Les autorités accusés de truquer les chiffres
Alors même que le nombre de 40.000 sinistrés avait été avancé lors de la visite présidentielle dans le Mayo-Danay le 20 septembre 2012, force a été de constater que ce chiffre a presque triplé, seulement une semaine après. Au cours de la réunion tenue le 26 septembre 2012, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Augustine Awa Fonka, a déclaré que la région comptait alors 117.663 sinistrés. Grosse surprise donc que de voir se multiplier les sinistrés à une telle vitesse.
Le nombre de sinistrés communiqué par le gouverneur, bien qu’ayant fait l’objet de contestation par certains maires qui connaissent mieux la situation sur le terrain, a été tout de même validé.
L’inquiétude des sinistrés est encore plus accentuée, que tous ici ont vus leur part de don se réduire à un bout de pain : 4.249 Fcfa par sinistrés, bien loin des 12.000 Fcfa perçus par un peu plus des 2.000 sinistrés sur les 30.000.000 Fcfa remis par le Minatd au début du mois de septembre. «C’est à se demander ce qu’une famille va faire avec si peu d’argent. Comment comprendre qu’il y ait autant de sinistrés ? Ce chiffre reflète-t-il vraiment la réalité sur le terrain ? En tout cas, ça ne sens pas bon, et je pense que ces autorités gagneraient à faire honnêtement leur travail, plutôt que de chercher à se faire un peu de blé sur l’argent de deuil de certaines familles», croit d’ailleurs savoir un député du Mayo-Danay.
Se sentant indexés, certaines autorités impliquées dans la gestion de la crise post-inondation, ont tenu à s’expliquer. «Tout ce que les gens racontent ne sont que des fausses allégations. Pour distribuer les dons, nous nous basons sur des statistiques portées à notre niveau. Il nous faut d’abord connaitre leurs nombres, préciser les modalités de transport mais surtout s’assurer que le partage sera équitable», s’est défendu le sous-préfet de Maga, Abdoulaye Oumarou.