Epervier: le Pr Dieudonné Oyono met ses coaccusés en difficulté
Poursuivi pour coaction de détournement des deniers publics avec deux anciens caissiers de l’Université de Douala pour une supposée fraude fiscale réalisée lors des Jeux-U de 2014, l’ancien recteur, a rejeté la faute sur ses compagnons d’infortune.
Démarré depuis quelques mois, le-contre-interrogatoire du Pr Dieudonné Oyono s’est enfin achevé devant le Tribunal criminel spécial (TCS) le 22 février 2021. La parole est maintenant aux coaccusés de l’ancien recteur de l’Université de Douala qui doivent à leur tour présenter leur défense sur les différentes changes retenues contre chacun. Lors de la dernière audience, le tribunal a d’ailleurs brièvement entendu M. Eyenga Ottou Louis de Gonzague puis a suspendu son interrogatoire pour le poursuivre 6 avril prochain. En effet, le contre-interrogatoire du Pr Oyono avait été animé lorsque les avocats de ses coaccusés, notamment M. Ottou Anicet et M. Eyenga Ottou, ont eu Occasion de lui poser des questions les 18 et 19 janvier 2021. Le-célèbre enseignant de science politique a fait quelques révélations à l’égard de M. Eyenga Ottou.. En fait.
l’ancien recteur répond avec ses deux coaccusés d’une supposées coactions de détournement des sommes respectives de 140 et 102 millions de francs. On leur reproche une prétendue fraude fiscale réalisée pendant (’organisation des Jeux universitaires – (jeux-U) tenus à l’Université de Douala en mai 2014. Lors de cet évènement, M Oyono, gestionnaire des crédits, avait désigné ses deux coaccusés comme régisseurs de deux caisses d’avance. Destinée à la restauration et à l’hébergement des participants, la première caisse, d’un montant de 450 millions de francs, avait été confiée à M. Eyenga Ottou, tandis que la seconde, d’un montant de 230 millions de francs, était confiée à M. Ottou Anicet. Elle concernait les dépenses diverses. Selon l’accusation, les deux régisseurs de caisses, couverts par l’ancien recteur Oyono, n’ont ni prélevé ni reversé la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et l’impôt sur le revenu (IR) générés par ces laisses d’avance.
Dans leurs questions, les avocats de M. Ottou et.de M. Eyenga ont essayé de démontrer que toutes les conditions nécessaires permettant à leurs clients de remplir aisément leur tâche pour, n’avoir pas reçu un mémoire chiffrant les montent et taxes des diverses. De plus, les ressources relatives à certaines charges n’ont pas permis de faire face aux besoins supplémentaires parce que sous-évalués empêchant de prélever et de reverser les taxes querellées.
Main invisible
Répondant aux différentes interrogations, M. Oyono a expliqué que la confection des «mémoires de dépenses», documents chiffrant chaque dépense, était assurée par les service techniques de l’université. Mais, pour les jeux-U, ce chiffrage n’était pas possible à cause de la fluctuation des montants des darses dépenses. Toutefois, la Circulaire du ministre des. Finances du 6 janvier 2014 portent instruction relative à l’exécution du budget précise que «le régisseur de la caisse d’avance est tenu de produire’ les quittances de reversement au poste comptable de rattachement les taxes prélevées et du montent retenu au titre d’acompte de l’impôt sur le revenu». «Ce reversement, ajoute-il, est de la responsabilité exclusive des régisseurs desdites caisses»..
Me Ndogmo, l’avocat de M. Eyenga Ottou, a insinué que pendant les Jeux-U son client avait comme intermédiaire un certain Robert Nama Nama, «sous-directeur du personnel au ministère de [’Enseignement supérieur». Ce. dernier était, selon l’avocat, la main-invisible du recteur agissant comme «l’interlocuteur-des prestataires». Le concerné décaissait les fonds auprès des régisseurs pour assurer les paiements des prestations. «M. Robot ? Nama Nama serait-il un ordonnateur délégué ? Il dit qu’il agissait comme personne ressource», interroge l’avocat.
M. Oyono affirme que le personnage évoqué n’avait aucune fonction officielle à l’Université de Douala. C’est plus tard qu’il a découvert que le concerné «déchargeait» des sommes d’argent. 11 a des extraits des déclarations faites par M. Eyenga Ottou pendant les enquêtes dans lesquelles son coaccusé reconnaît être redevable des fonds mis à sa charge et qu’il payait les prestataires de services sans qu’ils aient présenté de documents complets. M. Nama Nama y est présenté comme «président de la contraissiôn produ ction».
Me Ndogmo a également lu les extraits des déclarations faites par M. Nama Nama pendant l’information judiciaire. «Pour 2014, il a déchargé 201 millions de francs. Etes-vous au. courant ?», interroge l’avocat. «Vous avez vu le nom du Pr Oyono là-dedans ?», réagit l’ex-recteur précisant que son coaccusé a frauduleusement utilisé l’entête de l’Université de Douala dans le document évoque. Il s enfoncé le clou révélant qu’en avril -2015, il avait désigné M. Eyenga
Ottou régisseur d’une autre caisse d’avance d’un montant de4-5 millions de francs cette fois destinée aux dépenses liées à la participation aux jeux-U à l’Université de Yaoundé T. Alors qu’il était en mission en Corée du Sud en juillet 2015, «M. Eyenga Ottou a usurpé les fonctions de directeur administratif et financier.qui était M. Baba. Il a monté un bon de d’engagement sur la base de la décision dont il avait déjà eu les fonds (…) il a tout simplement recyclé cette décision. 11 a touché à nouveau la même somme lé 15 juillet 2015».
En rappel, M. Dieudonné Oyono est en jugement pour un supposé détournement de la somme de 1,8 milliard île francs prétendument opéré lorsqu’il occupait les fonctions de recteur lie l’Université de Douala.