Michel Thierry Atangana a reçu une lettre du président de la République en date du 21 janvier. Dans ce courrier, le chef de l'Etat affirme son soutien au prisonnier incarcéré depuis 16 ans à Yaounde.
Le sort de Michel Thierry Atangana est toujours en suspens. Mais le prisonnier français détenu depuis 16 ans dans les sous-sols du ministère de la Défense du Cameroun à Yaounde peut désormais se prévaloir du soutien du président de la République François Hollande. Le chef de l'Etat a en effet adressé un courrier au détenu en date du 21 janvier 2013 dans lequel il lui exprime son appui. Il lui promet notamment de saisir son homologue camerounais, Paul Biya, de sa douloureuse situation. "Je ne manquerai pas, écrit-il (...) de lui dire à nouveau l'importance que j'attache à ce que votre cas fasse rapidement l'objet d'un traitement équitable". Le sujet a d'ailleurs été évoqué le 30 janvier en marge de la visite du chef de l'Etat camerounais à Paris. Sans résultat pour le moment.
C'est la première fois que François Hollande entre directement en relation avec Michel Thierry Atangana devenu une pomme de discorde dans les relations entre la France et le Cameroun. Ce cadre d'une société française de grands travaux a été condamné nuitamment en 1997 à 15 ans d'emprisonnement par la justice camerounaise pour des faits de détournements de fonds qu'il a toujours niés. A l'automne dernier, il a été condamné une nouvelle fois à 20 ans pour les mêmes faits en contravention manifeste avec les règles du droit international. "Au lendemain de votre seconde condamnation, le Gouvernement français a marqué sa déception et sa préoccupation" rappelle le président de la République qui espère "une issue rapide".
Ce courrier est une réponse à un appel au secours du prisonnier au chef de l'Etat français, comme le rappelle François Hollande: "la lettre que vous m'avez récemment adressée exprime une détresse à laquelle je suis sensible", dit-il, avant d'ajouter: "Au delà de l'assistance et de la protection dues à tout compatriote détenu à l'étranger, la durée des peines qui vous ont été infligées obligent les autorités à sortir de la réserve habituellement de mise concernant les Français incarcérés à l'étranger".
Lors d'une conférence de presse tenue après sa rencontre avec François Hollande, mercredi 30 janvier, Paul Biya avait indiqué que la décision concernant le sort de Michel Thierry Atangana revenait à la justice camerounaise. En attendant, le prisonnier est toujours retenu dans sa cellule du ministère de la défense. Depuis quelques jours, des travaux d'aménagement sont en cours dans cet espace réduit de quelques mètres carrés pour faciliter l'aération et la pénétration de la lumière.