France, Woerth-Bettencourt : La France une République Bananière !
France, Woerth-Bettencourt : La France une République Bananière !
Il ne se passe plus un jour, sans que nous ne voyions s'accumuler des preuves de la contradiction croissante entre les politiciens et la démocratie. Le pouvoir et l’argent. Le discours et la méthode.Le pouvoir politique, suppose des limites. Limites institutionnelles, par la séparation des pouvoirs. Limites géographiques, par l’organisation du territoire. Limites historiques, par la définition du concept d’Etat-nation. Malgré toutes ces structurations juridico- sociales, le pouvoir politique, en lui-même ne se définit plus, par ce qu’il a institué, et dont il est le garant, selon la Constitution : l’Etat de droit…
Parler plus, et agir moins
La concussion, le trafic d’influence, la fraude électorale, sont des délices typiquement français, de Fabre d’Eglantine, Talleyrand à Nicolas Sarkozy, les ficelles sont les mêmes : tricher pour gagner le peuple, ou truquer pour se maintenir au pouvoir. Les marchés, l’argent et leurs coralliaires, sont l’enfer de la démocratie.
Dans les affaires qui ébranlent la société française, on aura tout entendu, des justifications les plus incongrues, aux aveux les plus farfelus. Le scandale Woerth-Bettencourt, est l’illustration, que les politiciens, ne reculent devant rien. Gagner sans frontières, tels sont les nouveaux mots d’ordre.
Ebahi, à certains moments, je pensais qu’on
parlait d’une république bananière, telle que le Congo, le Cameroun ou
le Tchad. Mais, non ! Il s’agit d’une démocratie. La France. Alors, le
parallèle est vite fait entre la France et toutes les dictatures qu’elle
a invitées, ce 14 juillet 2010 ; où l’Etat de droit est battu en brèche
; le président est un démiurge ; la presse est aux ordres. Ces
similitudes font école…
Tout comme dans ces épiceries coloniales, les scandales qui affectent
les ministres ne débouchent que rarement sur des démissions, ou
incarcérations, contrairement à ce qui se passerait dans une vraie
démocratie. En attendant, c’est l’image de la politique qui est écornée.
Et, la démocratie ne semble plus être, le meilleur des systèmes, qui
garantisse l’égalité des chances.
Le mensonge, rien que le mensonge
Lors de la campagne électorale de 2007, on a découvert, un homme, Nicolas Sarkozy. Il a réussi, par un discours sortant de son cru, à emballer les Français. Lors de cette fameuse présidentielle, il déclarait :
« Je veux une République irréprochable .Le
président de la République c’est l’homme de la nation, ce n’est pas
l’homme d’un parti, ce n’est pas l’homme d’un clan. Je veux que les
nominations soient irréprochables, je veux que le Parlement ait
davantage de pouvoir, je veux que les ministres soient moins nombreux,
quinze au maximum, et qu’ils rendent des comptes et qu’ils s’engagent
sur des résultats. Je veux défendre la Ve République mais je veux
changer la pratique de la République : plus de simplicité, plus de
proximité, plus d’authenticité. Au fond, je souhaite, si vous me faites
confiance, être le président d’une démocratie qui sera exemplaire au
regard du monde. »
« La démocratie exemplaire », consiste à faire nommer son fils aux
hautes fonctions de l’Etat, à l’instar d’un Omar Bongo, Eyadema. C’est
aussi débaucher les militants d’autres partis, tels Besson, Kouchner,
avec l’argent destiné aux deniers publics, comme le firent sous d’autres
Biya, Sassou, Compaoré. Aujourd’hui, on en même est à se demander, s’il
n’a pas fraudé, avec les masses d’argent qu’il avait en sa possession,
pour être élu.
L’Etat primitif
La presse est-elle plus vigilante et les juges plus indépendants, aujourd'hui que par le passé ? Le combat entre le procureur Courroye, et la présidente de la 15ème chambre du Tribunal de Nanterre, est la démonstration que le pouvoir politique ne veut pas se laisser conter. Les foudres des militants de l’UMP, et pas des moindres à l’endroit des journalistes, sont-ce pas, une forme d’auto censure qu’on voudrait infliger au quatrième pouvoir ? Les scandales se multiplient laissant apparaître, pour certains, un enrichissement personnel, pour d'autres, le financement de leur parti politique, pour les grandes sociétés, des commissions leur donnant l'assurance de nouveaux marchés. Vladimir Jankélévitch ne disait-il pas " le mensonge, c'est l'opium du moindre effort ". Dans ce registre, la République a été bien oisive, pour ne pas dire oiseuse... comme le disait si bien, Kim Labouëre (1).
(1) Affaires : la collusion du pouvoir et de l'argent 01/04/2001 – Historia
© Correspondance : Aimé Mathurin Moussy