L’analyse de l’entraîneur de football en prélude au match contre le Togo. "Il faut dire que les Lions indomptables passent des moments difficiles depuis quelques temps. L’environnement autour de notre équipe nationale n’est pas des plus sereins. Il y a des tiraillements de part et d’autre. Au niveau des joueurs, leur comportement laisse parfois à désirer".
Quel regard posez-vous aujourd’hui sur l’équipe nationale du Cameroun ?
Il faut dire que les Lions indomptables passent des moments difficiles depuis quelques temps. L’environnement autour de notre équipe nationale n’est pas des plus sereins. Il y a des tiraillements de part et d’autre. Au niveau des joueurs, leur comportement laisse parfois à désirer. On dirait qu’ils sont totalement démotivés. Maintenant, au niveau administratif, c’est-à-dire le ministère des Sports et de l’Education physique ainsi que le Fécafoot, c’est comme si on évite de prendre des grandes décisions. La fédération, sur le plan technique par exemple n’exprime pas une certaine volonté afin que l’équipe retrouve des couleurs. Cette situation, à la longue risque de perturber définitivement l’équilibre au sein de l’équipe nationale.
Comment en est-on arrivé là d’après-vous?
C’est parce que aussi bien au niveau du ministère que de la Fécafoot, on
joue au chat et à la souris. Car comment comprendre qu’après le match
face à la Tanzanie et tout ce qui s’est passé, on n’ait pas pris de
décisions fortes contre certains joueurs ayant boycotté cette rencontre ?
C’est à croire qu’on encourage l’indiscipline au sein de l’équipe
nationale. Je crois aujourd’hui que les décideurs ont peur de prendre
des décisions. Il ne reste plus qu’à attendre l’issue du match face au
Togo. Je suis persuadé qu’après ce match, des décisions vont forcement
tomber.
Le fait que le sélectionneur Jean Paul Akono n’ait toujours pas
signé son contrat devrait-il être un élément de démotivation de sa part ?
Je suis régulièrement avec Jean Paul Akono. Je peux vous dire qu’il ne
s’en plaint pas. Pour l’heure, son ambition c’est de bien faire son
travail. A ce niveau, il n’y a aucun problème. Je ne crois pas qu’il
soit démotivé, bien au contraire quand vous causez avec lui, il est
serein. Toutefois, j’ai l’impression qu’il n’est pas soutenu. Il est
même parfois tout seul à vouloir prendre des décisions. Mais quand ses
supérieurs hésitent, que voulez-vous ? Il ne peut rien.
Quelles sont les décisions que devraient prendre le ministère et
la Fécafoot pour ramener la sérénité au sein des Lions indomptables ?
Il faut se séparer des joueurs qui n’apportent plus rien à l’équipe. Des
joueurs indisciplinés. Il faut avoir le courage de frapper du poing sur
la table et repartir sur de nouvelles bases. C’est-à-dire qu’il faut
rebâtir une nouvelle équipe nationale avec une nouvelle génération
quelle que soit l’issue des rencontres. Il faut faire avec les joueurs
qui ont envie de gagner à partir d’une prospection profonde. Si nous
continuons à tergiverser, j’ai peur pour l’avenir des Lions
indomptables. Déjà, est-ce que, entre la fédération et le sélectionneur
le courant passe ? Après l’incident de la Tanzanie, les premières
décisions devraient tomber à partir de la Fécafoot.
Que répondez-vous à ceux qui prétendent que, les problèmes au
sein des Lions existent depuis la dernière Coupe du monde en Afrique du
Sud et qu’ils n’ont jamais été vidés…
Après l’Afrique du Sud, nous n’avons pas pu crever l’abcès. Nous avons
continué à fonctionner comme si de rien n’était. Alors que la France qui
a connu les mêmes problèmes a su prendre des mesures appropriées à
travers des décisions fortes. La France a refait une nouvelle équipe et
aujourd’hui les résultats sont là. L’équipe de France connait une
nouvelle jeunesse. Pendant ce temps, nous, on a continué à pratiquer la «
danse Bafia. » C’est-à-dire un pas en avant, un pas en arrière.
Dommage.