Fecafoot : Joseph Owona ne veut plus partir
Le président du comité de normalisation de la Fecafoot, aidé en cela par le Secrétaire général, multiplie les stratagèmes pour rester à Tsinga jusqu’à la prochaine Coupe du monde.
Le Cameroun est qualifié pour la Coupe du monde dont la phase finale débutera au Brésil en juin 2014. Tous les acteurs du football rêvent d’accompagner les Lions indomptables au pays du roi Pélé. Joseph Owona, le président du Comité de Normalisation, mieux que quiconque, caresse lui aussi le rêve d’accompagner la sélection nationale au pays du football. Le professeur de Droit qui a reçu mandat de remettre le football camerounais sur les bons rails avant le 31 mars 2014 ne veut plus partir. L’ancien ministre des Sports et de l’Education physique qui a géré plusieurs compétitions quand il trônait à la tête de ce juteux département ministériel sait pertinemment le privilège qu’il y a à faire partie d’une délégation officielle qui va représenter notre pays à la Coupe du Monde.
Le Comité de normalisation est aidé dans cette lugubre ambition par le Secrétaire général de la Fecafoot, Tombi A Roko Sidiki, qui sait lui aussi que l’arrivée d’un nouvel exécutif à la tête de la fédération serait synonyme de départ pour lui. Il faut dire que le patron du Comité de normalisation de la Fecafoot n’a pas attendu la qualification dimanche dernier pour trouver les voies et moyens pour s’éterniser à la tête de la Fecafoot, même si chaque fois qu’il a eu l’occasion d’évoquer ce sujet, il a toujours réfuté cette intention qu’on lui prête de vouloir rester à la Fecafoot.
La semaine dernière, aux sortirs d’une réunion de préparation du match Cameroun-Tunisie, Joseph Owona a verbalement agressé un journaliste de Canal 2 international qui a eu le malheur de lui poser justement la question de savoir s’il souhaite poursuivre son bail à la tête de la Fecafoot après l’échéance du 31 mars 2014. Le patron du comité de normalisation s’est mis à crier sur le confrère, racontant comment il gagne bien sa vie à l’université. Par la suite il a même voulu faire confisquer la camera de cette chaine de télévision basée à Douala, avant de revenir à des meilleurs sentiments.
Cette agitation du Pr Joseph Owona montre bien qu’il n’est pas sincère lorsqu’il dit qu’il ne souhaite pas rester à la tête de la Fecafoot. Leur stratégie à Tsinga consiste à retarder le processus et à solliciter une prorogation de leur mandat à la tête du Comité de normalisation de la Fecafoot. Ils comptent s’appuyer sur Prosper Abega de la Confédération africaine de football pour convaincre la FIFA à proroger leur mandat, le temps pour eux d’aller avec plein d’argent sur les plages du Brésil. Joseph Owona et Tombi A Roko Sidiki ignorent que la FIFA ne peut pas leur donner la quote-part des retombés de la participation du Cameroun en Coupe du Monde « Brésil 2014 » parce qu’ils ne sont pas des élus. Si par extraordinaire ils vont même au Brésil, ce sera simplement pour faire du tourisme et multiplier les conquêtes. Pas plus.
C’est parce qu’ils veulent aller au Brésil qu’ils ne donnent aucune lisibilité sur leur travail. Après près de quatre mois à Tsinga personne n’est en mesure de vous dire concrètement ce qu’ils ont déjà fait et quel est le planning de ce qui reste à faire. Au lieu de passer les journées à manger dans tous les hôtels de Yaoundé, le comité de normalisation de la Fecafoot au jour d’aujourd’hui devrait déjà en avoir finit avec les textes et surtout avec les élections au moins au niveau des départements. Au lieu de cela, Joseph Owona s’est empressé de demander qu’on lui donne un garde du corps et une voiture de service.
Quelqu’un qui a encore quelques mois à la Fecafoot ne peut pas vouloir porter plainte aux journalistes, ne peut pas demander qu’on ne délivre pas les badges aux journalistes. Il est clair que Joseph Owona qui était au chômage après sa retraite comme enseignant d’université ne veut plus quitter son bureau climatisé de l’immeuble siège de la Fecafoot à Tsinga. Mais la pression sera si forte qu’il aura du mal à tenir. Les anciens membres de la Fecafoot divisés après les dernières élections se disent prêt à se remettre ensemble pour combattre celui qui est désormais leur ennemi commun. S’il veut sortir par la grande porte, Joseph Owona doit, malgré les gaffes déjà commises, organiser les élections à la Fecafoot et libérer le plancher.
Joël Atanga à Yaoundé