Si frous-frous et paillettes sont du domaine du beau en tous points de vue, il y en a pourtant qui cachent mal la véritable activité à laquelle on s’y livre. Ainsi en est-il de Styl Agency, une structure prétendument spécialisée dans la gestion événementielle et qui a brutalement viré dans le commerce du vice et la prostitution forcée.
Située à la rue Tokoto à Bonapriso, Styl Agency a réussi la prouesse de se faire un nom dans le monde plutôt sélect des cérémonies exigeant la présence d’hôtesses bien foutues pour agrémenter les yeux de certaines personnalités dans la ville de Douala. Cette structure ne propose à ses clients que de la «chair fraîche» : 168 cm de hauteur au minimum, 21 ans et de préférence un peu moins, une bonne présentation pour bénéficier d’un CDD (contrat à durée déterminée). Il faut en prime être bien naïf.
En effet, si la communication globale a servi de rampe de lancement aux activités de Styl Agency dans la capitale économique, la suite des activités de cette structure communicationnelle relève du domaine de l’opacité, si tant est que la patronne de Styl Agency a vite compris que le vice paye beaucoup dans les républiques bananières où l’avenir des jeunes est souvent abandonné entre les mains des hors-la-loi qui les placent au plus offrant. Et cela, Marie Christine Molu Njapndounke ne pouvait que l’intégrer, elle qui sait à quoi rime la considération à matérialiser pour un client, du haut de sa profession d’hôtesse de l’air à Camair-Co.
Aussi, forte d’un carnet d’adresses conséquent, pouvait-elle étendre ses activités bien au-delà de sa profession de base, notamment à travers Styl Agency qu’elle a créé il y a trois ans à peine. On peut donc imaginer qu’au regard des prestations spécifiques qu’exigent certains de ses clients en supplément de celles exigées contractuellement dans le domaine événementiel, Styl Agency a dû céder à fournir du bétail sexuel aux amoureux des sensations fortes.
1- Virée proxénète à 180°
Autant on reconnaît officiellement à Styl Agency l’idée d’avoir fondé le choix de ses hôtesses sur une sélectivité exaltant la beauté et l’intelligence, autant on peut imaginer comment cette structure a opéré une mutation accordant la part belle à la gestion événementielle. En fait, Marie Christine Molu Njapndounke savait non seulement réaliser à travers les canons de beauté supposés caractériser la majorité de ses hôtesses une fidélisation induite de sa clientèle, mais aussi bénéficier des plus-values, pour peu qu’elle exigeait desdites hôtesses des faveurs exceptionnelles aux clients spécifiques d’une agence de communication, brutalement devenue une agence matrimoniale ou de placement des filles converties. Certes lesdites faveurs donnaient lieu à des primes toutes aussi spéciales, avant qu’elles se muent en mode opératoire récurrent de Styl Agency, chaque fois qu’il y allait de mettre à disposition des hôtesses pour quelque cérémonie.
Du coup, Marie Christine Molu Njapndounke y fonda le développement de sa structure, surtout que les faveurs des hôtesses n’engendraient pas de coûts additifs grevant de quelque manière ses recettes. Bien au contraire à travers elles, elle réalisait des recettes exceptionnelles qui lui ont permis de gravir à un rythme exponentiel les strates de la société. Sinon, comment penser qu’une hôtesse de l’air puisse se taper un appartement à 700 000 F Cfa de loyer mensuel, dans l’un des bâtiments les plus huppés de Bonapriso, en l’occurrence l’immeuble Kadji, alors qu’elle ne peut que justifier de revenus de 300 000 F Cfa au titre de salaire ?
2- Insolence
Et même si l’on peut penser que ses activités puissent l’y autoriser, il est clair que ses revenus déclarés au fisc justifieraient difficilement le train de vie extravagant et «feywomaniaque» qui est devenu le sien aujourd’hui. En effet, à côté de ce loyer de Directeur général, elle doit également entretenir deux grosses voitures cylindrées, respectivement une Nissan Juke et surtout une Lexus RX 300, toutes acquises à l’état neuf. En plus de ces charges, la patronne de Styl Agency paierait annuellement une somme de près de 10 millions de F Cfa de frais de scolarité à sa fille Audrey inscrite dans une université londonienne, une université réputée être prioritairement réservée aux fils de pétroliers saoudiens et qataris.
En fait, à l’issue des révélations parvenues à notre rédaction par ses victimes sur son mode opératoire, on comprendra enfin qu’elle ne s’offusque guère de se mouvoir à grandes enjambées dans un proxénétisme très violent, avec des variations déviantes entre une agence matrimoniale et une boite à prostitution de luxe, derrière l’enseigne trompeuse d’un agence de communication. MC, comme l’appelle ses collègues de Camair-Co peut ainsi se permettre de promettre à ses victimes d’organiser quelques mariages interraciaux à la carte, notamment entre des Européens en quête d’exotisme africain et certaines de nos sœurs qui jurent la main sur le cœur tenir leur bonheur en épousant de prétendus richissimes Européens.
3- Cupidité
Elle ne va pas manquer de céder elle-même, nous confie une victime, à l’expérience d’un mariage arrangé avec un canadien qu’elle va par la suite refuser d’assumer, préférant de gros bénéfices autour de l’exploitation de la naïveté de ses jeunes sœurs. Et quand par extraordinaire quelque fille ciblée par l’un de ses «clients» refuserait de se soumettre de quelque manière que ce soit aux séances de partouses, «assorties des passes à plusieurs», elle est purement et simplement virée d’une boîte qui paye à peine 40 000 F Cfa à ces jeunes étudiantes, dont certaines sont titulaires d’une licence, non sans se soucier d’un éventuel paiement des droits à ces jeunes qui ne sont même pas déclarés à la Cnps. Pire encore, en dehors de cette jeune étudiante désabusée qui s’est ouverte à nous, elles ne sont guère parvenues à mettre à mal Marie Christine Molu Njapndounke qui pourtant, aura été dénoncée à plusieurs reprises auprès de diverses autorités policières.
Mais sachant bénéficier de paravents, elle a toujours réussi à étouffer dans l’œuf lesdites accusations, non sans que cela lui donne littéralement la grosse tête. A preuve, depuis qu’elle roule carrosse, elle regarde de haut ses collègues et autres responsables hiérarchiques de Camair-Co, quand elle ne les nargue pas simplement. Devrait-on lui concéder d’exploiter impunément ses jeunes sœurs en compromettant parfois leur avenir ?