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France, Tueries de Toulouse:Eviter l’amalgame

Mohamed Merah, un jeune Français d’origine algérienne, est subitement devenu l’attraction de la campagne électorale en France. Sa randonnée funeste a laissé sur le carreau 7 personnes dont des enfants. Cerné par le RAID, unité d’élite de la police française, l’homme que Sarkozy voulait vivant, a eu le culot d’imposer aux policiers le timing de sa reddition. Il savait son sort scellé et a donc pris le temps de faire languir tout le monde.

Les policiers ont fini par aller le chercher et on connaît la suite. L’émotion est grande dans l’Hexagone et même au-delà. L’homme qui s’est réclamé de Al-Qaida avait bien planifié son action et a eu la latitude d’expliquer aux policiers ses motivations : venger les enfants palestiniens et s’insurger contre l’intervention de l’armée française en Afghanistan. Des relents d’antisémitisme à la sauce islamiste de Al-Qaida. S’il avait voulu par ce geste attirer les regards du monde entier sur lui, il a donc réussi. Mais qu’en est-il de la cause qu’il prétend défendre ? La violence aveugle avec laquelle il a frappé indistinctement des cibles, qui ne sont ni de près ni de loin liées aux décisions de leur Etat ? Est-elle capable de faire plier un gouvernement ?

Il est Français certes, mais les médias français n’ont pas manqué d’insister sur son origine algérienne. On voit bien que certains candidats sont tentés d’utiliser ce drame pour alimenter leur argumentaire anti-immigration ou anti- musulman.

Le risque d’un amalgame facile entre musulman, Algérien et terroriste reste présent dans les esprits et c’est en cela qu’il faut saluer l’empressement avec lequel les communautés juive et musulmane ont appelé au calme et se sont désolidarisées de cet acte odieux. Une lucidité qui permettra peut-être aux hommes politiques de continuer la campagne sans excès ni chasse aux sorcières. La ligne rouge a été tracée par les religieux.