L'ancien Premier ministre a été entendu hier au Tribunal criminel spécial au sujet du contrat d'audit des avions de la Camair.
Il a passé près de quatre heures à la barre. Debout. Inoni Ephrain nie tout. L'ancien Premier ministre dit n'avoir joué aucun rôle dans la passation du marché attribué à Aircrat portfolio management (Apm) pour l'audit des avions de la Camair. La procédure d'attribution (gré à gré) de ce marché de 287 millions F.Cfa jugée illégale par l'accusation, Inoni Epraim, président du conseil d'administration d'Apm à l'époque des faits, est accusée d'avoir « imposé » cette structure. Il s'en défend. « Je n'ai jamais fait une note pour proposer Apm au président de la République. Je me souviens avoir attiré son attention sur les contrats surélevés de location d'avions de la Camair et j'étais dans mes prérogatives. Je n'ai posé aucun acte dans l'élaboration et la signature du contrat avec Apm. Je n'ai pas été associé à la relecture ou l'examen de ce contrat rédigé en anglais.
Une langue que je suis censé maîtriser plus que mon collègue René Owona qui a piloté ce dossier. Je ne pouvais donc pas initier un marché puisque je n'étais au courant de rien. Même pas des instructions du chef de l'Etat à ce sujet », explique l'ancien secrétaire général adjoint n°1 de la présidence de la République. Et quand on lui reproche d'avoir des intérêts dans Apm, Inoni Ephraim sursaute presque. « J'ai été coopté et sollicité par Otélé Essomba (directeur général adjoint de Apm) et Kevin JosephWalls (directeur général d'Apm Londres). A l'assemblée générale de création d'Apm Cameroun, M. Inoni Ephraim n'était pas présent. Je n'ai assisté personnellement à aucune réunion. J'étais président du Conseil administration non actionnaire. Je n'étais même pas administrateur », affirme l'ancien Pm. Otélé Essomba surgit dans cet interrogatoire. Pour préciser que Inoni Ephraim a été choisi parce qu'Apm Londres avait exigé un Pca d'expression anglophone d'une part. D'autre part, celui-ci devait être une personnalité de « haut vol ».
Elongue Johnson Lifanga
Celui-ci avait 10% des parts dans l'actionnariat d'Apm. De ce fait, l'accusation pense savoir qu'Elongue Johnson Lifanga était les « yeux et les oreilles » de l'ex-Pm en qualité d'actionnaire. Mieux, que son jeune frère a servi de prête-nom. « Je ne suis pas aussi bête, aussi stupide. Si je voulais un prêtenom ce n'est pas celui de mon frère que j'utiliserai. Mon frère avait 41 ans à cette époque là. C'était un adulte. Il n'était pas mon employé. Il était libre de faire ses affaires à sa convenance. Je n'avais aucun pouvoir de contrôler ses activités. Et puis on peut être frère et ne pas regarder dans la même direction », conclut Inoni Ephraim.
L'audience reprend ce jour avec l'interrogatoire d'Emile Christian Bekolo, le liquidateur de la Camair, témoin d'Atangana Mebara. Le tribunal poursuivra également le contre interrogatoire d'Otélé Essomba.