Etat des lieux: Les conditions de détention à la prison centrale de Douala son exécrables
DOUALA - 04 Septembre 2012
© Mathieu Nathanaël Njog | Aurore Plus
Pour plusieurs organisations des droits de l’homme, le système carcéral camerounais est pourri. Le cadre environnemental est de loin en deçà des normes requises.
© Mathieu Nathanaël Njog | Aurore Plus
Pour plusieurs organisations des droits de l’homme, le système carcéral camerounais est pourri. Le cadre environnemental est de loin en deçà des normes requises.
Pour l’avocat au barreau du Cameroun,
Me Abel Longa, qui a deux de ses clients (Jacques Dubuisson et Jacques
Mayinga) dans le quartier de la spéciale 18 consumée par un incendie
dans la nuit de dimanche à lundi dernier, «cela était prévisible.» La
promiscuité, la vétusté, l’électrification archaïque, la cuisine qui se
fait dans ce milieu carcéral de manière incontrôlée avec des réchauds et
des fours de fortune, sont autant d’ingrédients suffisants qui font
peser la menace d’un incendie permanent. Ce n’est pas une véritable
surprise lorsqu’il a appris que la maison d’arrêt de Douala a été rasée
en partie par les flammes. La situation est encore plus exécrable si on
en croit les officiers et officiers supérieurs qui sont entrés dans ce
pénitencier pour la première fois à la suite des autorités
administratives, parties pour s’enquérir de la situation. Nous étions
alors aux premières heures de la matinée. C’était les larmes aux yeux,
pratiquement inconsolables qu’ils se confiaient. «Ce n’est pas possible,
c’est une prison ça? Même le bétail n’est pas amassé ainsi dans un
étable.» Avant de lâcher leur dépit: «c’est inhumain!»
Le morceau était craché. On est à se demander pourquoi les pouvoirs publics n’ont pas encore accélérer le projet de construction d’une nouvelle prison dans la ville de Douala, pourtant de plus en plus, les personnalités des plus hautes sphères de l’Etat qui croyaient que la prison était pour les autres se retrouvent nombreuses à en devenir des pensionnaires. Et un responsable des organisations de défense des droits de s’étonner que « les choses pourtant prioritaires sont repoussées aux calendes grecs sans raison apparente, même lorsque tous les moyens sont réunis.» Une inertie maintes fois dénoncée par le chef de l’Etat, mais qui a allégrement fait son lit dans la gestion des affaires publiques. Pour le cas d’espèce on annonce depuis des années le projet de construction d’une nouvelle prison centrale de Douala à Pk 19 ou Pk 21. C’est le cas du Programme d’amélioration des conditions de détention et respect des droits de l’homme (Pacdet II). Un projet issu de la coopération Cameroun – Union Européenne.
Ces études ont montré l’urgence de la réalisation d’un tel projet, pour délocaliser, la maison d’arrêt de la capitale économique, située en plein centre urbain et jouxtant un grand marché. Parce que représentant une réelle menace pour les populations environnantes. Ce n’est pas encore arrivé, mais il n’est pas exclu que la propagation d’un tel incendie embrasse tout le quartier ou encore que la chasse des prisonniers en cas d’évasion devienne un calvaire pour les usagers. L’espoir des autorités administratives et des populations de Douala est que la descente annoncée du Secrétaire d’Etat au Ministère de la justice chargé de l’Administration pénitentiaire portera auprès de sa hiérarchie tous les handicaps que représente ce milieu carcéral.
D’autant plus que toutes les autorités de la ville sont unanimes que tant qu’une nouvelle prison ne sera pas construite en périphérie de la métropole, elle reste et demeure une menace permanente sur le plan sécuritaire. Construite en 1938 et prévue pour accueillir 600 prisonniers, la prison centrale de Douala contient en ce moment plus de 3200 détenus. Chiffre officiel. Un surpeuplement auquel vient s’ajouter une insalubrité ambiante, avec les égouts bouchés, une tuyauterie en lambeau, un accès à l’eau potable équivoque, une literie horrible, un éclairage faible et disproportionné. La liste est loin d’être exhaustive. Autant d’indices qui ouvrent les vannes aux vices les plus inimaginables. Même si depuis l’arrivée du régisseur Dieudonné Engonga Mintsang, on observe quelques aménagements, on est loin de satisfaire le chapelet de récriminations des détenus de ce pénitencier. A son actif, on se réjouit du regroupement des hommes du troisième âge dans une cellule spécialisé, la cellule N°3 dénommé «Nkoabang », après l’avoir soigneusement aménagé.
Le morceau était craché. On est à se demander pourquoi les pouvoirs publics n’ont pas encore accélérer le projet de construction d’une nouvelle prison dans la ville de Douala, pourtant de plus en plus, les personnalités des plus hautes sphères de l’Etat qui croyaient que la prison était pour les autres se retrouvent nombreuses à en devenir des pensionnaires. Et un responsable des organisations de défense des droits de s’étonner que « les choses pourtant prioritaires sont repoussées aux calendes grecs sans raison apparente, même lorsque tous les moyens sont réunis.» Une inertie maintes fois dénoncée par le chef de l’Etat, mais qui a allégrement fait son lit dans la gestion des affaires publiques. Pour le cas d’espèce on annonce depuis des années le projet de construction d’une nouvelle prison centrale de Douala à Pk 19 ou Pk 21. C’est le cas du Programme d’amélioration des conditions de détention et respect des droits de l’homme (Pacdet II). Un projet issu de la coopération Cameroun – Union Européenne.
Ces études ont montré l’urgence de la réalisation d’un tel projet, pour délocaliser, la maison d’arrêt de la capitale économique, située en plein centre urbain et jouxtant un grand marché. Parce que représentant une réelle menace pour les populations environnantes. Ce n’est pas encore arrivé, mais il n’est pas exclu que la propagation d’un tel incendie embrasse tout le quartier ou encore que la chasse des prisonniers en cas d’évasion devienne un calvaire pour les usagers. L’espoir des autorités administratives et des populations de Douala est que la descente annoncée du Secrétaire d’Etat au Ministère de la justice chargé de l’Administration pénitentiaire portera auprès de sa hiérarchie tous les handicaps que représente ce milieu carcéral.
D’autant plus que toutes les autorités de la ville sont unanimes que tant qu’une nouvelle prison ne sera pas construite en périphérie de la métropole, elle reste et demeure une menace permanente sur le plan sécuritaire. Construite en 1938 et prévue pour accueillir 600 prisonniers, la prison centrale de Douala contient en ce moment plus de 3200 détenus. Chiffre officiel. Un surpeuplement auquel vient s’ajouter une insalubrité ambiante, avec les égouts bouchés, une tuyauterie en lambeau, un accès à l’eau potable équivoque, une literie horrible, un éclairage faible et disproportionné. La liste est loin d’être exhaustive. Autant d’indices qui ouvrent les vannes aux vices les plus inimaginables. Même si depuis l’arrivée du régisseur Dieudonné Engonga Mintsang, on observe quelques aménagements, on est loin de satisfaire le chapelet de récriminations des détenus de ce pénitencier. A son actif, on se réjouit du regroupement des hommes du troisième âge dans une cellule spécialisé, la cellule N°3 dénommé «Nkoabang », après l’avoir soigneusement aménagé.