Le
cœur de François Hollande a longtemps hésité entre deux femmes :
Ségolène et Valérie. S’il a tranché aujourd’hui, on ne peut pas en dire
autant il y a cinq ans.
Nous sommes au soir du 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy a été élu président
de la République et tout s’effondre autour de Ségolène Royal. La
candidate du Parti socialiste fait bonne figure, mais en coulisses se
joue un drame sentimental. Sa vie de couple avec François Hollande est
définitivement terminée.
Depuis 2003, des rumeurs courent dans tout Paris. François Hollande
entretiendrait une relation amoureuse avec Valérie Trierweiler, une
journaliste de Paris Match qui suit le PS. Ségolène Royal n’entend pas
se laisser piquer son homme de la sorte et convoque la principale
intéressée, d’après le livre de Sylvain Courage, intitulé L’Ex, qui
retrace l’inimitié entre les deux femmes. Valérie Trierweiler nie en
bloc : « Je ne me fie pas aux rumeurs », lui aurait-elle répondu d’après
les bonnes feuilles publiées par Le Nouvel Observateur. Fin de
l’entrevue. Mais Ségolène n’en reste pas là et prévient Denis
Trierweiler.
En 2005, la relation extraconjugale entre François Hollande et Valérie
Trierweiler prend vraiment forme. Mais Ségolène n’a toujours pas
abandonné. Elle se rend chez Paris Match, l’employeur de sa rivale, et
demande à ce que la journaliste ne soit plus attachée au PS. Elle va
même jusqu’à faire appeler Thomas Hollande, alors âgé de 20 ans, pour
appuyer ses dires. Après l’employeur, Ségo s’attaque au mari de son
ennemie. Elle rencontre Denis Trierweiler et lui demande d’intervenir
aussi de son côté pour mettre fin à cette histoire. Un acte que Valérie
ne digèrera jamais, car c’est à compter de ce moment-là que la
journaliste arrêtera de suivre la gauche pour la droite. La love story
entre Hollande et Trierweiler ne cessera pas pour autant.
Après sa défaite à l’élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal n’a
plus besoin de faire semblant. Le couple officialise alors sa
séparation. Mais à l’époque, tout n’est pas si évident dans la tête de
François Hollande, à en croire son ex-compagne. Dans Ma plus belle
histoire, c’est vous, Ségolène Royal écrit ces quelques lignes : «
Aujourd’hui, tout cela est passé. Je goûte cette nouvelle liberté, cette
sérénité reconquise, même si elle fut douloureuse à reconquérir. Et
quand François Hollande récemment a parlé de revenir, je lui ai dit que
ce n’était pas une bonne idée. »
Sa vie de famille manquait-elle tant au futur président, comme Ségolène Royal l’a expliqué ? Ou voulait-elle juste mettre la zizanie dans le couple Hollande – Trierweiler en relatant cette anecdote ?
Jusqu’en 2007 et la défaite de Ségolène Royal à la
présidentielle, le coup de cœur de François Hollande pour Valérie
Trierweiler n’était connu que d’un petit cercle d’initiés. Il fallait
sauver les apparences, jusqu’au printemps de cette même année, quand
elle le prie de « quitter le domicile conjugal ». On sait pourquoi, tout
le monde ne sait pas encore pour qui. Alors en octobre 2010, celui qui
n’est encore que challenger face à DSK dans la primaire socialiste
présente Valérie Trierweiler aux Français. Ensemble, ils apparaissent
sur la couv’ de Gala et lui la décrit comme « la femme de [sa] vie ».
Après trente ans passés avec Ségolène Royal et quatre enfants, la dame
du Poitou appréciera. « Valérie en avait besoin. C’est pesant pour elle
de vivre dans l’ombre de Ségolène Royal », avait-il alors justifié. Ce
n’est que le début.
Car depuis qu’il a été investi par les sympathisants de gauche à la
primaire et que tous les socialistes sont derrière lui, François
Hollande va croiser la route de Ségolène Royal, que Valérie le veuille
ou non. Quand Ségo affiche son soutien à « François » au meeting de
Rennes, lui remercie « Ségolène Royal ». « Valérie n’aurait pas apprécié
un “Ségolène” tout court », analyse un proche d’Hollande dans un
article paru aujourd’hui dans Le Point. Ils ont toujours eu l’habitude
de se prendre les mains en faisant le « V » de la victoire, il se
contentera de rester sagement près d’elle, sans la toucher. Valérie,
encore, n’aurait pas aimé. Et quand il fait la bise à son ex-compagne,
c’est loin des caméras. Inutile que ça se voit.
Une dispute entre Hollande et Trierweiler à l'origine du tweet
Le 6 mai, le soir de la victoire à la Bastille,
François Hollande se dirige vers Ségolène Royal et lui fait une bise
appuyée sur la joue. Valérie les fusille du regard. Le président tout
juste élu revient à sa place et Valérie le somme de l’embrasser sur la
bouche. Devant Ségolène, les autres membres du parti socialiste, le
public et les caméras. Le 15 mai, jour de la passation de pouvoir,
Ségolène Royal et les quatre enfants qu’elle a eus avec François sont
absents de la cérémonie où se bousculent de nombreux membres du PS et
d’Europe Ecologie – Les Verts. Il n’y a de la place que pour une seule
femme, c’est Valérie Trierweiler. « Si je n’ai pas été invitée, c’est
que François n’a pas voulu de drame avec elle », aurait confié Ségolène,
toujours d’après Le Point. Les deux femmes se croiseront néanmoins à la
mairie de Paris où la première dame saluera celle qu’elle estime être
sa rivale d’un glacial « Bonjour madame ». Quand on se connaît depuis
quinze ans…
Fin octobre, Valérie avait déjà donné le ton. « La dingue du Poitou »,
comme elle la surnommait au début de sa relation avec François Hollande,
vise le perchoir de l’Assemblée Nationale ? « Tout ce qu’elle aura, ce
sera déjà trop », aurait-elle écrit, via SMS, à un de ses proches
rapporte l’hebdomadaire. Alors ce tweet n’est qu’un missile de plus dans
la guerre qu’elle livre à l’ex de François Hollande...