Forum économique de Paris: Paul Biya annonce une loi sur la pratique des affaires
DOUALA - 01 FEV. 2013
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
Au cours de son allocution prononcée, le 31 janvier 2013, pendant la rencontre de patrons français et camerounais sur les opportunités d’affaires, le président camerounais a annoncé pour mars de l’année en cours, un projet de loi sur la pratique des affaires au Cameroun, issu du Cameroon business forum prévu en février.
La plus grosse pesanteur sur le développement des affaires au Cameroun, c’est son environnement. L’immense partie des effectifs d’experts, patrons, consultants et même les ministres camerounais ayant investi le 31 janvier le Pavillon Gabriel à Paris où se tient le forum économique franco-camerounais ont convenu de cela. Les lenteurs administratives, la faiblesse du cadre juridique des affaires, la corruption ou encore l’absence de dialogue public-privé sont les griefs formulés par les patrons de groupes français ayant une longue habitude d’investissement au Cameroun. Et ça, certains experts parmi lesquels Jean Louis Richy, représentant de Hec, une des écoles de commerce les plus prestigieuses d’Europe l’a dit tout de go à Paul Biya, venu clôturer trois heures d’échanges en mi-journée d’hier entre la délégation qu’il conduit et celle du Groupe Afrique du Medef, le principal regroupement patronal de France. « Il n’y a pas de développement économique qui ne repose pas sur le facteur humain. Il ne peut avoir un Etat sans une administration efficace, celle qui accompagne le secteur privé », a martelé en direction de Paul Biya cet enseignant dans une salle de conférence du Pavillon plein à craquer.
Comme lui, de nombreuses personnalités ressources assistant à la réflexion estiment que le Cameroun n’ayant pas de cadre il est difficile sur le plan humain d’attirer les investisseurs même si le riche potentiel économique du triangle national n’est plus à démontrer. Un avis qu’entérine, André Fotso, le président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) ou encore Daniel Claude Abaté, président du Mouvement des entrepreneurs camerounais (Mecam). Que faire ? Le député Paul Eric Ndjomgoué, également homme d’affaires suggère dans les échanges avec les journalistes pour accélérer les réformes engagées depuis l’atteinte du point d’achèvement, la codification les règles applicables aux entrepreneurs et à l’administration.
Public-privé
Paul Biya avait-il senti le vent venir ? Le président a en tout cas, annoncé –comme en guise de réponse à cette question récurrente - dans son allocution de circonstance, la tenue, au mois de février 2013, du Cameroon business forum dont les conclusions permettront de préparer un projet de loi à soumettre à l’Assemblée nationale au cours de la session parlementaire de mars prochain. La loi y découlant, permettrait de codifier … de normaliser les relations entre le monde des affaires et l’administration. Mieux, Paul Biya estime que cette loi va permettre d’asseoir un solide partenariat public-privé, elle servira de planche de salut à l’accélération des investissements au Cameroun.
En outre, le président de la République a signalé la poursuite des réformes vers le chemin de la gouvernance et l’accélération de la lutte contre la corruption qui plombe l’économie nationale. Seulement, de nombreux patrons français présents et implantés au Cameroun depuis des décennies craignent que ce discours ne soient pas suivi des faits concrets à cause de lourdeurs institutionnelles. « J’ai appris qu’une charte des affaires est prête au Cameroun depuis une demi- dizaine d’années. Mais il tarderait à prendre corps à cause de quelques fonctionnaires qui ne comprennent visiblement pas l’urgence de règlementer les rapports du secteur public-privé. Est-ce au ministère des Finances, où sur la base des seuls règlements, on fixe des coupes fiscales ou des exonérations douanières ou ailleurs ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre. C’est que votre pays a intérêt à rassurer les entrepreneurs qui viennent chez vous investir. Vivement que cette charte et la loi annoncées viennent faire bouger les lignes », fulmine au cours des échanges formels, un industriel participant au forum. En gros, quoique les entreprises françaises soient conscientes de ce que le Cameroun est une destination sûre de par sa stabilité comme le suggère, Michel Roussin, Vice président du Medef International, et modérateur de l’échange, le pays doit faire beaucoup d’efforts dans le sens d’améliorer son attractivité pour voir affluer plus d’investisseurs sur son sol. A l’instar, de la chaîne Onomo Internationale, un groupe hôtelier français déjà installé au Mali et au Sénégal, qui annonce un hôtel de 120 chambres sur un hectare de terrain déjà acquis à Kribi auprès de la Mission d’aménagement et d’entretien des terrains urbains et ruraux (Maetur).
Rodrigue N. TONGUE, envoyé spécial à Paris
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
Au cours de son allocution prononcée, le 31 janvier 2013, pendant la rencontre de patrons français et camerounais sur les opportunités d’affaires, le président camerounais a annoncé pour mars de l’année en cours, un projet de loi sur la pratique des affaires au Cameroun, issu du Cameroon business forum prévu en février.
La plus grosse pesanteur sur le développement des affaires au Cameroun, c’est son environnement. L’immense partie des effectifs d’experts, patrons, consultants et même les ministres camerounais ayant investi le 31 janvier le Pavillon Gabriel à Paris où se tient le forum économique franco-camerounais ont convenu de cela. Les lenteurs administratives, la faiblesse du cadre juridique des affaires, la corruption ou encore l’absence de dialogue public-privé sont les griefs formulés par les patrons de groupes français ayant une longue habitude d’investissement au Cameroun. Et ça, certains experts parmi lesquels Jean Louis Richy, représentant de Hec, une des écoles de commerce les plus prestigieuses d’Europe l’a dit tout de go à Paul Biya, venu clôturer trois heures d’échanges en mi-journée d’hier entre la délégation qu’il conduit et celle du Groupe Afrique du Medef, le principal regroupement patronal de France. « Il n’y a pas de développement économique qui ne repose pas sur le facteur humain. Il ne peut avoir un Etat sans une administration efficace, celle qui accompagne le secteur privé », a martelé en direction de Paul Biya cet enseignant dans une salle de conférence du Pavillon plein à craquer.
Comme lui, de nombreuses personnalités ressources assistant à la réflexion estiment que le Cameroun n’ayant pas de cadre il est difficile sur le plan humain d’attirer les investisseurs même si le riche potentiel économique du triangle national n’est plus à démontrer. Un avis qu’entérine, André Fotso, le président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) ou encore Daniel Claude Abaté, président du Mouvement des entrepreneurs camerounais (Mecam). Que faire ? Le député Paul Eric Ndjomgoué, également homme d’affaires suggère dans les échanges avec les journalistes pour accélérer les réformes engagées depuis l’atteinte du point d’achèvement, la codification les règles applicables aux entrepreneurs et à l’administration.
Public-privé
Paul Biya avait-il senti le vent venir ? Le président a en tout cas, annoncé –comme en guise de réponse à cette question récurrente - dans son allocution de circonstance, la tenue, au mois de février 2013, du Cameroon business forum dont les conclusions permettront de préparer un projet de loi à soumettre à l’Assemblée nationale au cours de la session parlementaire de mars prochain. La loi y découlant, permettrait de codifier … de normaliser les relations entre le monde des affaires et l’administration. Mieux, Paul Biya estime que cette loi va permettre d’asseoir un solide partenariat public-privé, elle servira de planche de salut à l’accélération des investissements au Cameroun.
En outre, le président de la République a signalé la poursuite des réformes vers le chemin de la gouvernance et l’accélération de la lutte contre la corruption qui plombe l’économie nationale. Seulement, de nombreux patrons français présents et implantés au Cameroun depuis des décennies craignent que ce discours ne soient pas suivi des faits concrets à cause de lourdeurs institutionnelles. « J’ai appris qu’une charte des affaires est prête au Cameroun depuis une demi- dizaine d’années. Mais il tarderait à prendre corps à cause de quelques fonctionnaires qui ne comprennent visiblement pas l’urgence de règlementer les rapports du secteur public-privé. Est-ce au ministère des Finances, où sur la base des seuls règlements, on fixe des coupes fiscales ou des exonérations douanières ou ailleurs ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre. C’est que votre pays a intérêt à rassurer les entrepreneurs qui viennent chez vous investir. Vivement que cette charte et la loi annoncées viennent faire bouger les lignes », fulmine au cours des échanges formels, un industriel participant au forum. En gros, quoique les entreprises françaises soient conscientes de ce que le Cameroun est une destination sûre de par sa stabilité comme le suggère, Michel Roussin, Vice président du Medef International, et modérateur de l’échange, le pays doit faire beaucoup d’efforts dans le sens d’améliorer son attractivité pour voir affluer plus d’investisseurs sur son sol. A l’instar, de la chaîne Onomo Internationale, un groupe hôtelier français déjà installé au Mali et au Sénégal, qui annonce un hôtel de 120 chambres sur un hectare de terrain déjà acquis à Kribi auprès de la Mission d’aménagement et d’entretien des terrains urbains et ruraux (Maetur).
Rodrigue N. TONGUE, envoyé spécial à Paris