Escroquerie et chantage: Deux agents du Consupe écroués à Kondengui
DOUALA - 09 Mai 2012
© Jean François CHANNON | Le Messager
Ils ont respectivement pour noms Hamza Ncharé et Ndam Ousmanou. Ces deux agents de l'Etat camerounais, en fonction au ministère délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat, séjournent depuis quelques jours au local N° 231 du quartier I de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Ils ont été mis sous mandats de dépôt par le procureur de la République auprès du tribunal de première instance de Yaoundé Centre Administratif, pour «chantage et escroquerie.»
Selon des sources proches de la brigade de gendarmerie du lac à Yaoundé, ces deux agents de l'Etat, dont l'un serait un des chauffeurs en service au Contrôle supérieur de l'Etat (Consupe), avaient réussi l'exploit d'extorquer la somme de trois millions FCFA au maire de Batcham, dans le département des Bamboutos, région de l'Ouest Cameroun. Ils avaient pris contact avec le maire de Batcham, le nommé Tchinda Pierre, pour «étouffer» son dossier relatif à de lourds soupçons réels ou supposés de détournements de fonds publics et de graves fautes de gestion opérés dans sa mairie. Ce fameux dossier, aux dires de nos infortunés, se trouvaient déjà au niveau des instances disciplinaires du ministère délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat. Après avoir extorqué à Tchinda Pierre cette importante somme, ils ont voulu étendre le réseau de l'arnaque. Malheureusement, la gendarmerie qui avait été prévenue de leurs manœuvres, et qui les filaient depuis un temps, les a pris la main dans le sac.
Une élite en action
Selon nos informations, le début de cette sombre affaire qui vient de conduire à la détention de ces deux agents de l'Etat remonterait au mois de février 2012. En cette période, une élite de l'arrondissement de Batcham qui vit en France depuis des décennies du nom de Pierre François Jou est de passage au Cameroun. Alors qu'il séjourne dans son village, il est approché par des conseillers municipaux de Batcham, qui tous reprochent à leur maire, non seulement une mauvaise gestion des ressources de leur commune, mais aussi de graves fautes de gestion. Notamment des fractionnements des marchés, des gratifications controversées et parfois fictives des personnels de la mairie, des imitations des signatures de certains personnels pour s'octroyer frauduleusement de l'argent en leur noms etc. Mis au courant de cet état des choses, Pierre François Jou qui vient d'un pays où la gouvernance dans les collectivités locales est contrôlée à la loupe, décide de prendre ses responsabilités en tant qu'élite extérieure. Il rassemble alors toute la documentation qui accuse le maire Tchinda Pierre, l'examine, et décide de saisir quelques institutions compétentes les invitants dans le même ordre d'idée de passer à la mairie de Batcham voir ce qui s'y passe. Et en date du 6 mars 2012, Pierre François Jou prend ainsi sur lui d'aller déposer au service du courrier du ministère délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat à Yaoundé, une importante documentation contenant toutes les pièces constituant les preuves des accusations formulées contre le maire de Batcham.
Roulé dans la farine
Alors qu'il attend, que le ministre en charge du Contrôle supérieur de l'Etat puisse accuser réception de son Courrier sur cette importante dénonciation transmise, rien, plutôt des rumeurs. En fait une élite du département des Bamboutos, prestataire de service à Yaoundé et assez proche du maire Tchinda Pierre est mis au parfum de ce «dossier explosif» au Consupe. Il averti le maire de Batcham qui se rend immédiatement à Yaoundé. Le prestataire transformé en médiateur, le mène alors chez les nommés Hamza Ncharé et Ndam Ousmanou qui lui propose de faire disparaître le dossier en échange de trois millions de FCFA. Le 16 mars 2012, le maire de Batcham revient à Yaoundé et reçoit les photocopies du dossier que l'élite Pierre François Jou a déposé au Consupe contre le paiement effectif des trois millions FCFA, affirment nos sources. Et repart à Batcham certainement convaincu que l'affaire est réglée.
Mais comme l'appétit vient en mangeant, les deux agents vont une fois de plus utiliser la même démarche, cette fois envers un cadre de la Société nationale des hydrocarbures, responsables à la Commune de Wum dans la région du Sud Ouest. Mais ce qu'ils ne savent pas est que leurs manigances sont parvenues aux oreilles des hauts responsables du Consupe. Ceux-ci flairant l'arnaque, vont immédiatement instruire une enquête interne discrète. Celle-ci va ainsi aboutir à l'arrestation des deux agents de ce ministère, à savoir les nommés Hamza Ncharé et Ndam Ousmanou, en flagrant délit au niveau du collège de la Retraite, par les éléments de la gendarmerie nationale. Ceux-ci qui les avaient pris en filature depuis un temps. Pendant leur audition, les deux hommes seraient passés aux aveux. Ils méditent en ce moment leur sort au local 231 du quartier I de la prison centrale de Yaoundé. Alors que le maire de Batcham qui a ainsi été roulé dans la farine pour essayer d'échapper à «L'Epervier» pourrait peut-être voir dans un avenir proche ou lointain, l'étau se resserrer sur lui.
© Jean François CHANNON | Le Messager
Après
avoir extorqué trois millions de FCFA au maire de Batcham dans le but
de faire disparaître un dossier d'accusations sur la gestion de sa
commune, ils ont été cueillis par les forces de l'ordre, avant d'être
écroués à la prison centrale de Yaoundé.
Ils ont respectivement pour noms Hamza Ncharé et Ndam Ousmanou. Ces deux agents de l'Etat camerounais, en fonction au ministère délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat, séjournent depuis quelques jours au local N° 231 du quartier I de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Ils ont été mis sous mandats de dépôt par le procureur de la République auprès du tribunal de première instance de Yaoundé Centre Administratif, pour «chantage et escroquerie.»
Selon des sources proches de la brigade de gendarmerie du lac à Yaoundé, ces deux agents de l'Etat, dont l'un serait un des chauffeurs en service au Contrôle supérieur de l'Etat (Consupe), avaient réussi l'exploit d'extorquer la somme de trois millions FCFA au maire de Batcham, dans le département des Bamboutos, région de l'Ouest Cameroun. Ils avaient pris contact avec le maire de Batcham, le nommé Tchinda Pierre, pour «étouffer» son dossier relatif à de lourds soupçons réels ou supposés de détournements de fonds publics et de graves fautes de gestion opérés dans sa mairie. Ce fameux dossier, aux dires de nos infortunés, se trouvaient déjà au niveau des instances disciplinaires du ministère délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat. Après avoir extorqué à Tchinda Pierre cette importante somme, ils ont voulu étendre le réseau de l'arnaque. Malheureusement, la gendarmerie qui avait été prévenue de leurs manœuvres, et qui les filaient depuis un temps, les a pris la main dans le sac.
Une élite en action
Selon nos informations, le début de cette sombre affaire qui vient de conduire à la détention de ces deux agents de l'Etat remonterait au mois de février 2012. En cette période, une élite de l'arrondissement de Batcham qui vit en France depuis des décennies du nom de Pierre François Jou est de passage au Cameroun. Alors qu'il séjourne dans son village, il est approché par des conseillers municipaux de Batcham, qui tous reprochent à leur maire, non seulement une mauvaise gestion des ressources de leur commune, mais aussi de graves fautes de gestion. Notamment des fractionnements des marchés, des gratifications controversées et parfois fictives des personnels de la mairie, des imitations des signatures de certains personnels pour s'octroyer frauduleusement de l'argent en leur noms etc. Mis au courant de cet état des choses, Pierre François Jou qui vient d'un pays où la gouvernance dans les collectivités locales est contrôlée à la loupe, décide de prendre ses responsabilités en tant qu'élite extérieure. Il rassemble alors toute la documentation qui accuse le maire Tchinda Pierre, l'examine, et décide de saisir quelques institutions compétentes les invitants dans le même ordre d'idée de passer à la mairie de Batcham voir ce qui s'y passe. Et en date du 6 mars 2012, Pierre François Jou prend ainsi sur lui d'aller déposer au service du courrier du ministère délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat à Yaoundé, une importante documentation contenant toutes les pièces constituant les preuves des accusations formulées contre le maire de Batcham.
Roulé dans la farine
Alors qu'il attend, que le ministre en charge du Contrôle supérieur de l'Etat puisse accuser réception de son Courrier sur cette importante dénonciation transmise, rien, plutôt des rumeurs. En fait une élite du département des Bamboutos, prestataire de service à Yaoundé et assez proche du maire Tchinda Pierre est mis au parfum de ce «dossier explosif» au Consupe. Il averti le maire de Batcham qui se rend immédiatement à Yaoundé. Le prestataire transformé en médiateur, le mène alors chez les nommés Hamza Ncharé et Ndam Ousmanou qui lui propose de faire disparaître le dossier en échange de trois millions de FCFA. Le 16 mars 2012, le maire de Batcham revient à Yaoundé et reçoit les photocopies du dossier que l'élite Pierre François Jou a déposé au Consupe contre le paiement effectif des trois millions FCFA, affirment nos sources. Et repart à Batcham certainement convaincu que l'affaire est réglée.
Mais comme l'appétit vient en mangeant, les deux agents vont une fois de plus utiliser la même démarche, cette fois envers un cadre de la Société nationale des hydrocarbures, responsables à la Commune de Wum dans la région du Sud Ouest. Mais ce qu'ils ne savent pas est que leurs manigances sont parvenues aux oreilles des hauts responsables du Consupe. Ceux-ci flairant l'arnaque, vont immédiatement instruire une enquête interne discrète. Celle-ci va ainsi aboutir à l'arrestation des deux agents de ce ministère, à savoir les nommés Hamza Ncharé et Ndam Ousmanou, en flagrant délit au niveau du collège de la Retraite, par les éléments de la gendarmerie nationale. Ceux-ci qui les avaient pris en filature depuis un temps. Pendant leur audition, les deux hommes seraient passés aux aveux. Ils méditent en ce moment leur sort au local 231 du quartier I de la prison centrale de Yaoundé. Alors que le maire de Batcham qui a ainsi été roulé dans la farine pour essayer d'échapper à «L'Epervier» pourrait peut-être voir dans un avenir proche ou lointain, l'étau se resserrer sur lui.