France - Ces noirs qui changent leur accent à l’étranger : Intégration ou Aliénation ?
Pour un noir qui débarque en France, la maîtrise du français est un pré-requis pour une intégration réussie. Ainsi est-il communément admis que l’homme qui possède le langage possède également le monde exprimé et impliqué par ce langage. Dès lors, le noir qui parlera et comprendra bien le français sera plus à même de se faire une place plus ou moins honorable dans la société française, que son homologue qui s’exprime dans un français approximatif, qui plus est avec un accent de blédard. Ainsi, beaucoup de noirs s’attèlent à surveiller leur élocution, en adaptant en substance et au gré des circonstances leur accent. Cependant, cette adaptation ne relève pas des mêmes préoccupations. En effet, il y’a lieu de distinguer trois catégories de noirs :
1- Les assimilés, ce sont ceux qui sont nés sur le territoire français. La plupart ont une élocution incolore, c’est à dire dépourvue d’accent, ils parlent à peu près comme des français de souche, étant allés dans des écoles françaises où ils ont appris à parler comme des « p’tits blancs ».
2- Les intégrés, ils sont nés à l’étranger et se sont installés en France. La plupart ayant vécu la grande partie de leur enfance dans leur pays d’origine. Une fois en France, ils se retrouvent confrontés à un environnement socio-culturel où les préjugés sur les étrangers ont la dent dure. Avoir un accent prononcé étant susceptible de faire d’eux des victimes de discrimination à l’embauche ou au logement, il devient donc impératif de gommer cet accent en le calquant sur celui des locaux. En général, cette catégorie d’immigrés change d’accent uniquement en présence d’un interlocuteur blanc, et ils reprennent leur accent d’origine lorsqu’ils communiquent avec leurs compatriotes.
3- Les complexés, il s’agit d’une catégorie au sein de laquelle s’est développé un complexe d’infériorité, ayant conduit à la mise au tombeau de leur originalité vocale et de leur authenticité tonale, au profit d’un mimétisme ridicule et théâtral de l’intonation métropolitaine. Soucieux de ne pas répondre à l’image du nègre-mangeant-les-R, ils surjouent leur accent, en essayant de l’arrimer à celui des blancs, qu’ils contemplent dans leur subconscient comme s’ils leur étaient impressionnants. Pour eux, la meilleure manière de ressembler ou de se rapprocher de ces blancs, c’est donc de les pasticher, quitte à le faire de manière grotesque. Mais vous remarquerez que c’est souvent lorsque ces personnes parlent en étant en colère, que leur VRAI accent refait surface; je veux par là dire qu’à un moment ou à un autre, ils finissent toujours par se faire rattraper par l’inné, comme quoi vous aurez beau chasser le naturel, il reviendra au galop.
Le français qui, s’adressant à un anglais, essaie de soigner son accent, le fait dans le souci d’être mieux compris. Il poursuit donc un objectif de communication. Or l’africain qui, parlant déjà de surcroit français, veut franciser son accent, cherche, par un mimétisme insensé, non pas à mieux se faire comprendre, mais plutôt à se faire accepter ou à impressionner. Il poursuit un objectif d’acceptation qui passe selon lui par un reniement de soi. Sinon on verrait, dans une même situation de communication, un camerounais s’ajuster au français d’un sénégalais. Or on n’observe rien de tel ! Ce qui prouve en réalité que, quand on parle la même langue, avec des accents différents, en toute logique, on ne devrait pas jouer au singe. L’humanité s’enrichit de la diversité de nos langues, pourquoi l’accent devrait-il faire exception ?
Tendancé !