Qui est celui qui, depuis les élections locales de 2013, où il a eu à nommer une grande partie des sénateurs de son nouveau sénat, ne parvient pas à former un nouveau gouvernement? Qui est celui qui ne sait plus qui nommer, après avoir recyclé et usé tous ses vieux amis depuis 1982, et dont le nombre dans les barres de “l’épervier” témoigne du manque de confiance en son entourage? Qui est celui qui, au terme de sa vie, après avoir “mouillé” pendant 32 ans au poste de président-capitaine de l’équipe dirigeante du Cameroun, chercherait par tous les moyens à laisser sa marque dans l’histoire du Cameroun, celle de d’homme de la paix et de la stabilité?
Quand un tel dirigeant tient à prolonger son séjour au trône du Cameroun, et qu’il n’a plus aucune nouvelle carte à jouer, ne frapperait-il pas les esprits en nommant à son gouvernement l’individu qui a été présenté depuis plus de 30 ans comme son ennemi juré? Quelle fin en beauté cela serait!
L’histoire rocambolesque de l’arrestation, sédation et livraison du capitaine Guérandi Mbara Moulongo, l’un des auteurs du seul coup d’État exécuté contre Paul Biya le 6 avril 1984 et réprimé dans le sang contre “les nordistes”, et sa livraison aux services des renseignements par avion entre Édéa et Puma (où l’on ne trouve pas un aéroport!), racontée par François Soudan, est trop grossière pour être vraie. Mais tiens, François Soudan, nous le connaissons comme un ami de Paul Biya! Tenez, quand Paul Biya avait disparu en 2004, pour se cacher à l’Hôtel Intercontinental de Genève où il répandit des nouvelles sur sa mort, afin de tester sa popularité et éventuellement faire arrêter ceux qui ne l’aimaient pas, c’est bien le même François Soudan qui fut le premier à s’en prendre à nous qui avions publié cette information, comme on le voit dans cet article “JEUNE A FRIC : François Soudan, porte-voix de Fame Ndongo” de Venant Mboua publié dans Le Messager.
Le même François Soudan, directeur de rédaction de Jeune Afrique, est celui qui publie aujourd’hui une rumeur sur l’arrestation et l’exécution (il y mène mais ne le déclare pas) de Guérandi Mbara! Et quand nous recoupons l’information et investiguons, nous rencontrons des comportements bizarres!
Un membre de la famille de Guérandi, en contact avec nous depuis des années, ne nous répond pas depuis dimanche au sujet de ce qu’il sait de la situation du capitaine.
Un très proche collaborateur de Guérandi, contacté lui aussi, me répond hier à vif que l’histoire de l’arrestation en 2013 est fausse, car il avait causé pour la dernière fois avec Guérandi en avril 2014. Mais aujourd’hui la personne ne répond plus à nos appels. Les deux agissent comme s’ils ont eu des instructions (qui ne pourraient venir que de Guérandi pour le faire) de ne pas nous donner d’informations. Les deux sont calmes et ne montrent pas des signes de détresse sur le sort de Guérandi.
Puis aujourd’hui, un proche du régime de Yaoundé, contacté par un collaborateur, raconte qu’il y a quelques mois, Guérandi s’est rendu à l’extrême-nord du Cameroun par route venant du Nigéria, pour dit-il recevoir des armes qui devaient lui être livrées par avion. Et c’est lors de cette supposée livraison d’armes que les forces armées camerounaise l’auraient arrêté et conduit à Yaoundé chez Paul Biya. Mais la même source dira aussi qu’il aurait été plutôt arrêté à Douala, en insistant que Paul Biya ne peut pas le faire tuer.
Le fait que ce soit un ami de Paul Biya, François Soudan, qui publie l’histoire rocambolesque de l’arrestation, que sa famille et son collaborateur s’enferment dans le silence, et qu’une autre source indépendante, qui dit être au courant depuis 3 mois de l’arrestation mais on lui aurait demandé de n’en dire aucun mot, montre bien que le capitaine Guérandi Mbara est certainement au Cameroun, dans le milieu du régime de Paul Biya. Est-il là bas comme prisonnier après avoir été arrêté ou alors il a été tout simplement invité par Paul Biya? Nous ne pouvons rien dire.
Nous pouvons seulement noter que l’épouse de Guérandi Mbara, qui vit au conseil d’entente, le même lieu où réside Blaise Compaoré, est une amie de Chantal Compaoré, la première dame du Burkina Faso, et que depuis quelques années cette dernière est une amie de Chantal Biya, la première dame du Cameroun. Les trois femmes ont-elles réussi à réconcilier le capitaine Guérandi avec Paul Biya?
Ne nous étonnons donc pas si Guérandi Mbara, proprement arrêté, porté disparu et tué-enterré par François Soudan, ressuscite demain dans le prochain gouvernement de Paul Biya, exactement comme ce dernier en juin 2004, quand il narguait Ndzana Seme en disant qu’il était un “revenant (qui ) vous salut” et qui nous donnait “rendez-vous dans vingt ans” pour sa mort.