France, USA, ONU : tous poussent Gbagbo à partir
France, USA, ONU : tous poussent Gbagbo à partir
(Le Parisien 17/12/2010)
Laurent Gbagbo est sous pression. France, USA, ONU, pays d'Afrique de l'Ouest, tous ont exhorté vendredi le président sortant à laisser sa place à Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le président légitime.
Vendredi, depuis le sommet européen de Bruxelles, Nicolas Sarkozy a affirmé que le président ivoirien proclamé devait partir «avant la fin de la semaine», sous peine d'être visé par des sanctions de l'Union européenne.
Et à 13h30, l'Union européenne a appelé l'armée à se ranger derrière Alassane Ouattara. «Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin entre leurs mains. Si avant la fin de la semaine, Laurent Gbagbo n'a pas quitté le poste qu'il occupe en violation de la volonté du peuple ivoirien, ils seront nommément sur la liste des sanctions», a déclaré le chef de l'Etat français.
Washington hausse le ton
Vendredi après-midi, c'était au tour de Ban Ki-moon de mettre la pression sur le président sortant. Le secrétaire général de l'ONU a estimé que le maintien au pouvoir de Laurent Gbagbo conduirait à une «parodie de démocratie», mettant en garde contre toute attaque des troupes des Nations unies présentes sur place.
Les Américains se sont à leur tour fait menaçants. «Les Etats-Unis sont prêts à imposer des sanctions ciblées, individuellement en tant que pays et de concert avec nos partenaires, contre le président Gbagbo, sa famille immédiate et le cercle de ses proches s'il devait continuer à revendiquer illégitimement le pouvoir», a déclaré Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat américain.
MAM : «La seule signature valable est celle de Ouattara»
Autre intervention politique, en defaveur de Gbagbo : la Cédéao (Communauté économique des états d'Afrique de l'ouest), regroupant 15 pays de l'Ouest africain, a demandé vendredi par écrit au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo de transférer «immédiatement» le pouvoir au «président élu» Alassane Ouattara.
L'UE prépare un arsenal de sanction depuis lundi : 18 ou 19 proches du dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo devraient faire l'objet de sanctions comme un gel d'avoirs ou des restrictions de visas. Le placement ou non du dirigeant ivoirien lui-même sur la liste faisait encore débat hier soir parmi les diplomates européens.
Au niveau des finances du pays, Alassane Ouattara serait en train d'essayer de nommer des représentants au sein des organisations économiques ouest-africaines, selon le gouvernement de Laurent Gbagbo. «Des initiatives sont prises» par M. Ouattara, en vue de désigner de nouveaux représentants dans les organes de l'UEMOA», l'Union économique et monétaire ouest-africaine. L'UEMOA regroupe huit pays ayant le franc CFA comme monnaie commune et la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) comme institut d'émission.
Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires Etrangères, a d'ailleurs déclaré «que la seule signature bancaire valable pour l'Etat ivoirien c'est désormais celle de M. Ouattara».
«M. Gbagbo doit quitter à bref délai un pouvoir qu'il usurpe»
«Ce qui se passe en Côte d'Ivoire est parfaitement inadmissible (...) des élections ont eu lieu, sous le contrôle des Nations unies, elles ont été validées par les Nations unies. Mieux, la totalité des Etats africains ont reconnu l'élection d'Alassane Ouattara», a déclaré à Bruxelles le chef de l'Etat français. Estimant que les événements d'hier étaient «un scandale», Nicolas Sarkozy a martelé : «Il n'y a pas d'autre possibilité pour M. Gbagbo que de quitter à bref délai, un pouvoir qu'il usurpe».
«C'est à lui (Laurent Gbagbo) de choisir quelle est l'image qu'il veut laisser dans l'histoire. S'il veut laisser l'image d'un homme de paix, il est encore temps mais le temps presse et il doit partir», a-t-il insisté. «Ou est-ce qu'il veut laisser l'image de quelqu'un qui a tiré sur des civils parfaitement innocents ? », a-t-il mis en garde.
Un peu plus tôt vendredi, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton avait mis en cause la «responsabilité» dans la crise en Côte d'Ivoire «de ceux qui s'opposent à un transfert pacifique du pouvoir à Alassane Ouattara», gagnant de l'élection présidentielle du 28 novembre avant que le Conseil constitutionnel ivoirien, acquis à Gbagbo, n'invalide sa victoire.
Catherine Ashton appelle les parties «à rester calmes et à garder le contrôle de soi», exprimant son «inquiétude» après la montée des violences, qui ont fait vingt morts hier, selon le dernier bilan, sans compter les blessés.
Leparisien.fr 17.12.2010 | Mise à jour : 22h09
(Le Parisien 17/12/2010)
Laurent Gbagbo est sous pression. France, USA, ONU, pays d'Afrique de l'Ouest, tous ont exhorté vendredi le président sortant à laisser sa place à Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le président légitime.
Vendredi, depuis le sommet européen de Bruxelles, Nicolas Sarkozy a affirmé que le président ivoirien proclamé devait partir «avant la fin de la semaine», sous peine d'être visé par des sanctions de l'Union européenne.
Et à 13h30, l'Union européenne a appelé l'armée à se ranger derrière Alassane Ouattara. «Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin entre leurs mains. Si avant la fin de la semaine, Laurent Gbagbo n'a pas quitté le poste qu'il occupe en violation de la volonté du peuple ivoirien, ils seront nommément sur la liste des sanctions», a déclaré le chef de l'Etat français.
Washington hausse le ton
Vendredi après-midi, c'était au tour de Ban Ki-moon de mettre la pression sur le président sortant. Le secrétaire général de l'ONU a estimé que le maintien au pouvoir de Laurent Gbagbo conduirait à une «parodie de démocratie», mettant en garde contre toute attaque des troupes des Nations unies présentes sur place.
Les Américains se sont à leur tour fait menaçants. «Les Etats-Unis sont prêts à imposer des sanctions ciblées, individuellement en tant que pays et de concert avec nos partenaires, contre le président Gbagbo, sa famille immédiate et le cercle de ses proches s'il devait continuer à revendiquer illégitimement le pouvoir», a déclaré Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat américain.
MAM : «La seule signature valable est celle de Ouattara»
Autre intervention politique, en defaveur de Gbagbo : la Cédéao (Communauté économique des états d'Afrique de l'ouest), regroupant 15 pays de l'Ouest africain, a demandé vendredi par écrit au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo de transférer «immédiatement» le pouvoir au «président élu» Alassane Ouattara.
L'UE prépare un arsenal de sanction depuis lundi : 18 ou 19 proches du dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo devraient faire l'objet de sanctions comme un gel d'avoirs ou des restrictions de visas. Le placement ou non du dirigeant ivoirien lui-même sur la liste faisait encore débat hier soir parmi les diplomates européens.
Au niveau des finances du pays, Alassane Ouattara serait en train d'essayer de nommer des représentants au sein des organisations économiques ouest-africaines, selon le gouvernement de Laurent Gbagbo. «Des initiatives sont prises» par M. Ouattara, en vue de désigner de nouveaux représentants dans les organes de l'UEMOA», l'Union économique et monétaire ouest-africaine. L'UEMOA regroupe huit pays ayant le franc CFA comme monnaie commune et la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) comme institut d'émission.
Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires Etrangères, a d'ailleurs déclaré «que la seule signature bancaire valable pour l'Etat ivoirien c'est désormais celle de M. Ouattara».
«M. Gbagbo doit quitter à bref délai un pouvoir qu'il usurpe»
«Ce qui se passe en Côte d'Ivoire est parfaitement inadmissible (...) des élections ont eu lieu, sous le contrôle des Nations unies, elles ont été validées par les Nations unies. Mieux, la totalité des Etats africains ont reconnu l'élection d'Alassane Ouattara», a déclaré à Bruxelles le chef de l'Etat français. Estimant que les événements d'hier étaient «un scandale», Nicolas Sarkozy a martelé : «Il n'y a pas d'autre possibilité pour M. Gbagbo que de quitter à bref délai, un pouvoir qu'il usurpe».
«C'est à lui (Laurent Gbagbo) de choisir quelle est l'image qu'il veut laisser dans l'histoire. S'il veut laisser l'image d'un homme de paix, il est encore temps mais le temps presse et il doit partir», a-t-il insisté. «Ou est-ce qu'il veut laisser l'image de quelqu'un qui a tiré sur des civils parfaitement innocents ? », a-t-il mis en garde.
Un peu plus tôt vendredi, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton avait mis en cause la «responsabilité» dans la crise en Côte d'Ivoire «de ceux qui s'opposent à un transfert pacifique du pouvoir à Alassane Ouattara», gagnant de l'élection présidentielle du 28 novembre avant que le Conseil constitutionnel ivoirien, acquis à Gbagbo, n'invalide sa victoire.
Catherine Ashton appelle les parties «à rester calmes et à garder le contrôle de soi», exprimant son «inquiétude» après la montée des violences, qui ont fait vingt morts hier, selon le dernier bilan, sans compter les blessés.
Leparisien.fr 17.12.2010 | Mise à jour : 22h09