Extrême-Nord : Schisme et mafia au sein de la Presby
Un groupe de jeunes récidivistes se réclamant de la division régionale de la President Biya’s youth (Presby) pour l’Extrême-Nord sème la controverse à Maroua : coups bas, usurpation, filouterie, chantage, escroquerie...
1. Des fausses cartes de membres en circulation à Maroua
La
bande de contrefacteurs qui vraisemblablement opère depuis 6 mois est
démantelée le 10 décembre dernier, à la suite d'une traque savamment
menée par le président régional (légalement reconnu) de la Presby Extrême-Nord.
Bouba Adama et ses partisans ont également mis la main sur des
banderoles aux slogans plutôt flagorneurs, des tee-shirts et diverses
autres cartes de membres et correspondances de la Presby dont
l'authenticité n'est pas avérée.
D'après le président régional, les mafieux démasqués seraient des
membres dissidents de la division régionale de la Presby Extrême-Nord, «
Ce groupe de jeunes se préparaient pour une manifestation publique à la
place des fêtes, à l'occasion de la cérémonie de remise des diplômes
aux lauréats de la première promotion de l'Ens de Maroua. J'ai opéré les
saisies de leur matériel confectionné sans ma permission, ainsi que les
fausses cartes de membres (...) J'ai également interrogé l'un des
vendeurs des fausses cartes qui m'a dit qu'il les a reçues d'un tiers.
L'enquêtes suit sont cour», a-t-il argué en colère.
Etouffé dans l'œuf, le coup du 11 décembre (sortie de la première cuvée de l'Ens de Maroua) n'a donc pas eu lieu. N'eût-été « l'incident »
de la veille, les membres autoproclamés de la Presby Extrême-Nord
auraient pu -comme à leur habitude lors des cérémonies grandioses-, s'en
mettre plein les poches. En effet, il se susurre dans des services
administratifs à Maroua que « ces jeunes activistes excellent
dans l'art d'adresser les billets d'aide aux autorités administratives
pour le financement de leurs activités virtuelles. Certains
procéderaient même par le chantage pour qu'on leur donne des marchés
publics », révèle notre source.
Tout se passerait, à
chaque fois, sur le dos du président régional de la Presby pour
l'Extrême-Nord. Quelques trois (3) mois après son installation à Maroua
(il y a plus d'un an), Bouba Adama s'est attiré les foudres d'une
frange de son bureau régional. Celle-ci lui reproche son « manque d'autorité »
et se dit lésée par lui. Depuis, le ver s'est installé dans le fruit.
Les dissidents du régime Bouba Adama -qui seraient soutenus en cela par
le secrétaire national Samuel Brice Tjomb, sont résolus (au cours d'un
Ag sécrète) à imposer Mamoudou Yeguié (fils légitime du Pan) à la tête
de la division régionale de la Presby Extrême Nord. D'où le schisme
actuel.
2. Le gouverneur de l'Extrême-Nord bluffé
La
situation s'est envenimée sur le terrain. Au point de paralyser, voire
décrédibiliser le mouvement de soutien au chef de l'Etat dans
l'Extrême-Nord. Au courant de l'année 2010, le secrétaire national de la
Presby, informé de la gravité du problème, a signé une décision
calamiteuse. Décision qui se résume à un « mandat spécial » en faveur de
sieur Daouda Hamidou (président régional de la Presby Nord), et qui
fait de lui le président de la Presby Extrême-Nord pour une période de
quatre mois (26 mai - 30 août 2010). Le 1er septembre 2010, Samuel Brice
Tjomb a même dû proroger ce « mandat » spécial pour deux mois.
Contre toute attente, le président « spécialement »
mandaté par la Presby Extrême-Nord a, à son tour, initié une
correspondance (18 septembre 2010) adressée au gouverneur Joseph Béti
Assomo ; laquelle porte « suspension des activités de la division régionale de la Presby pour l'Extrême-Nord ». Le signataire précise au bas de la décision qu'il agit « au nom du bureau national ».
Bluff. Puisque si l'on en croit Paul Ngam (cf. Le Popoli du Mercredi 15 décembre 2010), «
Je n'ai jamais mandaté qui que ce soit pour suspendre Bouba Adama. Je
reconnais avoir envoyé Daouda Hamidou pour voir de près ce qui se passe à
Maroua et non pour une suspension quelconque. Je vous précise que je
n'ai jamais opposé ma signature sur un papier mandatant Daouda Hamidou ». Plus grave, « Les gens ont scanné ma signature pour ce faux document », déclare-t-il. Le président national de la Presby indique plus loin que, «
ce problème sera résolu après le Comice d'Ebolowa. Je vais réunir tous
les présidents régionaux car, il n'y a pas que dans l'Extrême-Nord où
il y a des problèmes. Mais en attendant, Bouba Adama reste président de
la division de l'Extrême-Nord », a tranché Paul Ngam dans les
colonnes du Popoli. De source digne de foi, d'autres correspondances
falsifiées auraient été adressées au préfet du Logone et Chari à
Kousséri.
3. Paul Ngam poussé vers la sortie ?
Autrement
dit, le président national de la Presby est étranger à tout ce qui se
trame (délits d'initié à n'en plus finir, correspondances falcifiées
etc.) dans sa chapelle. De son aveu il ressort clairement que le
schisme ambiant n'est pas spécifique à l'Extrême-Nord. Quasiment toutes
les divisions régionales de la Presby en souffriraient : « il n'y a pas que dans l'Extrême-Nord ». C'est à se demander si « Capitaine »
Paul Ngam n'aurait pas déjà perdu le contrôle du navire. Le cas
flagrant de l'extrême-Nord ne constituent-il pas une preuve suffisante
de son antagonisme suspecté d'avec Brice Tjomb, l'« incontrôlable » secrétaire national de la Presby?
Quoi qu'il en est, le dio Paul Ngam/ Samuel Brice Tjomb est plus que jamais au centre de la polémique dans l'Extrême-Nord : « J'ai appris que l'un des deux a pris de l'argent au président de l'Assemblée nationale pour imposer son fils à la tête de la Presby régional », a soufflé une source du Messager. A voir ce qui se passe autour de ces mouvements pour soutenir Paul ou Chantal Biya, pourquoi ne pas les dissoudre dès lors qu'ils ternissent plutôt l'image de marque du couple présidentiel avec parfois des troubles à l'ordre public ?