avaient pas rencontré une réelle riposte. Les forces camerounaises, en effectifs réduits, ne pouvaient que constater les dégâts après coup. Comme la mort de l’officier de police de 2ème grade Félix Ngando Ndallè et de son gardien de maison, tous les deux abattus dans la nuit du 18 au 19 août 2013, par des membres de la coalition Seleka, l’ex-rébellion au pouvoir à Bangui depuis mars 2013. L’attaque avait eu lieu au domicile de l’officier Ngando Ndallè, à Tocktoyo, où il était le chef du poste frontalier. 

La ville frontalière de Kentzou a aussi subi une expédition punitive dans la nuit du 23 au 24 mars 2013. Des rebelles de la Seleka sont venus récupérer leurs quatre camarades arrêtés en possession de 407 munitions de guerre. Des obus ont frappé la brigade de gendarmerie, le commissariat, le poste de frontière et plusieurs maisons. « Ils tiraient dans toutes les directions, comme des fous », affirme un gendarme. Des policiers ont même pris la fuite. 

L’année dernière, ce sont encore des insurgés centrafricains qui ont frappé le poste de péage et le poste de contrôle mixte (police, gendarmerie et douane) de Garoua-Boulaï. Deux civils sont morts et un gendarme a été blessé la fameuse nuit du 23 septembre. L’ennemi avait récidivé une semaine plus tard en enlevant quatre paysans camerounais. D’autres tristes souvenirs ressurgissent. Comme ce fameux 24 novembre 2011, où Garoua-Boulaï a pris les allures de ville fantôme, lorsque des militaires centrafricains, appuyés par leur population, ont envahi la brigade de gendarmerie et ont tiré en l’air. 

Au niveau du poste de frontière, le drapeau du Cameroun et une photo du chef de l’Etat Paul Biya ont été brûlés sous les yeux de policiers et gendarmes camerounais impuissants. Tout est parti de l’arrestation d’un militaire centrafricain qui, pris dans une altercation avec un conducteur de mototaxi et un policier camerounais, a sorti une grenade et a menacé de la faire exploser en plein marché. Un symbole de l’onde de choc centrafricaine au Cameroun où le danger est désormais permanent. 

© Le Jour : Assongmo Necdem


22/11/2013
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