France, Cameroun : à 85 ans, il ne veut plus de son épouse qui a 42 ans de moins que lui
France, Cameroun : à 85 ans, il ne veut plus de son épouse qui a 42 ans de moins que lui
Il a comparu devant le tribunal pour harcèlement au préjudice de sa femme.Un homme fringant, ce Lucien. À 85 ans, hormis une béquille sur laquelle il ne s'appuie guère, le prévenu n'a rien perdu de sa superbe. C'est presque tout naturellement, d'ailleurs, qu'on le découvre tout jeune marié. En 2010, il a épousé une Camerounaise de 42 ans sa cadette. Un homme fringant, ce Lucien... Les deux tourtereaux se sont rencontrés peu avant, via un projet humanitaire mené au Cameroun.
Après quelques mails, une déclaration et une demande en mariage, la jeune femme quitte son pays natal et vient s'installer chez Lucien, près de Miramas. Sacré dépaysement. "Même qu'elle voulait voir la neige alors, je l'ai emmenée à la neige !", lance Lucien pour démontrer toute sa bonne volonté, et son désir ardent de combler son amoureuse, au début de leur idylle.
Reste qu'aujourd'hui, une procédure de divorce est en cours. La juge Stelina Boresi s'interroge : "Mais alors pourquoi, tout d'un coup, cela dégénère ?" Parce que la jeune femme s'est plaint d'un changement d'attitude de son mari qui aurait, selon elle, voulu la conduire dans des clubs échangistes pour qu'elle fasse l'amour avec d'autres hommes, résume la présidente. "Elle a dit aussi que vous la traitiez comme une moins que rien, que vous ne lui donniez pas d'argent et qu'elle était obligée de dormir sur le canapé."
Lucien aurait aussi, selon la plaignante, diffusé des photos érotiques d'elle, sur internet. Clichés versés au dossier. "Ah oui, en effet...", admettent les juges, embarrassés. Au fil des mois, Lucien semble s'être désintéressé de la jeune épousée. D'autant que en trois mois, elle avait pris douze kilos. La présidente : Et oui, une femme, ça mange. Et puis surtout, l'octogénaire découvre, en même temps, que sa femme souffre d'une grave maladie.
Alors le mariage n'a jamais été consommé. "Je me demande bien où est l'amour, d'un côté comme de l'autre", s'interroge la présidente. Le prévenu a sa réponse : "Moi j'avais des sentiments pour elle. Elle voulait se marier pour venir en France." Le tribunal renouvelle ses questions : "Pourquoi vous marier à votre âge ?" Mais Lucien est un homme fringant.
En partie civile, Me Taïbi-Hovsépian insiste sur les éléments matériels du dossier : des constats de lésions, une ITT de 10 jours et un choc psychologique. "Ce n'était pas un mariage blanc, mais une vraie union, et au départ tout était idyllique. Et ce n'est qu'une fois en France, qu'elle apprend qu'elle est gravement malade." L'avocate demande la somme de 2 000 euros de dommages et intérêts pour sa cliente.
La goujaterie n'est pas réprimée
"On sait combien il est dur de s'immiscer dans les huis-clos familiaux pour savoir ce qui se passe, prévient avec honnêteté le procureur Philippe Latgé. Dans ce dossier, impossible de caractériser le harcèlement. Que le prévenu se soit comporté en goujat, c'est possible. Qu'il ait eu des intentions que la morale peut réprimer, c'est une hypothèse. Mais la goujaterie n'est pas réprimée par le code pénal", admet-il, demandant la relaxe. Me Paschal remet deux courriers échangés entre les deux époux au début de leur histoire pour démontrer la véracité de leur amour. Lucien sera finalement relaxé.
NB: Image simplement illustrative