Etouffement de la vérité : Qui a voulu faire assassiner Harrys Mintya Meka ?
Le Dp du journal Le Devoir est interné à l’hôpital central de Yaoundé. Il souffre d’une atrophie cérébrale à la suite des coups de gourdins qu’il a reçus il y a deux semaines dans sa cellule de la maison d’arrêt de Kodengui. La nouvelle de l’hospitalisation du directeur de publication du journal Le Devoir est presque passée inaperçue. Pourtant l’affaire fait grand bruit dans les salons feutrés.
Depuis quatre jours environ, Harris Mintya est interné au pavillon neurologique de l’Hcy pour atrophie cérébrale suite à une agression dont il a été victime depuis bientôt deux semaines dans sa cellule de la prison centrale de Kodengui.
Les circonstances exactes de l’incident restent encore attendues. Mais déjà, les premiers éléments de l’enquête révèlent qu’il s’agit d’une agression subie par Mintya. Laquelle a été perpétrée par les soins de Raoul Etemé, bandit de grand chemin réputé pour son caractère violent. D’autres sources proches du pénitencier parlent d’une tentative d’assassinat.
Interrogations
Comment un tel acte a pu se produire dans un environnement pareil surtout lorsque l’on sait que l’introduction d’outils étrangers et autres est minutieusement contrôlée par les geôliers à l’entrée avant tout accès d’un visiteur au pénitencier ? La question mérite d’être posée. Pourquoi Raoul Etemé a-t-il voulu porter atteinte à la vie d’un codétenu en lui assénant des coups de gourdins sur la tête alors qu’il montait les marches de l’escalier ? Qu’est-ce qui justifie son acte ? Est-il prémédité ou simplement un accident ? Qui veut faire tuer Harris Mintia ?
Pour les partisans de la deuxième interrogation, il ne s’agit pas moins d’un acte prémédité au vu du rôle capital joué par ce dernier dans l’affaire Bibi Ngota. Pour s’en convaincre, il faut remonter à quelques semaines. Harris Mintia, quelques jours avant sa première audition chez le juge d’instruction Donhou, l’on se souvient que ce dernier avait commencé à citer des noms des personnalités qui tapis dans l’ombre, l’avaient aidé à « créer l’affaire du document frauduleux ». Cette première sortie mettait déjà sur le banc des accusés les « ennemies » du Sgpr. Une liste étoffée de plusieurs noms de hauts dignitaires du pays qui voulaient ainsi se servir du prétexte du document querellé, pour mettre en difficulté le Sgpr. Par la suite, le Dp de Le Devoir a révélé à l’opinion par le canal d’une lettre adressée au Sgpr, et ensuite par le biais d’un entretien accordé au reporter du quotidien Le messager, qu’il a été pendant longtemps, « l’indic du chef de l’Etat dans la presse ».
Déballage
Passé ces différentes sorties, les adversaires du camp opposé, n’auraient sans doute pas apprécié qu’un fils du Sud soit aussi « audacieux » pour décider sans vergogne de les livrer sur la place publique diurnement. Et c’est probablement dans le souci de se venger qu’il a été victime d’une agression avec au bout du compte, la volonté manifesté de lui ôter la vie. Le Seigneur ne l’a pas permis. D’ailleurs, les premières conclusions de l’enquête conduite par l’administration pénitentiaire parlent bel et bien d’une tentative d’assassinat. Bien loin de la première version initialement évoquée et qui faisait état d’une rixe pendant une partie de jeux de Songo.
Malgré l’agression, du fond de sa salle d’hospitalisation, Harris Mintia promet de délier sa langue. Le grand déballage se poursuivra donc, soutient ses proches. Il est à présent temps que la sécurité du directeur de publication du journal Le Devoir soit renforcée si les uns et les autres veulent savourer la suite de l’affaire des armes de guerre mentionnée dans son protocole d’interview adressé à Laurent Esso et qui faisait état de l’entrée au port de Douala d’un bateau chargé des armes de guerre. A quelle finalité étaient-elles destinées ? L’on en saura davantage dans la suite de ce long feuilleton.
Arthur G. Bakande