Nommé
ministre de la Jeunesse et des Sports le 24 juillet 1972, c’est lui qui
est à la manoeuvre d’une politique de rénovation du sport national
baptisa l’équipe du Cameroun de ce nom original. Il évoque ici le
présent et l’avenir de son «bébé».
Quelle est la réaction de celui «qui créa les Lions indomptables » quant à l’actualité triste de ceux-ci ?
Ma réaction est celle d’un géniteur qui voit que le rejeton a atteint l’âge de la maturité. Certes, comme partout ailleurs où s’exerce l’activité humaine, il y a eu des hauts et des bas dans le parcours des Lions indomptables.
Si aujourd’hui ils sont au creux de la vague, on ne saurait oublier leur longue période faste qui va de 1980 à 2002, avec quatre Coupes d’Afrique des nations remportées et six participations à la Coupe du monde ; une période qui venait juste après l’époque glorieuse des clubs camerounais (1965-1981) avec Oryx, Canon, Union et Tonnerre qui ont gagné tout ce qu’on pouvait gagner en Afrique dans les compétitions des clubs.
Beaucoup d’observateurs estiment que pour aboutir à cette période glorieuse que vous évoquez, il a fallu -sous votre impulsion- prendre des mesures fortes. Que préconisez-vous aujourd’hui pour que les Lions indomptables puissent rebondir ?
Ecoutez, je ne voudrais pas être un donneur de leçons. J’estime avoir fait ce qu’il y avait à faire à cette époque là, à savoir: engager unepolitique de réformes profondes pour redresser le mouvement sportif national. Humblement, je crois que, vu la situation de notre sport qui est peu reluisante, c’est vers ce chemin qu’il faudrait s’acheminer.
Dire qu’il faut réformer est peutêtre vague. Sur quels volets devrait-on mettre l’accent ?
Les championnats cadets et juniors devraient exister, de sorte que le championnat national des seniors ne soit que l’aboutissement des compétitions au niveau national. Il faut sortir de l’improvisation actuelle, qui consiste à aller ramasser des joueurs (et parfois des entraîneurs) à quelques jours de la compétition. Il ne suffit pas de rassembler des joueurs, fussent-ils de stars, pour en faire une bonne équipe compétitive.
Le football est un sport collectif où les automatismes doivent être travaillés longtemps à l’avance ; il me semble que c’est comme cela que l’Espagne, par exemple, a procédé pour dominer l’Europe et le monde.