Etoudi: l’annulation des vœux de nouvel an plonge le sérail dans la perplexité
Source: Cameroun web 22 01 2021
La Covid-19 continue son boulot de sape en ce début de 2021. L’un des faits majeurs déjà à son compteur est la classique présentation des vœux qui anime la vie publique au mois de janvier. L’an 2021 démarre sur les chapeaux de roues dans le long registre des habitudes quotidiennes éventrées par le virus de Wuhan. C’est terminé des festivités qui cadencent le premier mois de l’an dans le cadre de la République. Paul Biya en décidant d’annuler la présentation des vœux et les festivités y relatives, a donné un violent coup de pied dans la fourmilière des opportunités et des ambitions politiques au sein du sérail. Cette annulation frustre les attentes des opportunistes à deux niveaux. Il y a d’abord la présentation des vœux au chef de l’Etat, ensuite aux ministres dans tous les départements ministériels. En ce qui concerne les vœux à Etoudi, il s’agit d’un moment inespéré pour les uns et les autres de l’équipe de Dion Ngute pour placer un mot de fidélité sans faille dans les délicates oreilles présidentielles. Ce moment particulier, empreint de sincérité feinte ou pas, de dévouement au service de Paul Biya, parce qu’il a été annulé, est venu sombrer les espérances les plus inavouées dans un océan d’incertitude, dans un cul de sac inextricable. Aller au Palais de l’Unité pour présenter les vœux au président de la République, est une phase importante dans le rituel de l’affirmation ou de la consécration en tant qu’un acteur de poids dans l’écosystème politique camerounais. Pour preuve, la scène est aussi médiatisée que la cérémonie du défilé du 20 mai, jour de fête la nationale. C’est une attente perdue, c’est une espérance déçue qui fragilise davantage dans l’imagerie populaire la position de certains ministres annoncés par la rumeur, à tort ou à raison, en route pour Kondengui au prochain et éternellement attendu remaniement ministériel depuis les élections couplées (législatives et municipales) du 20 février et régionales du 6 décembre 2020.
Bouée de sauvetage
Depuis bientôt dix mois que les ministres de Paul Biya ont les nerfs à fleur de peau, stressés par la possibilité d’être virés du gouvernement, beaucoup attendaient de pied ferme la cérémonie des présentations des vœux pour jouer le vatout. Une simple salutation, un simple sourire, une certaine façon de manifester son allégeance, peut faire la différence. C’est le Prince qui sait pourquoi il renvoie l’un et garde l’autre. C’est son pouvoir discrétionnaire. En dépit de très nombreuses casseroles, qui font un vacarme dans les tiroirs ministériels, il peut arriver qu’un ministre échappe aux mailles du filet du remaniement. A Etoudi, à défaut de séduire Paul Biya, il y avait aussi l’équation de la Première dame. Au moment de lui présenter les vœux, les femmes des ministres qui se sentent sur le grill avaient toujours la possibilité de plaider auprès d’elle pour une indulgence de son époux sur les éventuelles fautes commises par les ministres et autres acteurs en perte de vitesse. Là encore cette bouée de sauvetage est ôtée comme par enchantement par dame Coronavirus qui démolit tout sur son passage, tel un éléphant dans une maison de porcelaine. Comme le 20 mai dernier où les grilles du Palais sont restées fermées, voici l’autre moment de vérité qui s’en va comme la fumée, laissant les politiques en plein désarroi. En pareille circonstance, à défaut de parler au Prince, les rumeurs qui gonflent dans les couloirs du Palais ont toujours quelque chose de fondée. Ces grilles fermées ne présagent rien de bon pour les ministres et laissent tout le monde dans un vacuum profond. Tout membre du gouvernement, est donc dès aujourd’hui suspendu à son sort, ne sachant de quoi demain sera fait ! Le problème en réalité c’est ce demain qui n’arrive jamais, qui dure une éternité, avec un Paul Biya qui agit exactement comme un félin repu qui joue avec sa proie, en attendant un creux pour frapper. Panique à bord !
Même au sein des ministères, c’est le branlebas
L’autre aspect qui fait très mal au sein du sérail, est la présentation des vœux du personnel de chaque département ministériel au titulaire du portefeuille. C’est un moment où les membres du gouvernement exposent toute leur superbe face aux collaborateurs. D’aucuns tiennent à voir ces derniers leur vouer une sorte d’allégeance au moment de les saluer. Ainsi, il est attendu qu’ils s’inclinent en serrant la main du ministre, le chapeau bas. Cette déférence n’est pas toujours la chose la mieux partagée au sein de différents ministères, où une compétition rude, une sorte d’animosités encadrent les rapports du patron et ses différents collaborateurs. La présentation des vœux est de ce fait un moment idoine pour les ces collaborateurs du chef de l’Etat pour régler certains comptes à défaut de discipliner d’autres. On ne va pas aussi perdre de vue le budget à gérer alloué à cette cérémonie qui reste bloqué dans les caisses alors que les uns et les autres auraient pu tirer leur épingle du jeu dans sa gestion. Bien plus encore, les collaborateurs qui sont aux postes et aux endroits les plus juteux savent toujours manifester leur reconnaissance au patron du département, qui par ailleurs est le président du Conseil d’administration des sociétés d’Etat relevant du ministère en question. Comme on le voit, l’annulation des vœux de cette année soulage les caisses de l’Etat mais jette le sérail dans une perplexité sans fin.
Bouée de sauvetage
Depuis bientôt dix mois que les ministres de Paul Biya ont les nerfs à fleur de peau, stressés par la possibilité d’être virés du gouvernement, beaucoup attendaient de pied ferme la cérémonie des présentations des vœux pour jouer le vatout. Une simple salutation, un simple sourire, une certaine façon de manifester son allégeance, peut faire la différence. C’est le Prince qui sait pourquoi il renvoie l’un et garde l’autre. C’est son pouvoir discrétionnaire. En dépit de très nombreuses casseroles, qui font un vacarme dans les tiroirs ministériels, il peut arriver qu’un ministre échappe aux mailles du filet du remaniement. A Etoudi, à défaut de séduire Paul Biya, il y avait aussi l’équation de la Première dame. Au moment de lui présenter les vœux, les femmes des ministres qui se sentent sur le grill avaient toujours la possibilité de plaider auprès d’elle pour une indulgence de son époux sur les éventuelles fautes commises par les ministres et autres acteurs en perte de vitesse. Là encore cette bouée de sauvetage est ôtée comme par enchantement par dame Coronavirus qui démolit tout sur son passage, tel un éléphant dans une maison de porcelaine. Comme le 20 mai dernier où les grilles du Palais sont restées fermées, voici l’autre moment de vérité qui s’en va comme la fumée, laissant les politiques en plein désarroi. En pareille circonstance, à défaut de parler au Prince, les rumeurs qui gonflent dans les couloirs du Palais ont toujours quelque chose de fondée. Ces grilles fermées ne présagent rien de bon pour les ministres et laissent tout le monde dans un vacuum profond. Tout membre du gouvernement, est donc dès aujourd’hui suspendu à son sort, ne sachant de quoi demain sera fait ! Le problème en réalité c’est ce demain qui n’arrive jamais, qui dure une éternité, avec un Paul Biya qui agit exactement comme un félin repu qui joue avec sa proie, en attendant un creux pour frapper. Panique à bord !
Même au sein des ministères, c’est le branlebas
L’autre aspect qui fait très mal au sein du sérail, est la présentation des vœux du personnel de chaque département ministériel au titulaire du portefeuille. C’est un moment où les membres du gouvernement exposent toute leur superbe face aux collaborateurs. D’aucuns tiennent à voir ces derniers leur vouer une sorte d’allégeance au moment de les saluer. Ainsi, il est attendu qu’ils s’inclinent en serrant la main du ministre, le chapeau bas. Cette déférence n’est pas toujours la chose la mieux partagée au sein de différents ministères, où une compétition rude, une sorte d’animosités encadrent les rapports du patron et ses différents collaborateurs. La présentation des vœux est de ce fait un moment idoine pour les ces collaborateurs du chef de l’Etat pour régler certains comptes à défaut de discipliner d’autres. On ne va pas aussi perdre de vue le budget à gérer alloué à cette cérémonie qui reste bloqué dans les caisses alors que les uns et les autres auraient pu tirer leur épingle du jeu dans sa gestion. Bien plus encore, les collaborateurs qui sont aux postes et aux endroits les plus juteux savent toujours manifester leur reconnaissance au patron du département, qui par ailleurs est le président du Conseil d’administration des sociétés d’Etat relevant du ministère en question. Comme on le voit, l’annulation des vœux de cette année soulage les caisses de l’Etat mais jette le sérail dans une perplexité sans fin.