Etoudi: Dans les parapheurs du président de la République

Douala, 04 septembre 2013
© La Nouvelle Expression

 

S’il y en a un, dans le sérail, qui attendait particulièrement le retour de Paul Biya, de son plus récent «bref séjour à l’étranger», c’est peut-être Laurent Esso.

 

 

 


Paul Biya
Photo: © P.R.C.


S’il y en a un, dans le sérail, qui attendait particulièrement le retour de Paul Biya, de son plus récent «bref séjour à l’étranger», c’est peut-être Laurent Esso. Le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux- qui, à l’instar d’autres membres du gouvernement, ne pouvait compter sur Ferdinand Ngoh Ngoh,le trop prudent Secrétaire général de la présidence de la République- espère que le Chef de l’Etat, indiquera la conduite à tenir face à ce qu’il est convenu d’appeler, dans le registre de «l’opération épervier», «le cas Haman Adama»: l’ex ministre de l’Education de base, bien qu’ayant payé au Trésor public, les quelques 220 millions Fcfa dont le détournement lui était reproché par la justice, continue de croupir en prison; le Tribunal criminel spécial n’ayant pas encore pu prononcer «l’arrêt des poursuites» espéré. Selon les informations de La Nouvelle Expression, ce dossier, qui se situerait au confluent de la «justice» et de la «politique», attend toujours l’arbitrage définitif de Paul Biya. Autre dossier sur lequel le président de la République doit se prononcer, dans le cadre de cette «opération épervier»: l’opportunité de l’interpellation des officiers des forces de défense officiellement mêlés à une histoire de paiements frauduleux d’importants frais de mission pour le compte des tribunaux militaires à travers le pays. 

«L’affaire», qui avait été déclenchée par l’interpellation, début 2013, de Mbia Enguene, alors Trésorier payeur général de Yaoundé, porte sur un montant total de plus de 6 milliards Fcfa. Certains croient que ce montant à lui seul pourrait émouvoir Paul Biya et le déterminer à prendre une décision radicale. Sur la balance, deux options concurrentes : d’un côté, une Justice soucieuse de ne pas faire prospérer la logique de «deux poids, deux mesures», et qui voudrait appliquer la loi aux officiers accusés de détournements de fonds; de l’autre, une hiérarchie militaire qui souhaite protéger les hauts gradés, en brandissant l’idée d’une «menace» qu’engendrerait la stricte application de la loi aux épaules étoilées. Des sources fiables croient savoir qu’une proposition de rencontre entre le ministère délégué à la présidence en charge de la Défense et celui de la Justice dans le but de trancher entre ces deux logiques, aurait été soumise à la décision présidentielle. Pourtant, il n’y en a pas que pour «l’opération épervier» dans les parapheurs de Paul Biya. La preuve: les sénateurs sont suspendus à une approbation de certains choix par le président de la République. Ce-dernier devrait se prononcer sur le régime des salaires et des avantages des locataires de la Chambre haute du Parlement dont le Bureau a déjà son idée. De manière décisive, avancent des avis informés, il devrait s’agir pour le chef de l’Etat d’ordonner la mise en branle des services financiers de l’Etat.


05/09/2013
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