Football: La Fifa lève la suspension du Cameroun
DOUALA - 23 JUIL. 2013
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Délivrance ! Le pays de Roger Milla peut exulter. Après l’installation du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football hier lundi 22 juillet, la Fédération internationale de football association a décidé de la levée de la suspension qui pesait sur l’ensemble du football camerounais depuis le 3 juillet dernier. Les ennuis sont donc en partie finis pour le sport roi, mais les choses sérieuses commencent maintenant.
C’est le Prince Emmanuel Ngassa Happi le premier à franchir le portail métallique du siège de la Fécafoot. Lequel est toujours gardé par des gros bras vêtus de chasubles fluorescents flopés des initiales de la Fécafoot. A bord de sa rutilante et imposante Bmw, le vice-président du tout nouveau Comité de normalisation a visiblement l’air enjoué ce lundi 22 juillet 2013. Normal, c’est une date mémorable de l’histoire du football camerounais et il n’y a rien de plus beau que de rentrer dans le train de l’histoire. « Ça va les jeunes ?» lance-t-il tout sourire aux Hommes de médias qui ont investi la grande cour de la fédé. Tout comme une marée humaine a pris d’assaut le parking extérieur de la bâtisse. Ici, on s’accroche à la grille ou on s’adosse sur un véhicule, on se sert de son téléphone portable pour prendre quelques photos (inédites)… Bref, on joue des coudes pour trouver la position idéale. Pas question de ne pas manquer la moindre séquence de ce nouvel épisode de l’interminable feuilleton de la crise à la Fécafoot.
Il est bientôt 13h 30 et tout ce beau monde attend impatiemment l’arrivée (triomphale) de Joseph Owona dont le nom fait les gorges chaudes dans toutes les causeries du coin. Mais c’est Ahmadou Evélé qui débarque. Drapé dans sa gandoura de couleur marron, l’ancien directeur général de la Société d'expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) est moins enthousiasmé que son prédécesseur. Après avoir garé son véhicule, il file dans la salle de conférence, sous les objectifs des caméras qui le fusillent jusqu’au couloir. Il va falloir attendre une bonne trentaine de minutes pour voir arriver en rang dispersés, le reste du bureau du Comité. Le compte est bon ; ils sont là au complet. Michel Kaham ; Ebenezer Mouloké ; Ephraïm Gwafor ; Owona Pascal Baylon, David N’Hanack Tonyè ; James Mouangue Kobila ; Jonathan Fombé et Adolphe Minkoa She. Ceux-ci sont suivis de Primo Corvaro et Prosper Abega, les émissaires Fifa et Caf qui débarquent dans un même véhicule. L’arrivée du Pr Joseph Owona est saluée par des applaudissements nourris, des youyous et des vivats du public qui s’est finalement mué en un fan club très tonitruant. « Parlez encore ! Voilà le prof. C’est fini la maffia ! (…) Nettoyez-moi tout ce bordel monsieur le ministre », peut-on entendre dans la mêlée. L’imposante Land Cruiser de Massayo se gare à l’entrée et l’occupant aussitôt dans la salle où l’attendent ses collaborateurs avec lesquels il avait déjà tenu une réunion de prise de contact la veille. La cérémonie d’installation peut enfin démarrer.
Diplomatie
Après le discours d’installation du Pr Owona, Primo Corvaro sort de sa chemise, la lettre de levée de suspension de la Fécafoot dûment signée de Jérôme Valcke. Dans cette correspondance que le secrétaire général de la Fifa adresse au président du conseil de normalisation avec ampliation à la Caf, au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) et au ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), l’homme lâche le fin mot de l’histoire. « Nous sommes heureux de vous annoncer que suite à la nomination du Comité de normalisation le 20 juillet 2013 et sa prise de fonction ce lundi 22 juillet 2013 au siège de la Fécafoot en présence des observateurs de la Fifa et de la Caf, les conditions fixées par le Comité d’urgence de la Fifa pour la levée de la suspension sont désormais remplies », écrit-il. La nouvelle est chaleureusement accueillie par l’assistance. C’est une première victoire de l’équipe de Massayo puisque la levée de la suspension signifie que les clubs, officiels et autres représentants de la Fécafoot peuvent reprendre immédiatement les activités interrompues. Les Lions indomptables et les Lionceaux peuvent souffler. La route vers le Mondial et la Chan 2014 se dégage. Pour Coton sport aussi qui est toujours en course vers le dernier carré de la Champions league africaine.
De même n’y a-t-il désormais plus aucune entrave à une reprise des cours et des différents programmes octroyés par la Fifa, la Caf et les autres associations nationales. Paul Biya peut donc à nouveau se targuer d’avoir sorti son pays du précipice. Lui qui a jeté sur l’aire de jeu René Emmanuel Sadi, son homme orchestre aux fins de convaincre Sepp Blatter de la bonne foi du gouvernement camerounais dans la gestion transparente et sans heurts de ce nouvel organe non sans proposer au patron de la maison-mère du football mondial, les membres dudit organe. On est reparti là pour une longue semaine de matraquage médiatique visant à encenser tout le mérite de « l’homme Lion » qu’on nous a toujours présenté comme le chancre de la diplomatie en Afrique. Mais ne nous réjouissons pas vite ; n’allons pas plus vite que la musique. Au Comité de normalisation de se mettre à pied d’œuvre et d’accomplir sa mission principale : faire le ménage dans la maison Fécafoot. C’est dire que le plus dur commence maintenant.
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Délivrance ! Le pays de Roger Milla peut exulter. Après l’installation du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football hier lundi 22 juillet, la Fédération internationale de football association a décidé de la levée de la suspension qui pesait sur l’ensemble du football camerounais depuis le 3 juillet dernier. Les ennuis sont donc en partie finis pour le sport roi, mais les choses sérieuses commencent maintenant.
C’est le Prince Emmanuel Ngassa Happi le premier à franchir le portail métallique du siège de la Fécafoot. Lequel est toujours gardé par des gros bras vêtus de chasubles fluorescents flopés des initiales de la Fécafoot. A bord de sa rutilante et imposante Bmw, le vice-président du tout nouveau Comité de normalisation a visiblement l’air enjoué ce lundi 22 juillet 2013. Normal, c’est une date mémorable de l’histoire du football camerounais et il n’y a rien de plus beau que de rentrer dans le train de l’histoire. « Ça va les jeunes ?» lance-t-il tout sourire aux Hommes de médias qui ont investi la grande cour de la fédé. Tout comme une marée humaine a pris d’assaut le parking extérieur de la bâtisse. Ici, on s’accroche à la grille ou on s’adosse sur un véhicule, on se sert de son téléphone portable pour prendre quelques photos (inédites)… Bref, on joue des coudes pour trouver la position idéale. Pas question de ne pas manquer la moindre séquence de ce nouvel épisode de l’interminable feuilleton de la crise à la Fécafoot.
Il est bientôt 13h 30 et tout ce beau monde attend impatiemment l’arrivée (triomphale) de Joseph Owona dont le nom fait les gorges chaudes dans toutes les causeries du coin. Mais c’est Ahmadou Evélé qui débarque. Drapé dans sa gandoura de couleur marron, l’ancien directeur général de la Société d'expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) est moins enthousiasmé que son prédécesseur. Après avoir garé son véhicule, il file dans la salle de conférence, sous les objectifs des caméras qui le fusillent jusqu’au couloir. Il va falloir attendre une bonne trentaine de minutes pour voir arriver en rang dispersés, le reste du bureau du Comité. Le compte est bon ; ils sont là au complet. Michel Kaham ; Ebenezer Mouloké ; Ephraïm Gwafor ; Owona Pascal Baylon, David N’Hanack Tonyè ; James Mouangue Kobila ; Jonathan Fombé et Adolphe Minkoa She. Ceux-ci sont suivis de Primo Corvaro et Prosper Abega, les émissaires Fifa et Caf qui débarquent dans un même véhicule. L’arrivée du Pr Joseph Owona est saluée par des applaudissements nourris, des youyous et des vivats du public qui s’est finalement mué en un fan club très tonitruant. « Parlez encore ! Voilà le prof. C’est fini la maffia ! (…) Nettoyez-moi tout ce bordel monsieur le ministre », peut-on entendre dans la mêlée. L’imposante Land Cruiser de Massayo se gare à l’entrée et l’occupant aussitôt dans la salle où l’attendent ses collaborateurs avec lesquels il avait déjà tenu une réunion de prise de contact la veille. La cérémonie d’installation peut enfin démarrer.
Diplomatie
Après le discours d’installation du Pr Owona, Primo Corvaro sort de sa chemise, la lettre de levée de suspension de la Fécafoot dûment signée de Jérôme Valcke. Dans cette correspondance que le secrétaire général de la Fifa adresse au président du conseil de normalisation avec ampliation à la Caf, au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) et au ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), l’homme lâche le fin mot de l’histoire. « Nous sommes heureux de vous annoncer que suite à la nomination du Comité de normalisation le 20 juillet 2013 et sa prise de fonction ce lundi 22 juillet 2013 au siège de la Fécafoot en présence des observateurs de la Fifa et de la Caf, les conditions fixées par le Comité d’urgence de la Fifa pour la levée de la suspension sont désormais remplies », écrit-il. La nouvelle est chaleureusement accueillie par l’assistance. C’est une première victoire de l’équipe de Massayo puisque la levée de la suspension signifie que les clubs, officiels et autres représentants de la Fécafoot peuvent reprendre immédiatement les activités interrompues. Les Lions indomptables et les Lionceaux peuvent souffler. La route vers le Mondial et la Chan 2014 se dégage. Pour Coton sport aussi qui est toujours en course vers le dernier carré de la Champions league africaine.
De même n’y a-t-il désormais plus aucune entrave à une reprise des cours et des différents programmes octroyés par la Fifa, la Caf et les autres associations nationales. Paul Biya peut donc à nouveau se targuer d’avoir sorti son pays du précipice. Lui qui a jeté sur l’aire de jeu René Emmanuel Sadi, son homme orchestre aux fins de convaincre Sepp Blatter de la bonne foi du gouvernement camerounais dans la gestion transparente et sans heurts de ce nouvel organe non sans proposer au patron de la maison-mère du football mondial, les membres dudit organe. On est reparti là pour une longue semaine de matraquage médiatique visant à encenser tout le mérite de « l’homme Lion » qu’on nous a toujours présenté comme le chancre de la diplomatie en Afrique. Mais ne nous réjouissons pas vite ; n’allons pas plus vite que la musique. Au Comité de normalisation de se mettre à pied d’œuvre et d’accomplir sa mission principale : faire le ménage dans la maison Fécafoot. C’est dire que le plus dur commence maintenant.