FECAFOOT: Face à la presse… Joseph Owona fait le bilan de la normalisation

DOUALA - 17 MARS 2014
© C. T. | Le Messager

Entre la résolution de la crise dans la Ligue régionale du Littoral, le procès de l’opinion publique à l’endroit de l’équipe qu’il dirige, la résurrection du football d’élite et les habits neufs des statuts de la Fécafoot, le président du Comité de normalisation a (presque) vidé son sac.

C’est un Joseph Owona visiblement heureux qui s’est présenté à la presse samedi dernier à Yaoundé. Entouré de Primo Corvarho, Me Prosper Abega, l’éminent enseignant d’université s’est félicité de la synergie qui a guidé les travaux de Yaoundé mais surtout de l’issue heureuse qui en a découlé. Ces assises qu’il a trouvées « intenses, fructueuses et enrichissantes ». C’est peut-être pourquoi il a d’abord tenu à remercier les experts de la Fifa et de la Caf qui ont apporté à son équipe, une contribution très enrichissante par leur connaissance des statuts des autres fédérations, par leur connaissance des problèmes vitaux qui suscitent les conflits dans lesdits statuts. Même si en retour, explique-t-il, « nous leur avons apporté également, comme Camerounais, notre éclairage sur les réalités camerounaises, sur les réalités de la Fécafoot et je puis vous dire que les textes qui en sortiront, loin d’être parfaits, seront des textes très riches très denses et qui permettraient d’éviter un certain nombre d’écueils et de dysfonctionnements comme ça été le cas par le passé ». Et de féliciter à son tour ses « coéquipiers », membres du Comité qui sont « des hommes sérieux, des professionnels qui ont une bonne connaissance du football camerounais ».


Sur les nouveaux statuts de la Fécafoot

Je crois que nous avons fait notre travail. Il n’était pas question de faire du copier-coller des statuts types de la Fifa. Nous avons fait l’effort de mettre des couleurs camerounaises dans nos textes, tout en restant arrimés aux statuts type de la Fifa. On nous a donné le nombre de membres des assemblées générales comme cela se fait ailleurs. Nous nous en sommes inspirés. Mais rassurez-vous, chaque région sera représentée dans les principales catégories d’acteurs de football. Et s’il y avait quelque chose à dire aux Camerounais, je crois que c’est très simple, nous sommes sur la bonne voie pour faire des statuts, des bons statuts qui nous permettent de répondre aux maux du passé, qui nous permettent d’être au niveau de la Fifa. Je peux vous dire que la séance de travail que nous tenons depuis deux jours (samedi et dimanche derniers Ndlr) nous a permis de réactualiser nos propositions par rapport à ce qu’on fait aujourd’hui à la Fifa en 2014. Il n’était évidemment pas question, comme je l’ai entendu dire, de ne changer que l’article 4. Je peux dire au nom de mes collègues que nous sommes satisfaits du travail fait, et nous ferons encore l’effort à l’avenir, pour que ce travail soit performant et meilleur.


Sur les crises dans les ligues décentralisées

Je dois vous dire que je suis allé à l’Extrême-nord, nous avons rencontré toutes les parties, et nous avons mis en place un Comité de normalisation, et jusqu’aujourd’hui, ce comité a relancé toutes les compétitions. Évidemment, de temps en temps, il y a quelqu’un qui se plaint. Mais, je crois que ça marche. Le Littoral est même allé très loin. Ils ont tiré au révolver. On a mis un comité régional de normalisation au Littoral, et jusqu’à une date récente, cela a bien marché. Toutes les compétitions ont été reprises au Littoral, mais, il y a certaines autres interférences. Et face à ces interférences, le Comité de normalisation a réaffirmé les principes, et les principes sont à notre avis très simples : Indépendance des organes juridictionnels de la Fécafoot, respect de la légalité de la Fifa, de la Caf et de la Fécafoot et exception de compétence exclusive en ce qui concerne les matières sportives. En ce qui concerne le financement, nous avons financé le football camerounais cette année régulièrement. Aucune équipe n’est allée en compétition sans recevoir ce qu’elle doit recevoir. Nous continuons à financer le football régional, nous continuons à payer toutes les primes à l’équipe nationale. Je crois que nous faisons tout pour que ça marche. Mais, je dis que les principes doivent être sacrés si nous voulons que le football marche.


Sur le processus électoral

Nous voulons faire de vraies élections et des élections transparentes. Et pour les élections, il faut un code électoral. Et je dirais, pour faire des élections, il faut une commission électorale. Et pour faire des élections, il faut que ça parte de la base ; c’est-à-dire, arrondissements, on reconstruit départements, on renouvelle, régions par régions, on renouvelle jusqu’à ce qu’on aboutisse au niveau national. Je peux déjà vous dire que certaines choses sont finies. Les procurations, requiem ! Vous ne pouvez plus vous faire élire avec 22 procurations tout seul dans une chambre. C’est fini. La délocalisation, requiem ! Vous ne pouvez plus faire à Edéa ce que vous devez faire à Yaoundé…Urnes transparentes, listes électorales contrôlées par des huissiers… Nous voulons des élections apaisées également et des élections où tout le monde applique des principes de transparence. Il n’y a pas qu’un seul problème au football camerounais. Il y en a plein. Nous avons écouté plus de 300 personnes. Il y a des problèmes de gestion, financement, développement… C’est à partir de ce diagnostic que nous avons commencé à rédiger les nouveaux statuts. Certains ont pensé que nous sommes lents mais ce n’est pas une petite histoire.

Synthèse de C.T.



Révision des textes: Vers la fin de l’obésité des délégués à l’assemblée générale

Les nouveaux statuts sonnent également la fin des procurations requiem, des délocalisations fantaisistes des Ag… Désormais, les nouvelles élections se feront avec des listes électorales contrôlées par les huissiers encadrés par un Code électoral qui sera publié à l’avance.

Primo Corvalho en parle avec un peu d’humour mais, au fond, on le sent ironique. « On a travaillé sur l’assemblée générale, le comité exécutif, en tenant compte des tendances actuelles au sein de toutes les fédérations qui aident à avoir un nombre idoine de délégués qui permettent une dynamique de travail. Je ne dis pas que c’est le cas de la Fécafoot par le passé, mais vous avez des dizaines de délégués qui viennent. Et lorsque vous avez une assemblée générale, c’est davantage un show, rockstar, plutôt qu’un travail en profondeur avec des questions réponses. Parce que, si vous avez, 100 ou 150 délégués, c’est pratiquement impossible d’avoir une dynamique de travail productive. Donc, nous avons travaillé sur une réduction des membres que ce soit au niveau législatif qu’au niveau exécutif. Nous avons par contre augmenté des membres au niveau juridictionnel pour qu’il y ait équilibre », lâche-t-il, faisant allusion à l’effectif pléthorique plusieurs fois critiqué par certains détracteurs de l’ancienne équipe dirigeante de la Fécafoot. En effet, la nouvelle configuration des statuts, à en croire le patron des affaires juridiques de la Fifa, vient rompre avec les mauvais usages qui ont parfois floué le processus électoral à la «Tour de Tsinga».


Rééquilibrage

Autre réforme annoncée, « nous travaillons également sur les mécanismes de résolution des conflits puisque nous nous sommes rendus compte à travers les crises précédentes ici et ailleurs, qu’il y avait un besoin de trouver des mécanismes satisfaisants qui vont permettre à la famille du football camerounais de résoudre leurs problèmes de façon optimale au sein même de ladite famille », confie Primo Corvarho. En bref, explique-t-il, « la Fifa essaye de promouvoir un équilibre entre les principaux acteurs du football qui se recrutent dans les catégories d’acteurs du football, on en distingue trois : le football jeune constitué du football professionnel (Elite 1 et 2) ; le football amateur représenté par les ligues décentralisées rebaptisées « ligues régionales » et des groupements labeurs constitués d’arbitres, vétérans, football féminin… » Bon à savoir, aucun de ces groupes ne peut avoir la majorité.

En fait, détaille Primo, il y’a eu un rééquilibrage pour donner davantage de poids aux catégories peu représentées. Aujourd’hui, « nous somme dans la phase d’adoption des statuts dont l’apothéose se fera dans les prochaines semaines car il y’a eu beaucoup de boulot que nous ne l’avions imaginé au départ. » Ce n’est qu’après adoption que de nouvelles élections pourront être organisées selon les nouveaux statuts à la Fécafoot. A l’occasion, apprend-on, une Commission spéciale électorale sera mise sur pied. Autre réforme, les membres des organes juridictionnels seront élus et non plus nommés par le Comité exécutif. La charge du travail et la profondeur des mutations que cela implique invite le Comité de normalisation à plus de travail.

C. T.



17/03/2014
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