Fecafoot : Surfacturations à outrance et marchés de gré à gré
Les marchés de plusieurs dizaines de millions sont octroyés à des connaissances sans passer par un appel d’offres, comme le stipule le règlement financier de la Fecafoot. Tout ceci favorise les surfacturations.
Les Camerounais dans leur immense majorité avaient applaudit des deux mains la volonté de Joseph Owona, le président du Comité de normalisation, de rendre publique les différentes retombées de la participation des Lions indomptables à la Coupe du monde Brésil 2014, tout comme la publication des montants provenant des deux matches amicaux que l’équipe de Volker Finke va livrer sur le chemin du Brésil.
Mais après coup, l’on comprend que le président du Comité de normalisation est un fin stratège. Il a effectivement donné les chiffres ci-dessus mentionnés pour distraire les Camerounais et dépenser tout cet argent qui, comme on le voit, ne va malheureusement pas servir le football camerounais. Pour dilapider ces retombées issues du mondial, l’ancien ministre des Sports a choisi un couloir qui facilite effectivement le pillage des fonds, il s’agit de l’attribution des marchés.
Et en termes de marché, celui qui surprend tout le monde dans la forteresse de Tsinga et qui alimente les débats dans tous les couloirs, c’est la construction du hangar (photo) où le bus des Lions indomptables sera désormais garé. Pour Joseph Owona, les travaux qui seront livrés dans les prochains jours ont couté 11 millions de F C F A. Au siège de la Fecafoot à Tsinga on a donné l’impression que c’est Aminou un des caciques du clan Iya Mohammed qui a gagné ce scandaleux marché. Ce dernier qui a l’habitude des marchés et qui sait que c’est un scandale a rencontré plusieurs journalistes pour indiquer qu’il n’a jamais gagné ce marché dont la surfacturation saute à l’œil. Un tour au siège de la Fecafoot permet de voir que ce hangar fait de quelques chevrons et tôles ne peut pas coûter plus de deux millions. Qui a donc gagné ce marché ? Les autres membres du Comité de normalisation disent n’avoir jamais été informés de la construction de ce hangar.
Le règlement financier de la Fecafoot est assez précis en matière d’attribution des marchés. Pour un marché de plus de 500.000 FCFA, il faut absolument passer par un appel d’offres et le marché est finalement attribué à celui qui présente la meilleure offre. Une offre qui permet à la Fecafoot de faire des économies. Grand juriste devant l’éternel et donneur de leçon invétéré, Joseph Owona qui est au fait de ces procédures les a donc royalement ignorées et a attribué comme toujours ce juteux marché à une de ses nombreuses connaissances. On n’est d’ailleurs pas surpris car l’on se souvient qu’il y a quelques année, du temps où il était ministre de l’Education nationale, le journal La Tribune de l’Est de Chantal Roger Tchuile avait révélé que l’actuel patron de la Fécafoot avait attribué un marché d’un milliard de FCFA à une jeune fille qui, après enquête s’était révélée avoir à peine 19 ans à cette époque et était élève en classe de première dans un lycée de la place. Cette affaire avait fait grand bruit dans la presse et avait amené Joseph Owona à en venir aux mains et à boxer Gilbert Tsala Ekani et Roger Kiyeck, tous deux reporters à La Tribune de l’Est à l’époque.
Si aucune disposition n’est prise pour stopper cette hémorragie il y a lieu de craindre pour les futurs dirigeants de la Fecafoot qui risquent de retrouver une Fédération complètement sinistrée, du moins pour ce qui est des finances. Le président du Comité de normalisation est d’autant plus intelligent qu’il a pris le temps et le soin de fermer la bouche aux autres membres du Comité de normalisation (excepté Emmanuel Ngassa Happi) avec quelques millions. Ces derniers pour le moment ne pensent qu’à la Coupe du monde et Joseph Owona vient de les rassurer qu’ils seront tous de l’expédition brésilienne et surtout tous frais payés. Pendant que Joseph Owona et ses amis jouent avec l’argent du football, les dirigeants de clubs s’échinent au quotidien pour sauver ce qui reste du football Cameroun, c’est-à-dire notre championnat « professionnel ».
Joël Atanga à Yaoundé