Fecafoot: Les membres du comité exécutif lâchent Iya Mohammed

Douala, 09 avril 2013
© Christian TCHAPMI | Le Messager

Cinq jours seulement après l’injonction adressée par la Fédération internationale de football association (Fifa) au gouvernement camerounais, des hauts responsables de la Fédération camerounaise de football, par voie de correspondance, désavouent leur ancien chef pour tourner leur solidarité au ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), mis en cause pour ingérence.

Nouveau rebondissement dans le match entre le Minsep et la Fécafoot. Le vent vient de tourner en faveur d’Adoum Garoua qui a reçu dans ses rangs des nouvelles recrues, au moment où on s’y attendait le moins. Surtout que ceux-ci n’ont pas eu besoin de Mercato pour signer dans l’équipe de l’adversaire. Le derby entre la tutelle et l’instance faîtière du football camerounais vient donc de connaître un nouveau tournant. En effet, John Begheni Ndeh, David Mayebi, Antoine Essomba Eyenga, Pierre Semengue, tous quatre vice-présidents de la Fécafoot, et Alioum Alhadji et Félix Nguelé Nguelé, tous deux membres du comité d’urgence de la Fédération, ont signé hier une correspondance adressée au secrétaire général de la Fifa pour soutenir la décision du ministre Adoum Garoua de surseoir au processus électoral au sein de la Fédération camerounaise de football et de ses ligues décentralisées jusqu’à nouvel ordre. Ceci fait suite, précisent-ils, à la correspondance que le Sg a adressée à Iya Mohammed en fin de semaine dernière.

« Nous avons l’honneur de vous informer que nous, membres du Comité d’urgence, nous nous désolidarisons de toute démarche tendant à exacerber les tensions que connaît actuellement la famille du football camerounais. Ces tensions qui s’étaient traduites au mois dernier par des barrages impliquant des armes blanches et des armes à feu dans la région du Littoral, s’accentuent davantage avec la tenue clandestine des élections dans certains départements au mépris de la loi », écrivent les signataires de la correspondance. Lesquels justifient leur acte par le souci de préserver l'unité gravement menacée de la grande famille du football camerounais. C’est pourquoi, poursuivent-ils, « nous sollicitons l’ouverture des discussions entre les différents acteurs de notre football dans le but d'examiner profondément certaines revendications qui nous semblent fondées, notamment celles relatives à I’article 4 du statut spécial des ligues décentralisées qui est en contradiction avec les statuts de la Fécafoot, et à l’exclusion des joueurs du processus électoral». Comme pour présenter la gravité de la situation et montrer leur désapprobation quant à la tournure qu’a prise le processus de renouvellement des organes dans les ligues décentralisés de la Fédé, Begheni Ndeh et ses acolytes vont dévoiler le pot-aux-roses. « Certains dirigeants de la Fédération sont même allés jusqu’à établir de faux procès-verbaux d’élections départementales, apparemment sous l’instigation de l’administration fédérale, créant ainsi une situation qui risquerait d’engendrer des incidents graves lors des élections régionales si ces procès-verbaux venaient à êtres validés », confient-ils.


Tripartite

Que faut-il donc faire pour sortir de cette crise qui risque d’entraîner la chute, voire la mort du sport-roi au Cameroun ? Les administrateurs qui se plaignent de ce que le Comité d’urgence de management de la Fédération ne s’est réunie qu’une seule fois au cours des quatre dernières années, propose à la Fifa une thérapie d’urgence qui n’est autre que la tripartite. « Compte tenu des dérives auxquelles nous assistons actuellement et qui sont de nature à menacer l’ordre public dans notre pays, nous sollicitons qu'un dialogue soit établi avec les autorités gouvernementales dans l’esprit du programme Community si cher au président Blatter. Nous sommes pour une Fécafoot autonome travaillant dans un esprit apaisé avec les autorités de notre pays qui sont garantes de la sécurité », concluent-ils.

La Fifa qui a brandi la menace de suspension de la Fécafoot il y a exactement cinq jours, est donc sur des charbons ardents et plus que jamais dans une situation incommode puisque cette levée de boucliers vient de l’intérieur même d’une de ses associations membres. Va-t-elle encore parler de l’ingérence lorsque le ver est dans le fruit ? Que dire de Iya Mohammed que ses amis d’hier lâchent à un moment où il attendait d’eux, un soutien des plus apaisants ? C’est donc vrai que les voies de la Fécafoot sont insondables!


Focal: Le Comité d’urgence en raccourci

Comme son nom l’indique, c’est un organe qui ne peut intervenir qu’en cas d’urgence. La guerre Minsep-Fécafoot en est visiblement un cas d’école. Le comité d’urgence est logé dans la Section 5 des statuts de la Fécafoot. Il traite de toutes les affaires nécessitant d’être réglées entre deux séances du Comité exécutif. Il se compose de onze membres : le président de la Fécafoot, le premier vice-président, cinq (05) vice-présidents dont le président de la Ligue de football professionnel et trois conseillers. Les membres du Comité d’urgence sont élus par le Comité exécutif pour quatre ans sur proposition du président de la Fécafoot, le président de la Ligue de football professionnel du Cameroun est membre de droit du Comité d’Urgence, Les séances du Comité d’urgence sont convoqués par le président. Toute décision prise par ledit comité doit être confirmé par le Comité exécutif lors de sa séance suivante.

Christian TCHAPMI



09/04/2013
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