Ils devraient regagner le front ce week-end, et singulièrement la région de l’Extrême Nord. Suite aux récriminations que nous avions faites dans notre précédente édition. Mais autant l’initiative vient conforter nos récriminations, autant on se sera obligé à faire un savant dosage entre vieux et jeunes pour diluer celles-ci.
Si de tout temps on attribue aux généraux un rôle essentiel stratégique en situation de guerre comme celle désormais déclarée avec la secte islamiste Boko Haram qui sévit depuis de nombreux mois dans la région de l’Extrême Nord, le caractère asymétrique de cette dernière impose une constante adaptation de nos troupes au mode opératoire plutôt atypique des activistes de Boko Haram. Toutes choses que ne pouvaient bien évidemment réaliser nos généraux à partir de leurs cabinets douillets de Yaoundé, même si en le cas d’espèce ils pouvaient se prévaloir de disposer d’informations de première main émanant du terrain des hostilités.
Et el fait pour votre organe de presse d’avoir décrié cet état de fait, semble avoir suggéré au haut commandement militaire, l’affection en première ligne de trois généraux, en l’occurrence le général René Claude Meka, chef d’Etat major des armées, le général Elokobi, directeur central de la coordination et le général Mahamat. Tous trois devront rallier la ligne de front ce week-end à l’effet d’impulser une approche différenciée à la stratégie de lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Que cette option ait été adoptée quelque peu sur le tard, traduit à n’en point douter l’écho favorable qu’eut notre article décriant l’absence remarquée de généraux au front.
Ce d’autant plus que depuis le déclenchement de la guerre ouverte contre ladite secte islamiste, aucun de nos officiers supérieurs n’y aura effectué ne serait-ce qu’un tour, pour s’en quérir de la situation sur le terrain des opérations militaires. Certes on peut à ce propos arguer que leur présence physique sur le terrain des opérations n’est pas absolument indispensable, eu égard à leur rôle de conception des stratégies de défense. Mais le fait de les y confiner les aura malheureusement fonctionnarisés, si ce n’est sclérosé au point d’en faire plus des affairistes que des militaires au sens premier du vocable.
Une tare que voudrait très certainement diluer l’affectation de ceux des généraux évoqués supra au front, même si pour l’heure il est difficile de dire s’ils se déploieront effectivement dans les points chauds que sont Kolofata, Amchidé et autres qui ont connu les attaques jusqu’ici les plus meurtrières de cette secte islamiste. Bien plus, si le choix des généraux ainsi commis à la ligne de front, pourrait-on qualifier la région de l’Extrême Nord, aura tablé autant sur l’expérience de René Claude Meka et la fougue des généraux Elokobi et Mahamat, on se sera bien gardé de révéler les missions spécifiques de chacun d’eux.
Suffisant dès lors pour alimenter de nouvelles supputations quant à la portée réelle de cette option sur le tard. Essaie-t-on de dédire nos récriminations ou voudrait-on en définitive répondre à un impératif eu égard à la tournure des opérations militaires sur le terrain ? Dans l’un et l’autre cas, aurore Plus aura une fois de plus levé le lièvre.