Fonction publique: Les bureaux administratifs transformés en gymnases sexuels
Yaoundé, 07 Décembre 2012
© Elie Baho | Libération Plus
Alors que les usagers attendent pendant de longues heures à être reçus, parfois dans les bureaux avec la complicité des secrétaires, des jeunes filles se font envoyer pèle mêle en l'air avec des personnes sensées mettre en place le projet des grandes réalisations. L'armée, les ministères des finances et de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation sont au sommet de la calamité: décryptage.
Au Cameroun, entrer à la fonction-publique est un signe de réussite dans la vie. A cet effet, toutes les équations mathématiques possibles sont mises en exergue pour arriver au bout d'une logique ambiguë. Sur la base de certaines investigations, la sodomie, la corruption et des trafics d'influences voient le jour. En empruntant ces couloirs de la facilité, plombant le mérite, en fin de compte, on a qu'à s'attendre à l'imposture dans la gestion des affaires courantes et sensibles de la nation. Ces personnages ombrageux qui écument les bureaux administratifs, sont à l'origine de la misère galopante et rampante dans laquelle croupit plus de la moitié de la population. Et lorsque l’échec est visible, c'est le chef de l'Etat qui reçoit tous les coups les plus tordus. Les fonctionnaires en service, une fois dans leurs bureaux pour ceux qui en ont et sont seuls, les ébats amoureux et sexuels se multiplient et se succèdent à la queue leu-leu. Le dossier qui, normalement doit être livré en moins d'une journée de traitement, est parfois oublié dans les tiroirs ou transmis avec plusieurs mois de retard. Parce que l'inconscient fonctionnaire est passé à la caisse, a touché l'argent du pauvre contribuable, l'a utilisé pour le plaisir charnel au détriment de la majorité du peuple qui souffre.
Une jeune dame en service à Camtel: les témoignages vivants
"Cette histoire d'abus sexuels dans des bureaux orchestrée farouchement par des hauts cadres de l'administration du pays est une réalité. Je garde de cela un très mauvais souvenir. En 2010, je suis bloqué pour la réalisation de mes travaux de soutenance en vu de l'obtention de mon diplôme en marketing, alors que je suis étudiante à Siantou supérieur. J'entre en contact avec un oncle du village. A l'époque, il est DG du Feicom. C'est une grande cousine du village à qui je me suis confiée qui a facilité le contact. Je suis d'abord surprise que le jour ou j'entre dans son bureau pour la toute première fois, tous ses proches collaborateurs étaient déjà au courant de mon arrivée puisque j'avais d'abord appelé. Chose curieuse, étant dans son bureau, celui-ci après le bonjour, me donne une grosse enveloppe d'argent: c'était 500 000 FCFA. Et après, il entre dans les toilettes et ressort tout nu. Je portais ce jour là des garnitures. Informé, il me dit de mettre ces garnitures dans sa poubelle. Et on est allé m'acheter un carton de garnitures sous ses ordres. Par faiblesse et du fait de la misère, et pourtant qu'il est mon oncle du village, on a fait l'amour dans son bureau une fois par le sexe et ensuite par l'anus. Je sentais trop mal et le sang coulait. C'est lui qui me donne le travail à Camtel. De nos jours, je n'arrive pas à procréer. Je soupçonne le fait que j'avais laissé mes garnitures trempées de sang dans son bureau et qu'il s'en était servi dans de sales besognes. On n'avait fait l'amour en tout cinq fois, c'était toujours dans son bureau. J'ai honte de moi-même".
Une femme en tenue, militaire et sergent-chef
Issue d'une famille très pauvre, je me retrouve dans l'armée après avoir fait le tour des marabouts et versée avec le soutien de ma maman la somme de 300 000 FCFA. Une fois dedans, mon souci est d'évoluer rapidement et d'être affectée à des postes juteux. Un jour, mon patron, un colonel, me convoque dans son bureau. J'entre, il me demande de m'asseoir sur ses cuisses. Il commence à me caresser les seins, me propose de sucer son sexe. Avant d'exécuter, il propose qu'il va me soutenir dans toute ma carrière. On a fait l'amour dans son bureau et sans préservatif Ça se passait presque chaque jour dans son bureau lorsque j'étais de service et qu'il était en place. Deux ans après, étant déjà trop malade, je toussais et les petits boutons sortaient sur tout mon corps. Ayant constaté cela, il a cessé de faire l'amour avec moi. A présent je suis séropositive et sans enfants, puisqu'il me faisait avorter à chaque fois que je concevais. Il faut que l’Etat essaye de mettre des radars dans des bureaux pour freiner cette catastrophe.
Une étudiante de 23 ans de l'université de Yaoundé 1
Mon prince charmant d'un autre genre est un haut cadre en service au ministère des finances à Yaoundé. On s'était rencontré en ville alors que je parcourais de longues distances à pieds sortant de la fac. Il a klaxonné à bord de sa grosse cylindré et je suis entrée. La somme de 1000 FCFA m'est remise pour un rendez-vous le jour suivant dans son bureau. Une fois dans son somptueux bureau au Minfi, il a été clair avec moi. Il était question que chaque fois que nous nous retrouvons dans son bureau pour des ébats amoureux, J'aurai à sucer rien que son sexe jusqu’à le faire jouir. Et après, j'aurai la somme de 25 000 FCFA. Même si s'agissait d'être là chaque jour, le monsieur ne trouvait pas ça gênant. Croupissant sur le coup de la misère, j'ai trouvé cette offre sérieuse et qui a changé ma vie. Ce qui me donne les nausées, il me demandait d'avaler son sperme, ce que je faisais avec trop de peine. J'avais constaté que je n'étais pas seule. On faisait entrer d'autres jeunes filles juste après moi qui attendaient. Par la suite, je me suis confiée à certaines de mes camarades filles de la fac. Elles m'ont fait comprendre pour ce qui les concerne que, la plupart de leurs concubins occupant de hautes fonctions font l'amour avec elles dans les bureaux.
Quelques rappels historiques
On se souvient du grand scandale sexuel qui a alimenté le flot des commentaires faisant la honte de la république. L'auteur de cette humiliation est le Dg de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) Mekoulou Mvondo Akame Alain Noel. Les envolées sexuelles avec sa très proche collaboratrice qui est pourtant une dame mariée, ont commencé dans les bureaux, se sont déportés dans des hôtels de luxe à l'étranger et enfin, se sont retrouvées dans la rue. Une femme journaliste en service à la Cameroun Radio and Télévision CRTV, aurait fait un enfant avec l'ancien DG du Feicom aujourd'hui en détention à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui pour pillage des fonds publics. L'acte sexuel qui génère cet enfant aurait eu lieu dans le bureau de ce monsieur. Dans une gendarmerie basée au quartier Omnisports, les gendarmes utilisent les matelas réservés aux services de garde pour abuser des jeunes filles. Une parmi elles a été prise par force dans le même quartier à une heure tardive par un gendarme assurant la patrouille. N'ayant pas de carte nationale d'identité, elle sera conduite dans cette gendarmerie et violée dans les bureaux par ce gendarme sans préservatifs selon la victime. L'affaire est pendante en justice. Il est à comprendre de ce qui précède que le secret qui dépasse une personne n'est plus un secret mais une information pour tout le monde. Car il vaut mieux que l'œil ne voit pas pour que le cœur ne s'attriste pas.
© Elie Baho | Libération Plus
Alors que les usagers attendent pendant de longues heures à être reçus, parfois dans les bureaux avec la complicité des secrétaires, des jeunes filles se font envoyer pèle mêle en l'air avec des personnes sensées mettre en place le projet des grandes réalisations. L'armée, les ministères des finances et de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation sont au sommet de la calamité: décryptage.
Au Cameroun, entrer à la fonction-publique est un signe de réussite dans la vie. A cet effet, toutes les équations mathématiques possibles sont mises en exergue pour arriver au bout d'une logique ambiguë. Sur la base de certaines investigations, la sodomie, la corruption et des trafics d'influences voient le jour. En empruntant ces couloirs de la facilité, plombant le mérite, en fin de compte, on a qu'à s'attendre à l'imposture dans la gestion des affaires courantes et sensibles de la nation. Ces personnages ombrageux qui écument les bureaux administratifs, sont à l'origine de la misère galopante et rampante dans laquelle croupit plus de la moitié de la population. Et lorsque l’échec est visible, c'est le chef de l'Etat qui reçoit tous les coups les plus tordus. Les fonctionnaires en service, une fois dans leurs bureaux pour ceux qui en ont et sont seuls, les ébats amoureux et sexuels se multiplient et se succèdent à la queue leu-leu. Le dossier qui, normalement doit être livré en moins d'une journée de traitement, est parfois oublié dans les tiroirs ou transmis avec plusieurs mois de retard. Parce que l'inconscient fonctionnaire est passé à la caisse, a touché l'argent du pauvre contribuable, l'a utilisé pour le plaisir charnel au détriment de la majorité du peuple qui souffre.
Une jeune dame en service à Camtel: les témoignages vivants
"Cette histoire d'abus sexuels dans des bureaux orchestrée farouchement par des hauts cadres de l'administration du pays est une réalité. Je garde de cela un très mauvais souvenir. En 2010, je suis bloqué pour la réalisation de mes travaux de soutenance en vu de l'obtention de mon diplôme en marketing, alors que je suis étudiante à Siantou supérieur. J'entre en contact avec un oncle du village. A l'époque, il est DG du Feicom. C'est une grande cousine du village à qui je me suis confiée qui a facilité le contact. Je suis d'abord surprise que le jour ou j'entre dans son bureau pour la toute première fois, tous ses proches collaborateurs étaient déjà au courant de mon arrivée puisque j'avais d'abord appelé. Chose curieuse, étant dans son bureau, celui-ci après le bonjour, me donne une grosse enveloppe d'argent: c'était 500 000 FCFA. Et après, il entre dans les toilettes et ressort tout nu. Je portais ce jour là des garnitures. Informé, il me dit de mettre ces garnitures dans sa poubelle. Et on est allé m'acheter un carton de garnitures sous ses ordres. Par faiblesse et du fait de la misère, et pourtant qu'il est mon oncle du village, on a fait l'amour dans son bureau une fois par le sexe et ensuite par l'anus. Je sentais trop mal et le sang coulait. C'est lui qui me donne le travail à Camtel. De nos jours, je n'arrive pas à procréer. Je soupçonne le fait que j'avais laissé mes garnitures trempées de sang dans son bureau et qu'il s'en était servi dans de sales besognes. On n'avait fait l'amour en tout cinq fois, c'était toujours dans son bureau. J'ai honte de moi-même".
Une femme en tenue, militaire et sergent-chef
Issue d'une famille très pauvre, je me retrouve dans l'armée après avoir fait le tour des marabouts et versée avec le soutien de ma maman la somme de 300 000 FCFA. Une fois dedans, mon souci est d'évoluer rapidement et d'être affectée à des postes juteux. Un jour, mon patron, un colonel, me convoque dans son bureau. J'entre, il me demande de m'asseoir sur ses cuisses. Il commence à me caresser les seins, me propose de sucer son sexe. Avant d'exécuter, il propose qu'il va me soutenir dans toute ma carrière. On a fait l'amour dans son bureau et sans préservatif Ça se passait presque chaque jour dans son bureau lorsque j'étais de service et qu'il était en place. Deux ans après, étant déjà trop malade, je toussais et les petits boutons sortaient sur tout mon corps. Ayant constaté cela, il a cessé de faire l'amour avec moi. A présent je suis séropositive et sans enfants, puisqu'il me faisait avorter à chaque fois que je concevais. Il faut que l’Etat essaye de mettre des radars dans des bureaux pour freiner cette catastrophe.
Une étudiante de 23 ans de l'université de Yaoundé 1
Mon prince charmant d'un autre genre est un haut cadre en service au ministère des finances à Yaoundé. On s'était rencontré en ville alors que je parcourais de longues distances à pieds sortant de la fac. Il a klaxonné à bord de sa grosse cylindré et je suis entrée. La somme de 1000 FCFA m'est remise pour un rendez-vous le jour suivant dans son bureau. Une fois dans son somptueux bureau au Minfi, il a été clair avec moi. Il était question que chaque fois que nous nous retrouvons dans son bureau pour des ébats amoureux, J'aurai à sucer rien que son sexe jusqu’à le faire jouir. Et après, j'aurai la somme de 25 000 FCFA. Même si s'agissait d'être là chaque jour, le monsieur ne trouvait pas ça gênant. Croupissant sur le coup de la misère, j'ai trouvé cette offre sérieuse et qui a changé ma vie. Ce qui me donne les nausées, il me demandait d'avaler son sperme, ce que je faisais avec trop de peine. J'avais constaté que je n'étais pas seule. On faisait entrer d'autres jeunes filles juste après moi qui attendaient. Par la suite, je me suis confiée à certaines de mes camarades filles de la fac. Elles m'ont fait comprendre pour ce qui les concerne que, la plupart de leurs concubins occupant de hautes fonctions font l'amour avec elles dans les bureaux.
Quelques rappels historiques
On se souvient du grand scandale sexuel qui a alimenté le flot des commentaires faisant la honte de la république. L'auteur de cette humiliation est le Dg de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) Mekoulou Mvondo Akame Alain Noel. Les envolées sexuelles avec sa très proche collaboratrice qui est pourtant une dame mariée, ont commencé dans les bureaux, se sont déportés dans des hôtels de luxe à l'étranger et enfin, se sont retrouvées dans la rue. Une femme journaliste en service à la Cameroun Radio and Télévision CRTV, aurait fait un enfant avec l'ancien DG du Feicom aujourd'hui en détention à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui pour pillage des fonds publics. L'acte sexuel qui génère cet enfant aurait eu lieu dans le bureau de ce monsieur. Dans une gendarmerie basée au quartier Omnisports, les gendarmes utilisent les matelas réservés aux services de garde pour abuser des jeunes filles. Une parmi elles a été prise par force dans le même quartier à une heure tardive par un gendarme assurant la patrouille. N'ayant pas de carte nationale d'identité, elle sera conduite dans cette gendarmerie et violée dans les bureaux par ce gendarme sans préservatifs selon la victime. L'affaire est pendante en justice. Il est à comprendre de ce qui précède que le secret qui dépasse une personne n'est plus un secret mais une information pour tout le monde. Car il vaut mieux que l'œil ne voit pas pour que le cœur ne s'attriste pas.