Alors qu’ils doivent percevoir des primes « de participation », des employés de la fédération fustigent la « boulimie » des membres du Comité de normalisation.
Déconcertante Laurence Fotso, la responsable de la communication de la Fédération camerounaise de football, qui nous accueille sur le pas de la porte de son bureau. « Je n’ai pas assez de temps, je suis débordée, nous n’avions pas rendez-vous », commence-t-elle. Elle change du tout au tout quand nous lui exposons l’objet de notre visite.
Des rumeurs sur le non-paiement des salaires du mois dernier au personnel de la fédération nous sont parvenues et nous souhaitions savoir si l’information était vraie. La chargée de la com se lance alors dans un long monologue pour démentir « ces rumeurs ». Elle expose que la fédération est en pleine période pré-électorale. « Tout cela est faux, il n’y a pas d’arriéré de salaire à la Fécafoot et le président du Comité de normalisation n’a pas dit qu’il ne paierait pas les salaires pour organiser la coupe du Cameroun à venir.
Ce n’est qu’un tournoi et nous ne pouvons pas troubler la sérénité de la maison », rassure-t-elle. Déconcertés, les employés de la Fécafoot qui s’apprêtent à toucher les chèques de la prime de participation. Ils ne comprennent pas pourquoi les noms de 11 membres du Comité de normalisation figurent sur les états de paiement de ladite prime. « Ils étaient déjà en mission à la coupe du monde. A ce titre, ils ont bénéficié d’une prise en charge et de frais de mission.
Mais là, ils doivent encore toucher entre 10 et 14 millions de Fcfa », explique un employé de la fédé sous anonymat. Selon nos sources, le paiement de cette prime est une tradition instituée par le président Iya Mohammed. Après chaque qualification aux coupes du monde de 1998,2002 et 2010, il distribuait un peu d’argent au personnel de la fédération. Il prenait une partie des fonds alloués par la Fifa à la Fécafoot pour sa préparation à ces événements.
Il aurait expliqué que tout le personnel ayant lui aussi contribué à la qualification, il était normal qu’il perçoive quelque chose. La soixantaine d’employés de la Fécafoot percevait alors entre 100.000 et 1.000.000 de Fcfa avant le départ pour la compétition, où l’exprésident de la Fécafoot amenait les 33 membres du comité exécutif de la fédé. Il leur était accordé des frais de mission et une prise en charge.
Mais, cette année, le président du Comité de normalisation, sans doute peu au fait de cette tradition, n’a pas payé cette prime avant le départ pour le Brésil. Il n’aurait été informé de cette pratique que peu avant le début de la compétition et aurait promis de se pencher sur la question après le mondial. Joseph Owona a consenti à honorer sa promesse. « Sous la menace d’une grève du personnel », dit un employé. Seulement, le président du Comité de normalisation aurait validé des états de paiement sur lesquels figurent les noms de 11 membres dudit comité.
Pis, à en croire ses contempteurs, Joseph Owona tout en maintenant aux employés de la fédé les montants qu’ils percevaient avant a taillé la part du lion à ses collègues avec plus de dix millions de Fcfa pour chacun.