Escroquerie : Il se faisait passer pour le Sg de la présidence
Source: Camer.Be 20 06 2019
- Cameroon Tribune : Elise ZIEMINE NGOUMOU
- jeudi 20 juin 2019
Pierre Marie François Tamko, 49 ans, a été appréhendé le 12 juin dernier par la police, après avoir extorqué de l’argent à six victimes pour près de 2,5 millions de F.
A la case, « profession », sa carte nationale d’identité marque « chauffeur ». Mais sur les réseaux sociaux et particulièrement sur Facebook, Pierre Marie François Tamko, 49 ans, repris de justice n’est plus simple- ment un conducteur. C’est « Monsieur le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République. » Il a pris la peine d’alimenter son compte de portraits du proche collaborateur du chef de l’Etat. Ce compte suspect éveille les soupçons des enquêteurs de la Délégation générale à la Sûreté nationale (Dgsn).
« Les réseaux sociaux constituent une véritable calamité internationale et le Cameroun n’étant pas épargné, le délégué général nous a instruit un suivi quotidien de ces réseaux. C’est dans le cadre de l’implémentation de ces instructions que ce profil nous a intéressés », relate l’officier de police judiciaire, Vincent de Paul Meva, chef de la cellule d’enquête du cabinet du Dgsn. C’est ainsi que la chasse à l’homme commence. Le portail des camerounais de Belgique. Demande d’amitié. Maintien permanent du contact avec l’intéressé. Les enquêteurs ne négligent aucun détail. L’arnaqueur se sent en confiance et transmet sa carte de visite à ses nouveaux amis. Le nom et le numéro de téléphone du « vrai faux » Sgpr sont bien visibles et surtout présentés de manière à convaincre n’importe quel interlocuteur.
« Pendant que nous étions en train de faire ce travail, certaines dénonciations ont commencé à arriver chez le Dgsn », ajoute notre source. Ces plaintes indiquent qu’un individu se faisant passer pour le ministre d’Etat Ferdinand Ngoh Ngoh, arnaque les populations en leur pro- mettant des marchés publics, des postes de ministres et de directeurs généraux. Mais avant la promotion, il sollicite au préalable une caisse de vin ou du carburant. Ce qui paraît curieux pour certains. C’est ainsi que le patron de la police, Martin Mbarga Nguele instruit à ses équipes d’interpeller ce dernier.
« Le 12 juin, nous avons pu mettre la main sur lui à travers un stratagème. Ce jour-là, il était en possession de son téléphone portable et nous y avons découvert que sa photo de profil était celle du Sg de la présidence. Nous avons eu une copie de ses transactions financières du 10 mai au 12 juin. Pendant cette période, il a reçu une somme de près de 2,5 millions de F de six de ses victimes. Il est passé aux aveux, prétendant que c’est la pauvreté qui fait en sorte qu’il pose de tels actes », affirme l’officier de police judiciaire.
Les forces de l’ordre qui promettent de traquer ces escrocs jusqu’à leur dernier retranchement, appellent les populations à garder les yeux ouverts. Mais surtout à contacter la police (1500) ou la gendarmerie (1501) en cas de message louche. Question de dénoncer ces personnes qui ont fait de l’escroquerie leur gagne-pain.