La ville de Maroua, chef lieu de la région de l’Extrême-Nord, connait un flux migratoire depuis l’annonce de la gratuité de la carte nationale d’identité (CNI) par le président Paul Biya, le 31 décembre dernier. Des Tchadiens et Nigérians ayant des liens d’amitié avec certaines familles camerounaises à Maroua séjournent depuis une semaine dans leurs concessions dans le but de profiter de cette gratuité des cartes nationale d’identité.
Commence alors une certaine mafia dans les
municipalités avec l’établissement d’actes de naissances antidatés. «Il
faut commencer par se faire établir un acte de naissance à la mairie et
se présenter avec cette pièce officielle au commissariat», déclare une
élite qui héberge ces étrangers. Certaines élites font même recourt aux
ex-maires qui se sucrent en signant des actes de naissances à domicile.
Le compte à rebours à commencé. Il faut absolument atteindre le chiffre
escompté pour le fichier électoral et pour cela, les hommes politiques
et potentiels
candidats mouillent le maillot.
Les commissariats ne désemplissent plus. Les élus optent alors pour la chasse aux électeurs. «Il faut aller de porte en porte voir si toutes les familles ont déjà leur carte nationale d’identité». Telles sont les recommandations d’une élite et homme politique engagé de la ville de Maroua à ses hommes de mains.
«Entre remplissage du fichier électoral et bradage de la nationalité, qu’est-ce qui est dangereux?» S’interrogeait encore un riverain qui pense que les hommes politiques ne se soucient pas du danger auquel sera désormais exposée la population. En 2002, plusieurs étrangers (nigérians et tchadiens) ont été interpelés par les éléments du commissariat de l’émiimmigration de Maroua pour présentation de leurs cartes de séjour.
Ceux qui n’en avaient pas ont été obligés de regagner leurs pays. Aujourd’hui avec la gratuité de la CNI, il serait difficile aux forces de maintien de l’ordre de contrôler la population dans la région. Le marché central de Maroua, le fief de ces étrangers, reste l’unique endroit le plus fréquenté des bandits de grand chemin originaires de ces pays voisins. On estime à environ 250, le nombre d’étrangers vivant dans la région: vendeurs de thé cordonniers, coiffeurs ambulants, coupeurs d’ongles, Tradi-praticiens et vendeurs de médicaments dans les rues, … Ils sont pour la plus part des nigérians qui se débrouillent au niveau de l’artisanat et c’est à travers eux qu’une infiltration d’armes est facile à Maroua.