France, Elections présidentielles: Nicolas Sarkozy ou l'âpre course-poursuite du président-candidat
France, Elections présidentielles: Nicolas Sarkozy ou l'âpre course-poursuite du président-candidat
Donné battu dans tous les sondages, le chef de l'Etat a réussi son entrée en campagne. Mais sa dynamique semble s'être enrayée dans la dernière ligne droite.C'est à Nice, une terre ancrée à droite, que Nicolas Sarkozy tiendra demain soir son dernier meeting avant le premier tour. La fin d'une campagne courte mais difficile, aux allures de course-poursuite. Son slogan...Il a opté pour « La France forte », posant devant une mer calme pour mieux filer la métaphore du capitaine (du bateau France) qui a traversé la tempête (la crise). Une posture un peu brouillée, par la suite, par celle du « candidat du peuple ».
Sa proposition phare
Il avait toujours été contre cette pratique mais y
voit, désormais, un moyen de « surmonter les blocages ». Taxant de
conservatisme les « corps intermédiaires », Nicolas Sarkozy s'est engagé
à « rendre la parole » aux Français « quand ce sera nécessaire ». «
Certains veulent prendre le pouvoir. Moi je veux rendre le pouvoir au
peuple », a-t-il dit. Un premier référendum pourrait être organisé dès
la fin 2012 sur la création d'un « droit à la formation professionnelle »
assorti d'une obligation pour les chômeurs d'accepter « l'offre
d'emploi qui correspond à cette formation ».
Ses atouts et ses handicaps
Le film de sa campagne
Nicolas Sarkozy a réussi la première partie de sa
campagne. Sa déclaration de candidature, le 15 février, la reprise du
contact direct avec les Français sur le terrain, le choix d'égrener les
propositions au fil des semaines pour imposer son rythme et la
démonstration de force à Villepinte le 11 mars lui ont permis de
remonter sur François Hollande dans les sondages de premier tour et de
redonner espoir à la droite. A ce moment-là, l'impossible était devenu
possible. Mais depuis quinze jours, la machine a semblé s'enrayer. Ni la
présentation et le chiffrage de son projet ni sa « Lettre au peuple
français » n'ont eu l'effet escompté. Les partisans d'un recentrage
jugent qu'il en a trop fait sur la sécurité et l'immigration, dans la
foulée des tueries de Toulouse et Montauban. Les tenants d'une ligne
plus à droite, eux, expliquent son tassement par ses appels du pied à
François Bayrou. Nicolas Sarkozy est persuadé qu'il peut arracher la
victoire grâce à la « majorité silencieuse » mais il est au pied du mur.
Cette semaine, il cible à nouveau clairement les électeurs de droite.
Avant d'être sur TF1 ce soir, il a accordé des interviews à « La Croix
», « Famille chrétienne » et « Notre Temps ». Pour promettre - sans
autre précision -de faire de « l'amélioration » de la situation des
veuves une « priorité » et célébrer son « référentiel de valeurs ». « La
famille est le bien le plus précieux », a-t-il dit hier à Arras.
Son espoir
Nicolas Sarkozy espère être en tête à l'issue du premier tour. Pour tenter de créer une dynamique au second. Et pour des raisons symboliques, aucun président sortant n'ayant été relégué à la seconde place. Surtout, il mise sur la confrontation de l'entre-deux-tours. En espérant que les électeurs de Marine Le Pen se reportent sur lui par peur de la gauche et que Jean-Luc Mélenchon repousse les centristes dans son escarcelle.