Fonction publique : La Centrale syndicale réclame une nouvelle hausse des salaires

Fonction publique : La Centrale syndicale réclame une nouvelle hausse des salaires

Des manifestations sont annoncées pour novembre prochain afin de faire plier le gouvernement.

Jean Marc Bikoko a été reconduit à la tête de la Centrale syndicale du secteur public (Csp) vendredi dernier à l’issue du congrès ordinaire tenu dans la salle de conférences de la chambre d’agriculture de Yaoundé. Mais là n’est certainement pas le fait décisif des derniers travaux du Csp. Ce qui marque davantage à la lecture du communiqué final de ces assises, c’est l’évaluation de la Fonction publique camerounaise et plus largement de la situation politique et socio-économique du Cameroun.

Les délégués des syndicats affiliés au Csp ont profité de l’occasion pour exiger le rétablissement des salaires des travailleurs de la Fonction publique à leur niveau de décembre 1992 et leur revalorisation de 20%, pour tenir compte du coût actuel de la vie, l’ouverture dans les meilleurs délais, des négociations paritaires entre le gouvernement et la Csp pour sur la redéfinition du Smig (28216Fcfa, ndlr) et son calcul sur la base des instruments internationaux en matière de fixation des salaires et l’harmonisation de l’âge de départ à la retraite à 60 ans pour tous les personnels de la Fonction publique.

Sur la question de la revalorisation des salaires, les délégués du congrès ont recommandé au bureau exécutif du Csp de «mobiliser les travailleurs de la Fonction publique au mois de novembre 2010 pour relancer la revendication sur la revalorisation des salaires des personnels civils de la Fonction publique». On se rappelle qu’avant la revalorisation des salaires de mars 2008, la Csp était descendue dans la rue. Jean Marc Bikoko et quelques autres avaient alors été brutalisés par les forces de l’ordre et gardés en cellule pendant des heures.
Les participants ont décrié par ailleurs «la persistance et l’aggravation de la corruption dans la Fonction publique malgré l’existence de multiples structures chargées de l’endiguer et du fait de la politisation de la lutte contre ce fléau», le maintien de certains personnel de l’Etat sous la gestion du code du travail en lieu et place de leur intégration dans la Fonction publique et l’absence de sécurité sociale pour les travailleurs indépendants, notamment du secteur informel.

Autre revendication forte de la Csp: l’intégration automatique dans la Fonction publique des instituteurs vacataires, des personnels infirmiers temporaires et de tous les diplômés des grandes écoles camerounaises dès la sortie de l’école, comme s’est déjà le cas pour ceux de l’Enam, l’Ens ou l’Ecole de police. Toujours sur le front socio-économique, la Csp déplore la persistance de la hausse incontrôlée des prix des denrées de première nécessité, la mise à l’écart de la société civile dans la gestion de la chose publique, la déstabilisation du mouvement syndical et «la mauvaise gouvernance qui caractérise la gestion du Cameroun en général et l’opacité qui entoure la gestion économique et financière en particulier». Des manifestations sont ainsi envisagées, en collaboration avec d’autres organisations de la société civile, le 9 décembre prochain à l’occasion de la journée de lutte contre la corruption.

Georges Alain Boyomo



31/08/2010
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