FECAFOOTISME : UNE PATHOLOGIE HERIDITAIRE.

CAMEROUN - FECAFOOTISME : UNE PATHOLOGIE HERIDITAIRE.Depuis le 04 juillet 2013, date de la suspension provisoire de la Fecafoot par l’instance faitière du football mondial, le sujet occupe tout l’espace public Camerounais. Mais, si une bonne majorité de l’opinion publique estime cette décision de la FIFA, salvatrice et opportune pour permettre au Cameroun de réorganiser le fonctionnement de sa fédération, il ya une poignée de compatriotes devenue subitement illuminés d’un patriotisme, d’un nationalisme et d’une expertise en droit qui les enferme dans un juridisme stérile.

Ils voudrait donc faire croire au reste du monde que c’est la Fifa qui est à l’origine du pourrissement de la chose footballistique dans notre pays, que c’est la Fifa qui devraient répondre de tous les actes d’incompétence, d’improvisation, de clientélisme, de corruption et de prévarication qu’on observe dans la gestion de notre football depuis des lustres. Comment des personnes pourtant brillantes peuvent ainsi faire insulte à leur propre intelligence en poussant le ridicule aussi loin ?

Ils doivent impérativement ôter leurs oeillères afin de faire le constat frappant qui montre que le problème du football Camerounais est une faillite systémique consubstantielle au fonctionnement même du Cameroun. Et aussi longtemps qu’on voudra occulter cette vérité pour inculper les hommes d’un ou de l’autre camp de vautours en conflit, ou encore pour faire le bras de fer avec la FIFA que certain traitent de mafia depuis quelques temps, alors on perdra du temps et les mêmes causes produiront les mêmes effets.

Au coeur d’une faillite systémique, un problème d’éthique et de gouvernance.

Il serait mal venu malgré l’autonomie conférée aux fédérations par la FIFA d’analyser le problème de la Fecafoot en dehors du contexte social et politicoadministratif dans lequel elle évolue. Nous sommes au Cameroun, un pays extraordinaire où la morale publique a foutu le camp depuis belle lurette, où la corruption, la prévarication, le trafic d’influence sont une culture ; où la norme est l’écart et où l’écart devient la norme ; où les pratiques et acteurs de gouvernance résistent énergiquement à la transparence et à l’alternance ; un pays où on est tout puissant tant qu’on est en odeur de sainteté avec le « prince ». voilà donc l’environnement dans lequel les vautours de la Fecafoot qui hier buvaient encore dans la même coupe, le sang innocent du football camerounais se regardent en chien de faïence aujourd’hui, instrumentalisant la presse et prenant en otage l’opinion publique afin de pouvoir vider le football camerounais anémié et agonisant de ses dernières gouttes résiduelles de sang.

Il ne me semble donc pas possible dans un tel environnement, que le seul football fonctionne en marge de l’ordre systémique établi. Ce qui me pousse à croire que quelque soit le toilettage que l’on fera des textes de la Fecafoot pendant la normalisation qui est en gestation, il faudra des hommes pour les mettre en application et animer cette organisation. Mais des hommes de quelle qualité ? that’s the question !voilà pourquoi je pense que le problème de la Fecafoot est plus profond qu’on ne le pense et est à l’image du Cameroun qui a mal à son éthique.

L’éthique comme ce qui nous prédispose à être des citoyens exemplaires ; l’éthique au sens platonicien comme la recherche du juste, du beau du vrai et du bien ; l’éthique confucéenne comme la droiture, la bonté, la bienséance, la loyauté…l’éthique au sens kantien comme ce qui doit forcer notre esprit d’une admiration incessante pour deux choses : le ciel étoilé au dessus de nous et la loi morale en nous. Ceci étant dit, il me semble qu’au sorti de cette normalisation que préconise la FIFA, les hommes qu’il faudra pour relever notre football sont des ascètes, des personnes qui souhaitent servir le football plutôt que de se servir de lui ; des personnes compétentes, expérimentés et probes plutôt que des aventuriers, opportunistes et « feymen ».

De toute les façons, il s’agit d’une espèce bien rare au Cameroun, surtout au sein des acteurs actifs ou passifs en présence dans le jeu jusqu’ici, quand on voit les actes de corruption perpétrés par une candidate actuellement en détention provisoire pour des affaires d’ « escroquerie » ! Bon courage en tout cas au comité gouvernemental emmené par M. René SADI actuellement en route pour la Suisse et à tous les footballeurs.

© Correspondance de : Téles Tueno


17/07/2013
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