Epervier: Mendo Ze ou le plus silencieux des prisonniers politiques
La nouvelle, qui est tombée il y a quelques heures, sonne comme un ouf de soulagement, après la circulation des images insoutenables de l’ancien directeur général de la Cameroon Radio and Télévision sur la toile.
On y voit l’universitaire, nourrit à la petite cuillère certainement par un proche parent, très amaigri et vieilli. Le poids de l’âge ? Se questionnent certainement, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit beaucoup plus des conditions dans lesquelles le Professeur Gervais Mendo Ze était incarcéré.
Un prisonnier silencieux
Qui, au contraire des autres personnalités de l’opération dites Epervier, n’a jamais réclamé aucune clémence. C’est en Novembre 2014 qu’il avait été interpellé, après un bref passage au sein Gouvernement, en tant que ministre délégué auprès du ministre de la Communication.
L’ancien Directeur Général de la Crtv était poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation et, à la fin de multiples procès, il a finalement été reconnu coupable de détournement des fonds publics ; Notamment du décaissement de 116 millions FCFA, puis de 205 millions FCFA et de 20 millions sur la redevance audiovisuelle. La cour l'a également inculpé de payer la somme de 15 milliards de frs CFA.
Pendant que ses avocats se préoccupaient de tout ce qui concernait ses affaires en justice, le haut commis de l’Etat a su s’organiser, afin de faire face à sa nouvelle condition de vie, comme le laisse entendre cette garde prisonnière qui s’est confiée sous anonymat, heureuse de savoir que le Professeur Gervais Mendo Ze va bénéficier de la grâce présidentielle.
« Il était très proche, surtout des jeunes gens qui, sous sa direction, ont accepté de s’inscrire à la chorale. Il était d’un abord facile, pas comme ses autres collègues, toujours prêt à rendre service, à donner un petit conseil lorsqu’il est sollicité. On sentait qu’il souffrait véritablement de sa déchéance mais, aucun cri de lamentation n’a jamais franchi ses lèvres, au contraire ; D’ailleurs, il lui est arrivé d’aller encourager ceux des prisonniers de l’opération Epervier qui entraient en prison après lui. Cette grâce nous fait plaisir ».