France- Cameroun : François Hollande contredit son opinion en recevant le dictateur pouvoiriste Camerounais
François Hollande pourrait bien contredire son opinion notamment en recevant ce jour en France et à l’Élysée, un dictateur. Ce dernier prénommé Paul Biya est l'actuel président du Cameroun, au pouvoir depuis 31 ans. Alors que la gauche avait reproché à Nicolas Sarkozy les visites de Kadhafi ou d'El-Assad, François Hollande est en train de refaire le même exercice avec depuis son accession au pouvoir la réception de plusieurs dirigeants de régimes jugés peu démocratiques.
La question que nous nous posons est celle de savoir si le chef de l'Etat français à renoncé à sa promesse d'un changement de politique à l'égard des régimes dictatoriaux. Au lendemain de son élection en France, il avait promis de rompre avec les "mauvaises habitudes" de son précédent.
Depuis de Gaulle, aucun président français n’a été capable de changer la politique de la France à l’égard de ses anciennes colonies. Impossible d’oublier, sous Valéry Giscard d’Estaing, l’affaire des diamants de Bokassa.
Impossible non plus d’oublier, sous François Mitterrand, le surnom de Jean-Christophe, son fils aîné, "Papamadit", quand il était le patron de la cellule africaine de l’Élysée. Et que dire des relations assumées de Jacques Chirac, pendant 40 ans, avec toute l’Afrique, qui lui ont valu le surnom de "Chirac l’Africain" ?
Nicolas Sarkozy, en arrivant au pouvoir, avait clamé qu’il allait mener une autre politique, fondée sur le respect mutuel des nations. Jean-Marie Bockel, nommé secrétaire d’État à la Coopération, a fait les frais d’un retour aux "réalités politiques". Très vite, il s’est retrouvé secrétaire d’État… aux Anciens combattants, pour avoir demandé au chef de l’État de signer "l'acte de décès de la Françafrique".
En recevant ce jour Monsieur Paul Biya du Cameroun à l'Elysée, François Hollande fait montre de la continuité de la politique de ses prédécesseurs
«Présider la République, c'est ne pas inviter les dictateurs en grand appareil à Paris», assénait le candidat à la présidentielle dans son discours du Bourget, en janvier 2012. Avec, en creux, le rappel des visites de Mouammar Kadhafi et de Bachar el-Assad au temps de Nicolas Sarkozy.
Quelques mois plus tard, du président gabonais Ali Bongo au fils du roi d'Arabie saoudite, la liste des chefs d'États peu démocratiques reçus à l'Élysée est déjà conséquente.
Invité par François Hollande (59 ans)le 30 janvier au palais de l'Elysée pour un entretien avec son homologue français: le président camerounais Paul Biya (80 ans) n'est pas du tout un démocrate comme le claironnait ce matin une radio française. Au pouvoir au Cameroun depuis trente et un ans, est accusée par les ONG de défense des droits de l'homme de réprimer l'opposition et la liberté d'expression.
Que vient chercher Paul Biya en France ?
«Voir Hollande et mourir» C'est peut-être ce qu'il a voulu car le véritable but recherché et les objectifs fixés restent flous. .Il semblerait dit-on dans la tanière de l'homme de Mvomeka'a que cette visite en France aura un caractère économique vu le nombre exorbitant des membres de la délégation qui l'accompagne.
Nous avons vu le 3 décembre 2012, le Président Ouattara se rendre à Paris pour une «importante» rencontre du gouvernement ivoirien avec les bailleurs de fonds et investisseurs. Cette rencontre organisée par le gouvernement ivoirien avec l'appui de la Banque mondiale autour de plusieurs axes dont la relance économique, la consolidation de la stabilité politique et la sécurité, avait pour coût global la forte somme de 11 706 milliards de F Cfa pour la période de 2012 à 2015. Ce qui laisse entendre que ce pays a la lisibilité nécessaire et chiffrée sur sa politique d'émergence.
Sera-t-il le même cas pour le Cameroun ? Que nenni...
François Hollande sait-il qu'« Avec Biya c’est la grande réalisation» alors qu’il est lui-même, une éternelle désespérance pour le Cameroun? En 31 ans de règne, le Cameroun a vécu l’une des pitreries les plus graves de son histoire et les maux se sont multipliés à une vitesse vertigineuse. L'étendue des dégâts qu’il occasionne à la société camerounaise ne se mesurera qu’après sa chute. Mais même avec tout le souci que met Paul Biya à soigner cette façade, l’étendue des dégâts de sa politique hasardeuse au Cameroun, se voit comme le soleil à travers le fameux tamis percé de notre proverbe bien connu.
François Hollande sait-il qu'il se prépare à recevoir un Monsieur champion dans la pratique des incarcérations sans fin de prisonniers politiques au Cameroun tels que Edzoa Titus, Thierry Michel Atangana, Pierre Désiré Engo,Paul Eric Kingue, Enoh Meyomesse etc.? Le pouvoir de Yaoundé les présentent à ses interlocuteurs étrangers comme des vulgaires "prisonniers de droit commun", de récurrents détourneurs de deniers publics, qui ont souvent continué à «détourner» (pour certains d'entre-eux) alors qu'ils séjournaient déjà dans les geôles infâmes du Cameroun
Ajoutons à cela deux autres ingrédients qui vont
nous permettre de faire le lien avec la déliquescence de l’Etat : la
démission collective de tout effort visant le bien général et la
corruption à tous les étages …l’exemple venant de là où il n’aurait dû
jamais venir. En somme, M. Biya a entraîné le naufrage des valeurs comme
l’honnêteté, le travail ou la vérité au Cameroun.
François Hollande ne risque-t-il pas d'être accusé de "donner des
leçons" aux Africains en recevant Paul Biya à l'Elysée ? Le piège
africain va-t-il se refermer sur François Hollande comme sur ses
prédécesseurs ? That is the question