Autant
il fait désormais partie intégrante du protocole officiel, autant le
conseiller de fait de Paul Biya, voudrait sortir enfin de l’anonymat en
briguant un poste au sein du prochain gouvernement.
Quand bien même l’information relèverait des supputations de couloir, il
n’en demeure pas moins vrai que de l’avis de personnes plutôt
introduites du sérail, le fils aîné du président de la République aurait
émis le souhait d'entrer au Gouvernement. Si cela était avéré, alors
les oracles qui semblaient lui prédire il y a peu, quelque destin
sociopolitique moins ombrageux que celui de son illustre géniteur,
auront peut-être vu juste.
Car, quand bien même Paul Biya serait à l’essence énigmatique, il ne fait point de doute que de plus en plus, il accorde une oreille attentive aux conseils de son fils. Ce d’autant plus que mieux que son géniteur, Franck montrerait davantage de prédispositions à diluer l’influence trop forte de l’Elysée auprès de son géniteur. Constat réel certes, mais qui arrive inexorablement sur le tard et rend quelque peu incrédule la mission que voudrait s’assigner Franck Biya.
Car, s’il est admis dans le sérail qu’il s'agirait pour lui de contrecarrer la cellule de l'Elysée qui noyauterait tout à Etoudi, il ne fait point de doute que son père est quelque peu otage des réseaux français qui auront de tout temps manœuvré pour son maintien au pouvoir et ce, au plus fort de la répulsion à son encontre par la majorité des Camerounais. Et quand bien même il réussit en son temps la prouesse de tourner en dérision John Fru Ndi qui s’épancha par médias interposés en clamant quelque victoire volée, il ne se sera guère départi de l’étiquette de «meilleur élève de la France», mais en réalité le vassal de celle-ci.
Démarcation
Dès lors, Franck Biya jugerait scandaleuses des décisions qu’il a prises au détriment du Cameroun et en faveur de Paris : APE et autres, signées "à l'emporte-pièce" dixit Franck. In fine, il pense, selon la rumeur, que, son père est sous influence et ne gouverne plus. Toutes choses pour lesquelles il voudrait l’épauler au mieux, afin de lui garantir une sortie plus honorable car, avili par l’âge. Mais cela, le commun des Camerounais le sait, même s’il ne se hasarde guère à l’évoquer par peur de rétorsion. Toutefois, l’on voudrait faire de Franck Biya une sorte de nouveau messie dans un environnement vicié à l’essence, le même environnement où il aura pourtant été forgé.
Du coup, on semble davantage faire de cette éventualité un premier ballon d’essai, tant il est constant que son géniteur se sera longtemps refusé à désigner quelque dauphin parce qu’il espérait effectivement le convaincre de s’engager à ses côtés dans la politique pour lui faciliter l’instauration d’une dynastie démocratique, comme certains de ses pairs de la sous-région avant lui. Mais cela, Franck ne l’avait très certainement pas vite appréhendé pensant pouvoir se démarquer dans les affaires, fort des facilités que lui octroyait son seul nom patronymique.
Une démarcation qui ne lui aura malheureusement pas souri comme il l’espérait très certainement, eu égard au bilan plutôt désastreux de bon nombre de ses affaires. Du coup, l’entrée sur la scène sociopolitique serait une sorte de pis aller et si ce n’est pire, le paravent idoine pour taire des insuffisances.
Bien évidemment, on se gardera à l’occasion de donner les détails sur ses aptitudes qui l’autoriseraient à ravir la vedette à d’autres jeunes du même âge que lui. Car, aussi longtemps que le Cameroun c’est le Cameroun, il est bien des avantages auxquels on peut accéder sans condition préalable aucune. Serait-ce dans cette filière qu’il tiendra son rang dans le gouvernement à venir ? Dans tous les cas, nous ne perdons rien à attendre.