Fécafoot: Et si Iya Mohammed était le complice de Paul Biya ?
DOUALA - 09 Mai 2012
© Bouya Lottin | Aurore Plus
L’autre jour à la maison, alors que je me prenais une tasse de café, la énième de la journée pour mettre de l’ordre dans mes idées noires, j'allume ma télé et je tombe sur notre chère Crtv. Il passe une émission de débats, «Espace Olympique.»
Le plateau est riche de dix invités au moins, Anglophones et Francophones, ils aboient tous les uns plus que les autres, Il y a deux camps. Un camp d'un Comité citoyen pour la libération du football camerounais. Il paraît que Roger Milla, l'ambassadeur itinérant en est l'inspirateur et l'un des meilleurs cotisants. En face, il y a un collectif chargé de la défense de l'équipe de la Fécafoot. Les premiers revendiquent de parler au nom du peuple camerounais qui ne les a jamais mandatés, pour faire tomber lya Mohammed. Ils le disent, ils sont dans une logique «insurrectionnelle». Formidable. En face, les autres, parmi lesquels quelques constitutionalistes brillants inconnus de la scène académique, disent être des légalistes, ils soutiennent qu'il faut passer par des voies réglementaires pour éventuellement débarquer lya Mohammed et son équipe qui commencent à s'éterniser en poste à la fédé.
Le football camerounais a peut-être besoin d'une chirurgie lourde. Mais la révolution ne viendra pas d'une insurrection du peuple. L'élection à la fédé ne se fait pas au suffrage universel. Ce n'est pas le paysan de Bafoussam, qui cotise tous les mois pour l'Union Sportive de Douala, qui viendra voter pour ou contre lya. Ce sont les délégués qui votent. Mais ces délégués mangent tous dans la main du patron de fédé qui a aussi de la ressource ailleurs, à la Sodecoton. lya Mohammed est donc indéboulonnable.
Un seul gars au Cameroun peut déboulonner lya. C'est Paul Biya en personne. Comment? Eh bien, on le nomme un beau jour ministre du Football (et pas ministre des Sports et de l'Education physique), du coup, lya sera obligé de rendre son tablier de la Fécafoot et de la Sodecoton. Pas bien compliqué, n'est-ce pas? Quitte à ce qu'on le décharge de ses charges ministérielles six mois après.
Si Paul Biya ne le fait pas, malgré tous les bruits de scandales financiers à la fédération, c'est bien parce que Monsieur le Président a intérêt à ce qu'il reste en poste. Que tous les comités citoyens et autres collectifs béni-amen se ravisent. Ça ne fait que des pets du nez et des tempêtes dans des boîtes de «small no bi sick»
© Bouya Lottin | Aurore Plus
L’autre jour à la maison, alors que je me prenais une tasse de café, la énième de la journée pour mettre de l’ordre dans mes idées noires, j'allume ma télé et je tombe sur notre chère Crtv. Il passe une émission de débats, «Espace Olympique.»
Le plateau est riche de dix invités au moins, Anglophones et Francophones, ils aboient tous les uns plus que les autres, Il y a deux camps. Un camp d'un Comité citoyen pour la libération du football camerounais. Il paraît que Roger Milla, l'ambassadeur itinérant en est l'inspirateur et l'un des meilleurs cotisants. En face, il y a un collectif chargé de la défense de l'équipe de la Fécafoot. Les premiers revendiquent de parler au nom du peuple camerounais qui ne les a jamais mandatés, pour faire tomber lya Mohammed. Ils le disent, ils sont dans une logique «insurrectionnelle». Formidable. En face, les autres, parmi lesquels quelques constitutionalistes brillants inconnus de la scène académique, disent être des légalistes, ils soutiennent qu'il faut passer par des voies réglementaires pour éventuellement débarquer lya Mohammed et son équipe qui commencent à s'éterniser en poste à la fédé.
Le football camerounais a peut-être besoin d'une chirurgie lourde. Mais la révolution ne viendra pas d'une insurrection du peuple. L'élection à la fédé ne se fait pas au suffrage universel. Ce n'est pas le paysan de Bafoussam, qui cotise tous les mois pour l'Union Sportive de Douala, qui viendra voter pour ou contre lya. Ce sont les délégués qui votent. Mais ces délégués mangent tous dans la main du patron de fédé qui a aussi de la ressource ailleurs, à la Sodecoton. lya Mohammed est donc indéboulonnable.
Un seul gars au Cameroun peut déboulonner lya. C'est Paul Biya en personne. Comment? Eh bien, on le nomme un beau jour ministre du Football (et pas ministre des Sports et de l'Education physique), du coup, lya sera obligé de rendre son tablier de la Fécafoot et de la Sodecoton. Pas bien compliqué, n'est-ce pas? Quitte à ce qu'on le décharge de ses charges ministérielles six mois après.
Si Paul Biya ne le fait pas, malgré tous les bruits de scandales financiers à la fédération, c'est bien parce que Monsieur le Président a intérêt à ce qu'il reste en poste. Que tous les comités citoyens et autres collectifs béni-amen se ravisent. Ça ne fait que des pets du nez et des tempêtes dans des boîtes de «small no bi sick»