Ex-Camair: La liquidation en zone de turbulences - Echec de la vente aux encheres du materiel de l'ancienne compagnie aerienne

Douala, 23 avril 2012
© Joseph OLINGA | Le Messager

Les potentiels acquéreurs ne se bousculent pas aux différentes ventes aux enchères. Le matériel mis en vente en mauvais état. Le Boeing 767 invendable. Le cabinet «Bekolo and partners» mise désormais sur les biens immobiliers pour atteindre 10 milliards sur les 37 attendus pour désintéresser les créanciers de la défunte compagnie aérienne.

Les ventes aux enchères initiées par le liquidateur de l'ex compagnie de transport aérien, Cameroon airlines (Camair) n'ont pas tenu la promesse des fleurs. Le liquidateur de cette compagnie aérienne mise en liquidation depuis 2008 espérait des entrées financières estimées à un peu plus de 768 millions FCFA. Etaient mis en vente, des équipements ateliers; du matériel informatique; du mobilier de bureau ainsi que des supports et autres matériels consommables. Le liquidateur de l'ex-Camair planchait sur des rentrées de près de 308 millions FCFA sur la vente des matériels consommables tandis que le Boeing 767 était mis à prix à 500 millions Francs CFA.

«Nous avons été ambitieux. On ne peut pas nous en vouloir de l'avoir été.» Emile Christian Bekolo, le patron de la liquidation ne cache pas sa déception face à cet «échec». L'expert comptable précise que les acheteurs ont certes répondu présents, mais la dégradation du matériel concerné ne plaidait pas pour des ventes fructueuses. Le liquidateur de l'ex-Camair se refuse à évoquer le moindre chiffre. Toutefois, les résultats de l'analyse des offres affichées pendant quelques jours au siège de la liquidation, à l'immeuble Camair de Douala, Bonanjo, laisse dire que les offres faites par les acheteurs n'ont pas excédé la centaine de millions. Pis, reconnaît une source introduite à la commission de la liquidation de l'ex-Camair, de nombreux acheteurs ont désisté après la publication des résultats d'analyse.

C'est le cas de l'aéronef de l'ex-Camair. Mis à prix à hauteur de 500 millions FCFA, le 767 a d'abord retenu l'attention d'un acheteur. Lequel proposait «200 millions sur les 500 de la mise à prix initiale.» Une offre revue par cet acquéreur après un audit technique effectué sur l'aéronef par ses soins. Quoique dépité, Emile Bekolo reconnaît que «nous avons tous été surpris de constater que l'avion avait été désossé de ses pièces les plus importantes.» Depuis lors, l'acheteur n'a plus fait signe de vie et de potentiels acheteurs ne se bousculent pas à la porte.

Au départ estimées à 100 milliards FCFA, les créances de l'ex-Camair ont été revues à la baisse. Après une réappréciation des dossiers des prestataires de l'ex-compagnie aérienne, la liquidation de l'ex-Camair estime désormais à 37 milliards les dettes à rembourser à ses créanciers. Une dette à laquelle sont exclus les 800 employés «réguliers» de la Camair au moment de sa fermeture. Toutefois, précise la comptabilité du cabinet Bekolo and partners, «il y a encore près d'un milliard FCFA à reverser à quelques anciens employés de la Camair.»

L'équipe de liquidation de l'ex-Camair mise désormais sur la vente des biens immobiliers de la défunte compagnie aérienne pour se rapprocher des sommes attendues. Dans cette perspective, le patron du cabinet garde espoir. Selon lui, la vente des immeubles de l'ex-Camair devrait permettre à la liquidation de générer pas moins de 10 milliards FCFA. Bien loin des 37 milliards nécessaires au bouclage de cette liquidation.




24/04/2012
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