Seuls
les militaires ont perçu leurs salaires hier, au grand dam des autres
clients de cet établissement financier. Plusieurs militaires dont les
salaires sont payés à travers le réseau de la First Investissement for
Financial Assistance (Fiffa) ont perçu leur argent hier, mardi 04
septembre 2012 à Yaoundé. Au lendemain du communiqué du ministre des
Finances (Minfi) Alamine Ousmane Mey indiquant que les salaires virés à
la Fiffa seront payés dès ce mardi. Sont concernés : les fonctionnaires,
militaires et autres agents de l’Etat.
Seulement voilà. La réalité était tout autre dans diverses agences parcourues hier dans la capitale. Des agences qui ont été prises d’assaut par des clients qui s’y sont rendus massivement afin de percevoir leur argent. Mais beaucoup rentreront bredouilles, malgré les assurances du Minfi. «Si vous ne nous donnez pas notre argent aujourd’hui, nous allons mettre le feu dans cette histoire. Bande d’escrocs !», lance furibond un homme à l’agence Fiffa sise au marché central prise d’assaut par de nombreux clients de cet établissement de microfinance (Emf).
La tension est perceptible sur les visages. Dépitées, quelques femmes se sont allongées sur les sièges disposées dans la salle d’attente. Les hommes, eux, font d’incessants va et vient dans la salle. «Allez dire au ministre que nous voulons notre argent aujourd’hui. La rentrée scolaire, c’était hier (lundi, Ndlr). Il faut que nos enfants aillent aussi à l’école comme les votre et les leurs», lance une dame.
Pourtant, le communiqué du Minfi précise que les «mesures urgentes» prises par le gouvernement concernent «le paiement immédiat des salaires, ainsi que l’octroi des crédits dans le cadre de la rentrée scolaire». Or, seuls les salaires ont été payés, et uniquement aux militaires. «Pour les clients non fonctionnaires, le planning des paiements leur sera communiqué ultérieurement», poursuit la note de la direction général. Du côté de l’agence Fiffa de Mballa II, impossible d’accéder dans la salle tant cette dernière est bondée de monde.
Des témoignages concordants auprès des clients et personnel révèlent que ce sont uniquement les militaires qui sont passés à la caisse. Idem dans les agences de Melen et de Messa. Toute chose qui a failli tourner au grabuge hier à Mballa II lorsque les clients ont élevé la voix pour exiger d’être également payés. «Nous sommes en train de centraliser les besoins. Nous allons les résoudre petit à petit. Mais aujourd’hui, vous ne pourriez entrer en possession de votre épargne», tente de calmer un membre du personnel. Au moment où nous quittions les lieux, plusieurs clients envisageaient de dormir sur place. Avec l’espoir de toucher leurs