France - Cameroun : «J'ai été frappé dans l'avion, lors de mon expulsion»
France - Cameroun : «J'ai été frappé dans l'avion, lors de mon expulsion»
Jean-Claude Bissa-Ekoman est d'origine camerounaise. Il est entré sur le territoire français en novembre 2005 avec un passeport français valable un an qu'il avait obtenu après avoir été adopté par son beau-père français. Mais, Jean-Claude n'a pu renouveler ce passeport par la suite. Arrêté, il était au centre de rétention de Cornebarrieu depuis plus de quarante jours. Après un premier refus d'embarquement, il a été placé dans un avion vendredi matin. Retenu dans une cellule de transit à Paris, après un premier vol depuis Toulouse, il raconte son expulsion par téléphone. Dans l'après-midi, Jean-Claude Bissa-Ekoman a finalement embarqué pour le Cameroun.
Comment cela s'est passé ?
À 4 h 30, les policiers de la police aux frontières sont venus me chercher et m'ont dit : « Le courrier vient d'arriver maintenant, vous partez ». C'était le même policier que lors de mon premier embarquement. Il m'a dit : « Je sais que vous voulez refuser l'embarquement mais je vous ferai monter de gré ou de force ». La première fois, j'ai pu refuser l'embarquement car j'ai parlé avec le pilote qui avait demandé aux policiers de me faire descendre de son appareil. Cette fois, ils m'ont fait passer par un sas à l'arrière... J'ai mal au visage, au cou et à l'épaule surtout, les policiers m'ont empêché de crier dans l'avion entre Toulouse et Paris. J'ai des ecchymoses à la lèvre.
Vous parlez de coups reçus ?
J'ai tout essayé pour éviter l'embarquement, ma famille est ici en France. J'ai essayé de crier et d'expliquer ma situation aux autres passagers, mais dès que je voulais m'exprimer, ils m'appuyaient sur le larynx. Un des policiers me mettait le genou sur la figure, j'ai reçu plusieurs coups au visage.
Comment le vivez-vous ?
Je ne comprends pas. J'ai été reconnu comme français, j'ai été adopté par mon beau-père, je suis rentré sur le territoire avec un passeport délivré par l'état français. J'ai étudié et travaillé ici. Ma famille est ici, mon frère et ma mère ont des papiers français en règle.
Jointes par téléphone, la préfecture de la Haute-Garonne et la direction zonale de la police aux frontières n'ont pas souhaité s'exprimer sur ce dossier.