Le chef supérieur explique les origines des émeutes, et appelle au calme.
Depuis 05 jours, la ville de Douala est
paralysée par des émeutes qui touchent particulièrement le canton Deïdo.
Comment a évolué cet affrontement ?
Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2011, un jeune du canton
Deïdo, qui sortait d’une boite de nuit, a été assassiné devant son
domicile par le motocycliste qui le transportait. Ce qui a entraîné une
réaction des jeunes de Deïdo, qui ont voulu en découdre avec les
motocyclistes qui entraient dans le quartier. D’abord, il est déplorable
que l’on puisse en arriver là. Ces événements sont dramatiques, parce
qu’arracher la vie d’un homme n’est pas juste. Et les populations de
Deïdo ont voulu en découdre avec les conducteurs de mototaxis.
Fort heureusement, le chef Deïdo et les autorités administratives ont
rétabli l’ordre dans la journée du 31 décembre. Tout sera calme jusqu’au
1er janvier 2012. C’est le 02 janvier que la tension va de nouveau
monter avec un autre événement.
Il semblerait que l’on a agressé une dame et qu’on a arraché son sac. Ce qui a entraîné une autre réaction des enfants de Deïdo, qui ont dit : trop c’est trop. Et les choses vont s’empirer, avec l’affrontement entre les jeunes de Deïdo et les conducteurs de mototaxis.
Les manifestants, dans les deux camps, parlent d’un affrontement entre Deido et Bamilékés…
Il n’y a jamais eu, et il n’aura jamais d’affrontement entre les Deïdo
et une quelconque ethnie, ici à Douala, parce que ce sont nos parents
qui ont accepté et accueilli ces ethnies qui occupent une grande partie
de notre territoire. Bien qu’ils l’occupent, ce territoire est le nôtre.
Mais personne n’est jamais allé débusquer qui que ce soit pour lui dire
de partir. Il ne saurait y avoir un quelconque affrontement entre les
habitants de Deïdo et les mototaxis, puisque des enfants de Deïdo
pratiquent cette activité.
Ce n’est pas non plus un problème entre Deïdo et Bamilékés. Et je demande que le calme revienne. Ce n’est pas la première fois qu’à Douala, une personne est assassinée ou qu’un moto-taximan s’attaque à son client.
Nous le déplorons, mais c’est courant. Les enfants de Deïdo n’ont aucun intérêt à envenimer la situation, et je leur ai demandé de se calmer. Personne ne gagne quoi que ce soit à ce qu’il y ait un affrontement. Nous savons que tous les conducteurs de mototaxis ne sont pas des bandits. C’est un problème entre les Deïdo et des brigands, qui n’ont pas hésité à assassiner un enfant. Les autres se sont sentis touchés par cette mort de leur enfant.
Les conducteurs de mototaxis doivent comprendre une chose : tant qu’ils admettent parmi eux des gens de moralité douteuse, des brigands, ils mettent en jeu leur renommée. Nous voulons nous sentir en sécurité à Deïdo. Nous pouvons assurer notre propre sécurité, mais nous demandons à l’Etat d’assurer la sécurité des citoyens à Deïdo. Nous demandons la paix et la sécurité.
Ce mouvement ne cache-t-il pas une quelconque revendication ?
Ces émeutes ne sont l’objet d’aucune revendication. Si cela en
était une, nous ne devrions pas attendre qu’il y ait mort d’homme pour
qu’on revendique. Nous savons revendiquer, et il est possible que nous
en ayons. Mais nous n’allons pas créer des violences, qui ne viennent
d’ailleurs pas des Deïdo. Les Deïdo ont réagi émotionnellement. Les
violences ont commencé avec des assassinats. Les violences se sont
arrêtées quand on a demandé aux gens de se calmer. Les Deïdo ne sont pas
sortis de leur territoire pour aller chercher des problèmes.